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Lumio : Xavier Bertrand incisif à la réunion-débat au Clos Colombu


Jean-Paul-Lottier le Mardi 13 Août 2013 à 00:31

Xavier Bertrand, ancien ministre du Travail et de la Santé a animé ce lundi soir à Lumio une réunion champêtre suivie par près de 300 personnes. Incisif, à l'écoute, virulent à l'égard de François Hollande et de son gouvernement ou encore de Paul Giacobbi président de l'Exécutif de Corse, Xavier Bertrand a confirmé sa candidature à la primaire et a dévoloppé les grands axes de sa politique, avant de répondre aux nombreuses questions de l'assemblée.



Lumio : Xavier Bertrand incisif à la réunion-débat au Clos Colombu

C'est dans un lieu pour le moins original, sur l'Aghjà du Clos Colombu à Lumio, que Xavier Bertrand a été accueilli par le maître des lieux Etienne Suzzoni.
Après lui avoir dit tout le plaisir qu'il avait de recevoir un voisin, un ami, "notre ministre de cœur" Etienne Suzzoni a fait poursuivi : «  Xavier Bertrand s'est engagé pour la Corse, notamment dans la modernisation de l'équipement sanitaire par le biais d'appareils de haute technologie comme le scanner, l'IRM....La Balagne lui doit l'hôpital....
Vous connaissez tous son engagement public de ministre : des réformes sur « assurance maladie », « santé », « solidarité », « dialogue social », « loi sur le service minimum », « loi interdisant de fumer dans les lieux publics », « sur l'aménagement du temps de travail », « relations sociales », … autant de missions qu'il a brillament menées avec l'âme du militant, qu'il reste depuis ses 16 ans.
Xavier Bertrand porte notre espoir sur la scène nationale, il est le garant de nos valeurs
 »
Et d'ajouter : «  Xavier, je me réjouis que tu mettes en lumière ton projet lors de ces Primaires, primaires salutaires, primaires indispensables. En ce sens tu as créé « La Manufacture », une « Boîte à idées », un réseau social destiné à recueillir les idées du terrain pour construire un projet réaliste et cohérent. Un projet qui réponde aux aspirations des Français, sans démagogie, sans langue de bois. Tu es l'homme du terrain, tu sèmes tes idées, tu vas faire germer un projet pour la France.Ton projet aura de la force, de l'écho, il va susciter l'adhésion ».
«  Sache que dès ce soir, ici, nous sommes déjà nombreux à te suivre dans l'arène des Primaires, et à affûter ton projet comme on affûte le glaive de la victoire ». et de conclure sur une citation de Sénèque : « Un gladiateur se décide dans l'arène »

L'attachement d'Ange Santini à Xavier Bertrand
Ange Santini, maire de Calvi a pris à son tour la parole pour dire que c'était toujours un réel plaisir de se retrouver ici avec Xavier Bertrand et de souligner son attachement à la Corse. Le premier magistrat de Calvi réitérait au ministre son engagement à ses côtés avant de se livrer à une attaque en règle contre la politique du gouvernement mais aussi celle de Paul Giacobbi
Le maire de Calvi devait conclure sur une citation de Winston Churchill : "Christophe Colomb était le premier socialiste, car il ne savait pas où il allait, où il était ; et tout cela avec l'argent des autres ! "

Lumio : Xavier Bertrand incisif à la réunion-débat au Clos Colombu
Acclamé, Xavier Bertrand montait à son tour sur le scène. D'emblée le ministre, maire de Saint-Quentin appelait les militants et sympathisants à concentrer leur énergie sur l'opposition, avant de rappeler sa position sur le mariage pour tous.
Il évoquait ensuite plusieurs sujets de société sur lesquels les militants et sympathisants peuvent encore faire bouger les choses.Xavier Bertrand soulignait les problèmes de sécurité et la nécessité à rétablir et maintenir l'ordre Républicain.
" C'est à vous maintenant de me dire depuis un an sur quel sujet vous auriez aimé m'entendre, c'est à vous de me dire ce que vous craignez dans le paysage politique, c'est à vous de me dire sur quel sujet vous souhaiteriez que l'on soit plus offensif, c'est à vous de me dire comment vous pensez que vont évoluer les choses pour les élections Européennes et pour les élections Municipales. A vous la parole."
Le débat s'est rapidement instauré entre le public et l'élu qui a répondu à toutes les questions sans détours et sans langue de bois.
La capacité de la France à rembourser sa dette, l'évolution politique, les 35 heures, le Front National, l'insécurité, le chômage...

Manuel Valls dans l'œil du cyclone
Au cours du débat, Xavier Bertrand n'a pas été tendre avec François Hollande et son gouvernement, critiquant ouvertement le ministre de l'Intérieur Manuel Valls : «  Au premier semestre 2012, sous la droite, il y avait 45 000 faits de délinquance en moins. Au 2e semestre 2012, sous Valls il y avait 68 000 faits de délinquance en plus. J'aimerais bien qu'il fasse un peu moins de gesticulations, qu'il s'arrête de jouer au sous Sarkozy qu'il est et qu'il obtienne un peu plus de résultats ». Toujours à propos de Valls, Xavier Bertrand ajoutait : «  Je n'ai toujours pas digéré ses propos de l'année dernière à Ajaccio sur la culture de la violence en Corse. Il ne faut pas connaître la Corse et les corses pour tenir des propos pareils »
Xavier Bertrand ne manquait pas d'égratigner au passage des membres du gouvernement : «  Il y a certains ministres qui sont tellement mauvais que l'on ne sait même pas s'ils existent » ou encore : «  La ministre de la justice Christiane Taubira symbolise le laxisme. »
«  Jean-Luc Mélenchon est devenu une sorte de dangereux amuseur public et à force de vouloir ressembler à Georges Marchais à la Télévision, il va finir à ressembler à Georges Marchais au niveau des résultats électoraux , c'est à dire rien ».
Xavier Bertrand insistait sur l'importance des échéances à venir. «  Je ne vous cache pas qu'il y a bien sûr les Municipales mais aussi les Européennes. Si nous n'avons pas un message très fort sur l'Europe très exigeant sur l'Europe, ça va être très compliqué d'empêcher que le FN ne soit pas le premier parti de France au soir des Européennes ». Xavier Bertrand s'est, aussi, dit favorable à un retour pour un septenat unique.

Moscovici et Giacobbi sur le grill
Pour conclure, Xavier Bertrand ironisait sur le vide de l'interview de Pierre Moscovici parue chez notre confrère de Corse Matin et s'en prenait vivement à Paul Giacobbi sur ses propos en faveur de la limitation de l'accès à la propriété en Corse pour les "non-résidents".De nombreux maires, adjoints et conseillers municipaux de Balagne étaient présents dans la foule, tout comme des élus et parlementaires continentaux.
Un immense buffet était servi sous les oliviers où les discussions se poursuivaient.