
Montrer toutes les facettes de la justice
La journée a commencé avec une présentation des différents métiers de la justice et de ses instances, avant de se plonger dans les trois procès fictifs. Toutes les scènes étaient sur le thème des infractions aux règles de l’urbanisme en zone littorale. Pour cela, les professionnels du droit ont joué leur propre rôle et ils ont été épaulés dans leurs démarches par les étudiants en droit de l’université de Corte qui ont donné de leur personne pour endosser le rôle des justiciables lors de ces procès. « L’objectif, c’était de faire voir le fonctionnement de la justice du quotidien avec ces affaires, de dérouler un fil et d’en montrer toutes les facettes, assure Mathieu Perraut, le juge d’application des peines de Bastia qui a bien voulu se prêter au jeu. Je n’ai pas procédé différemment que dans une affaire classique puisqu’en règle générale, les personnes qui défilent dans un tribunal n’ont pas l’habitude d’être là, il faut donc toujours expliquer, notamment lorsqu’ils sont condamnés, les sanctions auxquelles ils devront faire face. On s’attache toujours à expliquer ce qui se passe lors d’une audience, afin que les personnes soient acteurs de leur procès et qu’ils comprennent mieux les sentences ».
Dans la salle, le public était conquis et s’est vite pris au jeu. Laolina, lycéenne en terminale STMG au lycée du Fango, qui assistait là à son premier procès, a bien apprécié l’exercice qui lui a permis « de voir comment ça se passe dans la vraie vie, en comparaison de ce qu’on peut voir à la télé » . « J’ai des cours de droit où je vois beaucoup de mots et de notions et je n’arrive pas forcément à comprendre à quoi cela correspond. Là, ça m’a permis d’avoir une représentation de ce que cela signifie », répond la lycéenne. « C’était tellement crédible qu’à un moment donné, j’ai même pensé que c’était de vrai affaires », indique son amie Carla, elle aussi en terminale. Une prestation dont se félicite Louise Bolufer, substitut du procureur au tribunal de Bastia, qui rappelle que la Nuit du droit est « aussi une manière de les sensibiliser au métier du droit, car les personnes présentes ont pu voir un panel important de profession ». Dans une prochaine édition, elle souhaiterait même pouvoir impliquer davantage les étudiants et les lycéens en laissant « les lycéens jouer nos propres rôles, afin que nous soyons en retrait, comme des tuteurs, pour vérifier que toutes les règles procédurales soient respectées. Et qui sait, peut-être que cela créera des vocations à intégrer la magistrature ou d’autres métier du droit », se plaît à imaginer la substitut du procureur.