Le Docteur Cyrille Brunel n'a pas mâché ses mots suite au rapport de la CNAM
Depuis plusieurs mois, ce collectif qui regroupe plus de 300 médecins libéraux corses lutte pour obtenir la reconnaissance des spécificités de la médecine dans l'île comme c’est le cas dans les DOM-TOM, et donc pour que la Corse bénéficie d’un meilleur accès aux soins, portant «On a été littéralement balayés, rien n’est apparu pour la Corse lors de la publication de l'Assurance Maladie hier », explique le Dr Cyrille Brunel, porte-parole du collectif ML Corsica. « Quand on a porté nos revendications devant la Caisse Maladie, elle nous a demandé de travailler sur le dossier en étayant les spécificités de la médecine en Corse. Durant 4 mois nous avons travaillé pour monter ce dossier et aujourd’hui on se rend bien compte qu’on s’est fait prendre à un jeu de dupes, qu’ils nous ont occupés. Ils nous ont écoutés, entendus, mais en fait leur décision avait été prise : il n’y a pas de spécificité des soins en Corse ».
L’annonce ou plutôt la « non-annonce » de la Caisse a été très douloureusement ressentie sur l’île. « La journée d’hier a été catastrophique pour nous, une double gifle » souligne Cyrille Brunel, « la spécificité corse n’a pas été retenue et encore plus inquiétante sur la proposition, au titre national, du paiement au forfait. Aujourd’hui mes collègues et moi sommes véritablement sonnés, KO debout. 3 de mes collègues ont d’ores et déjà annoncé prendre leur retraite. D’autres vont sortir du conventionnement, d’autres encore envisagent de quitter l’île. De nombreux patients vont se retrouver sans médecin traitant. ».
La solution du déconventionnement ?
« Consulter un médecin non conventionné signifie pour le patient qu’il ne sera pas remboursé. C’est le cas en Angleterre et en Italie notamment », explique le docteur C. Brunel. « ». Autrement dit on aura une santé à deux vitesses. Celui qui pourra payer pourra consulter très rapidement un médecin, celui qui ne pourra pas, passera par un médecin conventionné et devra attendre pour avoir un rendez-vous».
Le Collectif entend maintenant organiser en mars prochain à Bastia, une sorte de séminaire sur ce déconventionnement. «Ce séminaire aura pour objectif d'expliquer le mode d'emploi de ce changement pour les généralistes, de faire un point aussi sur l’état de la médecine, de réfléchir à des propositions ».