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Littérature : Jean-François Roseau lauréat du Prix du livre corse


Philippe Jammes le Mercredi 27 Décembre 2017 à 19:10

L’association du « prix du livre corse, créée en 1984 par des passionnés de littérature, a décerné en août dernier trois prix En catégorie langue corse « Chì ùn sia fattu di guai » de Marceddu Jureczek, en catégorie essai à Ghjuvan Micheli Weber pour « Cuntrastu cù un mazzeru » enfin en catégorie fiction à Jean-François Roseau pour « La chute d’Icare ».




La remise des prix avait eu lieu cet été à Lozzi en présence de deux des trois auteurs. Jean-François Roseau, absent à cette date, a donc reçu, en différé, ce mercredi  à la médiathèque Barberine-Duriani à Bastia le fameux Stylet d’or créé par le coutelier d‘art Jean-Dominique Susini. 
« La chute d’Icare » constitue le 2ème roman du jeune auteur de 28 ans Jean-François Roseau.
Dans cet ouvrage, il  raconte de façon romancée la vie de l’aviateur  Albert Preziosi, enfant de Vezzani, héros méconnu de la France libre.
Né en Corse en 1915, il fut l'un des tout premiers pilotes à refuser l'armistice de 1940. 


Au fil des pages, l’auteur nous déroule la genèse et l’accomplissement des aspirations, de l’enthousiasme et de l’engagement d’Albert Preziosi :  de son envol vers l’Angleterre à son engagement en URSS.  Quittant la base aérienne de Royan, avec d’autres pilotes, il décolla le 17 juin 1940, contre les ordres officiels, et ce, avant l’Appel du Général de Gaulle le 18 juin. Il n’a alors que 25 ans.  Tout au long du récit, l’auteur nous fait vivre les périodes d’insouciance, les longues attentes, les batailles aériennes et aussi le mystère qui fait d’une biographie un roman. Ce mystère, c’est celui d’une rumeur ayant entouré Albert Preziosi jusqu’à aujourd’hui, et qui en a fait le père du guide libyen, Mouammar Kadhafi, sur la foi de détails dispersés (avion abattu dans le désert de Libye, soin apporté par des Bédouins, liaison avec Aïcha…). La couverture du livre n’est autre que le collage du peintre Matisse intitulé « La Chute d’Icare » et  daté de …. novembre 1943, année de la disparition de Preziosi.


Jean-François Roseau a entendu parler de l’aviateur par son grand-père,  ami de lycée d’Albert Preziosi . C’est donc grâce aux récits de  Babone, que l’auteur peut faire découvrir au lecteur le temps de son enfance, du village, de l’insouciance, du Lycée  à Bastia, de leurs professeurs et des étudiants qui quittent la Corse en se dispersant selon leurs ambitions.  On y apprend aussi qu’Albert Preziosi s’est  rendu à Westminster Abbaye à Londres pour s’incliner devant le buste de Paoli.
Il s’agit donc du 2ème roman de Jean-François Roseau, un 3ème est en préparation. Le premier, intitulé « Au plus fort de la bataille »,  s’inspire de la découverte dans le IXe arrondissement de Paris de lettres de Poilus, que J.-F. Roseau fait revivre de façon romanesque mais toujours en s’appuyant sur des faits réels. 
CNI était présent à la remise du prix ce mercredi après midi