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Obsèques d'Yvan Colonna : journée Isula morta ?


Julia Sereni le Jeudi 24 Mars 2022 à 18:39

À la veille des obsèques d’Yvan Colonna, qui se dérouleront le vendredi 25 mars dans son village natal de Cargèse, une partie des forces vives de l’île se mobilise et appelle à une journée « Isula morta », en hommage au militant nationaliste.



Photo Michel Luccioni
Photo Michel Luccioni
Dans le sillage des drapeaux mis en berne par la Collectivité de Corse, et après les veillées et rassemblements en mémoire d’Yvan Colonna, une partie des forces vives de l’île appelle à une journée « Isula morta » ce vendredi 25 mars, jour des obsèques du militant nationaliste.

L'appel de l'Associu Sulidarità

L’Associu Sulidarità, association de soutien aux prisonniers politiques, appelle « solennellement notre peuple, u populu corsu, à marquer sa solidarité avec Yvan Colonna et sa famille », peut-on lire dans un communiqué. Elle appelle donc « les partis politiques, les syndicats, les structures professionnelles, les administrations et plus particulièrement le Conseil exécutif de l'assemblée de Corse, à décréter un jour de deuil national pour vendredi ».
 
Cet appel a été relayé par le mouvement indépendantiste Corsica Libera, dans un tweet.
Le Partitu di a Nazione Corsa (PNC), s’est lui aussi prononcé en faveur d’une journée « Isula morta », en ce jour de « deuil national ».


Le STC sur la même ligne

Le Sindicatu di i Travagliadori Corsi (STC) appelle également à la mobilisation. Dans un communiqué, il « appelle l’ensemble de ses adhérents, militants, sympathisants à se mobiliser et à participer à toutes les initiatives populaires, demain vendredi 25 mars après-midi au moment des obsèques d’Yvan à Carghjese ».
 
Les cheminots du même syndicat ont fait savoir qu’ils « suspendent toutes leurs activités et s’associent à la douleur de sa famille et de ses proches dans le plus grand recueillement ». Par cette action, ils entendent « rendre hommage à Yvan Colonna le jour même de ses funérailles ». Ils considèrent que le militant nationaliste a été « la victime d’une vengeance d’État en dehors de toute règle de droit et se tiennent prêt à répondre à toute mobilisation à venir du Peuple Corse pour la justice et la reconnaissance de ses droits », ajoutent-ils.

Des mairies et structures répondent à l'appel

Plusieurs structures et collectivités ont, elles aussi, répondu à l’appel. Le Parc Naturel Régional de Corse - Parcu di Corsica « en solidarité avec la famille d’Yvan Colonna », fermera « l’ensemble de ses locaux ce vendredi 25 mars ». De même, la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricole (FDSEA) de Haute-Corse a indiqué dans un communiqué qu’elle « s’associait à la douleur de la famille Colonna ». En conséquence, « ses bureaux seront fermés ce vendredi 25 mars ».

La communauté de communes de L’Île-Rousse-Balagne a fait savoir que ses services ainsi que ceux du Centre intercommunal d'action sociale (CIAS) seront fermés. Jean Giuseppi, maire de Figari, a également annoncé sur facebook la fermeture des locaux municipaux au public. À Bastia, si le drapeau est en berne, les services resteront ouverts, selon le service communication de la Ville.


Des entreprises aussi

Tabacs, agences immobilières, bars, magasins... Des commerces ont décidé de fermer leurs portes. Félix Benedetti, frère du leader de Core in Fronte Paul-Félix Benedetti, a ainsi indiqué sur les réseaux sociaux que le « Sax café » serait fermé.


Les jeunes mobilisés

Le Cullettivu di i Liceani Corsi souhaite, pour sa part, organiser un hommage à la cathédrale d'Ajaccio à 15 heures, au moment des funérailles « pour les personnes qui ne peuvent pas se rendre à Cargèse », précise Lisa Nieddu, membre du collectif et élève du Lycée Professionnel du Finosello. Les lycéens tentent d'établir un contact avec les administrations des différents établissements afin « d’appeler les lycées à fermer en début d’après-midi ou de ne pas compter les absences à ce moment-là ».

Les syndicats étudiants Ghjuventù Paolina, Cunsulta di a Ghjuventù Corsa et Ghjuventù Indipendentista ont quant à eux lancé «  una chjama a l'isula morta », demandant la fermeture de tous les édifices publics et privés.

Enfin, le groupe Giuventù in mossa de l'Assemblea di a Giuventù, a demandé au Président du Conseil exécutif Gilles Simeoni de décréter « une journée de deuil national ce vendredi 25 mars et par conséquent de fermer l'administration territoriale ». Seront-ils entendus ? Contactée, la Collectivité de Corse n'a, pour l'heure, pas répondu à nos sollicitations.