Municipales 2020 : Les candidats bastiais réagissent au projet de report des élections à l'automne

Si officiellement, le second tour des élections municipales est programmé pour le 21 juin, officieusement, un projet de loi évoquerait de reporter les élections municipales les 27 septembre et 4 octobre. Le Conseil scientifique doit rendre un avis le 23 mai sur la tenue de ce second tour mais cette date semble peu sure dans un contexte où l'épidémie de coronavirus ralentit mais n’a pas disparu.
Selon des informations recueillies par le Journal du Dimanche, le Gouvernement aurait déjà pris la décision d’annuler le premier tour, sauf pour les listes déjà élues, et de reporter les élections à l'automne. Le ministre de l'intérieur, Christophe Castaner a déclaré ce dimanche dans l'émission "Le Grand Jury", qu'il avait "travaillé sur une hypothèse pour la fin septembre, mais ce n'est qu'une hypothèse".

Face à ce projet de loi, les candidats aux municipales que nous avons interrogés sont (presque) unanimes : l’essentiel est de sortir de cette crise sanitaire.
 

Reprogrammer un premier tour veut dire repartir en campagne et il est compliqué de se projeter pour septembre mais les objectifs restent les mêmes. Nous voulons faire en sorte que la vie soit plus facile pour les Bastiais.
Il faudra composer avec une nouvelle façon de vivre pour l’ensemble des citoyens. 
Notre bilan n’a pas changé, on continuera de le défendre, nos projets sont bons, on les maintiendra aussi. Cependant, en pratique, le déroulement de la campagne sera différent.

Pour l'instant rien n’est acté, nous attendons le vote de la loi. Ce qui est sûr c'est que la perspective du report du second tour en juin est très faible. S'il fallait refaire un premier tour, j’en prendrai acte. Quand bien même la participation n’a pas été à la hauteur, le scrutin m’a placé comme le leader de l’opposition et ma démarche d'ouverture est toujours d'actualité. C'est donc avec conviction et détermination que nous conduirons notre campagne. Nous prendrons en considération la situation exceptionnelle et nous devrons l'intégrer dans le projet municipal que nous aurons à refaçonner. 

Pour l'instant ce n'est pas confirmé donc j'attendrais la date officielle  du 23 mai pour réagir. En tout cas ce n’est pas le calendrier qui est notre priorité mais surtout réfléchir à comment intégrer cette crise d’un point de vue sanitaire, économique et environnemental pour préparer l’après Coronavirus.

Cette option semble réaliste car au mois de juin cela aurait été prématuré. Dans ce contexte l'opinion publique aurait eu du mal à comprendre. Il ne fallait pas reproduire le premier tour qui avait été entaché de cette participation faible et  des résultats tronqués. En septembre-octobre on peut espérer que le plus gros sera derrière nous. Nous prendrons bien évidemment en compte les conséquences du Covid-19 sur la vie des Bastiais.

Reporter ces élections est la solution de la sagesse. Il était inconcevable d’organiser fin juin un nouveau scrutin alors que l'hypothèse était dangereuse. Il est normal que l'on réorganise les deux tours, on ne peut pas dire aux électeurs de voter alors qu'une période de trois mois s'est écoulée. Notre discours et notre programme seront certainement centrés sur les conditions de sortie de crise. Mais je pose des réserves sur le fait que tout ça sera dernière nous. Personne ne reprendra sa campagne normalement. Il faudra faire preuve de modestie, d'humilité et d'une retenue inédite. On ne va pas s’amuser à parler de la construction du port de la Carbonite, alors que nous seront au coeur d'une crise économique, sociale et morale.

L'annonce n'est pas encore officielle mais je vois mal comment on aurait pu tenir des élections en juin. A présent tout est à refaire. On repart avec le même état d’esprit en ayant du recul par rapport à ce conflit sanitaire hors normes. Dans ces conditions les élections ont un caractère secondaire. Il faudra penser des règles éthiques et économiques pour les personnes puissent avoir un minimum pour vivre. Pour cela, il convient d'avoir une vision plus centrée et de revoir nos modèles politiques. Il faut placer l'humain au centre des enjeux, pas l’argent. Notre programme est dans cette logique. Toutefois on essaiera d’adapter les priorités à ce qu’attendent les gens après un drame aussi lourd ( pertes de revenus, d'activité...)  pour redonner un axe politique fort et cohérent. C'est un socialisme à la Corse qui permettra de faire face à la crise.

Les élections ne sont pas la priorité. Pour l'organisation de celles-ci, il faut faire ce qui est le plus cohérent du point de vue de la santé des citoyens. Nous devrons tirer des conclusions de l'après Covid-19. Mais pour l'instant nous avons besoin d’être un territoire réactif, la feuille de route doit être prise en Corse. C'est grâce à une société de proximité que nous pourront sortir de cette crise.

A l’heure actuelle l’essentiel est de sortir de cette crise sanitaire. Ensuite on parlera des élections. Les autres candidats n’ont pas cessé la campagne, nous nous sommes tenus à l’écart. Cela m'a étonné de voir les prétendants à la mairie devenir tout d'un coup des spécialistes de la crise sanitaire. Moi je fais des pizze, je ne suis pas un virologue. Je trouve ça honteux de spéculer, ils n'ont pas lâché le morceau.
La réorganisation d'un premier tour est positive démocratiquement puisqu'en mars il n'y aurait pas dû en avoir. Mais il reste des zones d’ombre sur le financement de nouveaux bulletins de vote. De plus, dans nos thèmes de campagne il faudra rajouter le Covid-19 car il a causé de nombreuses pertes aux Bastiais.