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Michel Castellani : « J’ai plaidé pour rattraper les 50 millions € de retard de la continuité territoriale »


Nicole Mari le Mardi 10 Septembre 2024 à 18:49

Le député Femu a Corsica de la 1ère circonscription de Haute-Corse, Michel Castellani, a profité d’une réunion, lundi 11 septembre, de la Commission des finances de l’Assemblée nationale pour interpeller l’Etat sur la nécessité d’une réactualisation de la Dotation de la continuité territoriale. Lors de la même journée, il a rencontré avec son groupe parlementaire LIOT le nouveau Premier ministre qui a assuré qu’il était favorable à une politique de décentralisation en France et qu’il n’était pas hostile à la reprise du processus de Beauvau.



Michel Castellani, député Femu a Corsica de la 1ère circonscription de Haute-Corse, membre du groupe parlementaire LIOT.
Michel Castellani, député Femu a Corsica de la 1ère circonscription de Haute-Corse, membre du groupe parlementaire LIOT.
- Vous avez, une nouvelle fois, interpelé l’État sur la remise à niveau de la dotation de continuité territoriale. Pourquoi l’avez-vous fait maintenant ?
- J’ai profité hier d’une réunion de la Commission des finances, où les deux ministres de l’économie et des comptes publics, Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, faisaient leurs adieux et le bilan de leurs actions pour en appeler très directement au nouveau Premier ministre et au futur ministre du budget. Il faut que ces gens-là sachent d’entrée que la Corse connait un gros problème, celui de l’impérieuse revalorisation de l’enveloppe de continuité territoriale. Je leur ai dit qu’elle n’avait pas été réactualisée depuis 2009, que cela pose un gros problème à la Collectivité de Corse, mais cela pénalise aussi les entreprises et les citoyens de notre île. Il y a 50 millions d’euros de retard qu’il faut rattraper. J’ai dit que je ne demandais pas du tout une extension, mais une remise à niveau que la dérive des coûts liés à l’inflation impose. J’ai ajouté que ce n’était pas normal que nous soyons obligés chaque année de les tirer par la manche. J’ai conclu que c’était pour cela qu’il fallait aller vers une autonomie fiscale des collectivités.

- Bruno Le Maire a répondu que l’Etat avait déjà beaucoup donné à la Corse et prescrit plutôt de faire des économies. Une manière de botter en touche ?
- Oui, il l’a dit que l’Etat avait déjà donné beaucoup à la Corse, qu’il nous avait donné 30 millions d’euros, il y a deux ans, et 40 millions d’euros, l’an dernier. Il est dans son rôle, mais il a aussi convenu que c’est une plus grande liberté des collectivités territoriales qui permettra de rétablir les finances publiques, notamment l’autonomie fiscale. De toute façon, je ne vais rien lâcher. Dès que le nouveau ministre du Budget sera en place, vous pouvez être sûre que dans la journée, il recevra une lettre de ma part sur cette question du financement de la continuité territoriale. Et dès que j’aurai une ouverture dans l’hémicycle, j’interpellerai évidement le gouvernement, mais plus globalement sur la poursuite ou non du processus de Beauvau.

- Michel Barnier, dans sa première allocution publique, a beaucoup parlé de rigueur. Ne craignez-vous que la Corse n’en pâtisse ?
- Le Premier ministre parle de rigueur dans tous les domaines, parce qu’il faut qu’il fasse 16 milliards d’euros d’économie ! Nous l’avons rencontré lundi pendant 45 minutes avec le groupe LIOT. Il nous a affirmé au fil de la conversation qu’il était favorable à une politique de décentralisation pour la France et qu’il n’était pas hostile à la reprise du processus Beauvau pour la Corse. Nous attendons de voir qui il va nommer au ministère de l’Intérieur, et comment nous allons travailler avec lui. Nous verrons bien.
 
Propos recueillis par Nicole MARI.
 

L’échange entre Michel Castellani et Bruno Le Maire