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Le préfet au conseil général de Corse-du-Sud : L’Etat se mobilise pour construire l’avenir de l’île


José Fanchi le Mardi 24 Juin 2014 à 21:46

Sécurité, Développement économique et emploi, Cohésion sociale, aménagement du territoire, organisation territoriale, autant de dossiers qui constituent le rapport d’activité des services de l’Etat développé, mardi, par le préfet de région, Christophe Mirmand, au cours d’une réunion au conseil général de la Corse-du-Sud



Le préfet au conseil général de Corse-du-Sud : L’Etat se mobilise pour construire l’avenir de l’île

« Bienvenue dans notre Assemblée. Nous sommes heureux de vous recevoir avec nos services pour établir un bilan auquel nous sommes très attachés » a déclaré Jean-Jacques Panunzi au préfet Mirmand. Dans son allocution de bienvenue, le président du Conseil Général de la Corse du Sud n’a pas manqué de rappeler le conflit de la Poste qui dure et perdure mais également tous les dossiers devant être débattus à savoir la violence, la criminalité, sans oublier la violence routière, l’emploi et l’insertion.

Le préfet de région, faisant allusion au dernières élections municipales et au jeu des règles relatives au cumul des mandats, a salué l’arrivée de deux femmes supplémentaire au sein du Département avant d’entamer son compte rendu dont il disait : « Il est normal de rendre compte d’une année de mobilisation de l’ensemble des agents de l’Etat dans le département, à votre profit, au profit des territoires et de leurs habitants, des collectivités, de l’activité économique et des acteurs socioprofessionnels de la Corse du Sud dans le souci permanent de l’intérêt général. Cette mobilisation est réelle. Ce document à pour ambition de relater les moyens mis en œuvre et les résultats obtenus dans la diversité de nos secteurs d’activité. A la lecture de ce bilan vous constaterez qu’il reste et qu’il restera encore beaucoup à faire tant que les attentes de la population et des territoires sont fortes et tant que les défis que nous avons à relever ensemble sont exigeants. »


Sécurité : Mobilisation de mise
Le préfet a rappelé la visite du ministre de l’Intérieur, sa déclaration relative à la sécurité, première des responsabilités de l’Etat : « Les résultats de 2013 en Corse-du-Sud sont encourageants ; délinquance générale maîtrisée, pas de phénomènes de violences urbaines ou bandes, nombre d’homicides en régression. Ce bilan n’est pas pour autant suffisant. Sur le plan de la petite et moyenne délinquance, de l’insécurité routière, des cambriolages et des incivilités, les services de la police et de la gendarmerie ont des consignes fortes de présence sur le terrain, de contact avec la population et de concertation avec les élus. Dans le rural, le maillage des brigades de gendarmerie doit permettre cette proximité alliée à une disponibilité opérationnelle accrue par une adaptation à la carte des implantations. Je voudrai souligner à cet égard, le volontarisme du Conseil Général dont le soutien est déterminant pour l’émergence de projets de nouvelles implantations. »

Christophe Mirmand est revenu également sur la persistance des réseaux criminels, la violence dont sont victimes les habitants de l’île « du fait de l’appât du gain facile » et la place prise par les malfaiteurs et leur influence sur la vie publique comme sur la vie économique qu’il juge « inacceptables ! » Il a d’ailleurs rappelé que les premiers résultats, soulignés le 12 juin dernier par le Ministre de l’Intérieur « justifient plus que jamais la stratégie offensive décidée à l’automne 2012 par le premier Ministre. Le renseignement, l’analyse criminelle, la surveillance sont en effet nécessaires pour détecter les intérêts économiques qui motivent les agissements criminels et mafieux qui nous préoccupent…»

Selon le préfet de région, des coups ont été portés par les services de police et de gendarmerie aux bandes de la criminalité organisée (5,5 millions d’euros d’avoirs criminels saisis en 2013 en Corse), avec notamment moins de crime organisé donc moins de peur, moins d’extorsion et d’économie parallèle, plus d’initiative, plus de concurrence, plus de croissance.

Le préfet a également évoqué la sécurité des citoyens, la solidarité et l’assistance dont l’Etat doit faire preuve pour ceux qui sont frappés par les catastrophes et les phénomènes naturels exceptionnels : « La Corse n’est pas épargnée. Elle dispose cependant de services de secours qui, en 2013, ont démontré leur efficacité. Les pompiers ont fait preuve de grande efficacité, je veux les en remercier. »

Développement économique et emploi
C’est la seconde préoccupation de l’Etat qui met en place des dispositifs innovants et ambitieux. En clair, une politique volontariste d’investissement pour un rattrapage qui se poursuit régulièrement depuis 2002 : « Le PEI vient ainsi en appui de nombreux projets départementaux, avec 9,5 millions de crédits d’Etat pour la reconstruction du pont du Liamone, mais aussi les crédits du PEI venus accompagner la réfection de la RD 420. La mise à niveau des infrastructures est utile pour le développement du territoire. Ces chantiers garantissent également la pérennité d’acteurs économiques dans un secteur porteur d’emplois… »

Le préfet a évoqué la lutte contre le chômage (recrutements, formation), les emplois aidés traditionnels, dans les secteurs marchand et public, les emplois d’avenir. Cela a entraîné une baisse de 2,3% sur les 12 derniers mois : « Ces mesures concernent également les entreprises avec le « contrat de génération » que nous devons promouvoir pour faciliter à la fois les recrutements, la transmission du savoir-faire et le maintien de l’emploi de salariés proches de la fin de leur carrière. En 2013, ce sont près de 10 millions d’euros qui ont été restitués en mai dernier aux entreprises corses au titre du CICE. Ces outils sont disponibles, il nous appartient de les faire connaître afin que les acteurs économiques puissent s’en emparer. C’est l’objectif de la DIRECCTE. »

Cohésion sociale et aménagement du territoire
« Parmi les freins à l’accroissement de l’offre de logement de plus en plus couteux, l’accès au foncier demeure une question essentielle » a estimé le préfet en rappelant que l’analyse de ces freins a permis de préciser les diversité des dispositifs de droit commun dont la mise en œuvre doit répondre aux difficultés rencontrées : « La planification réalisée à une échelle pertinente, que ce soit celle de la commune, de l’intercommunalité ou, pour des schémas de cohérence territoriale, du bassin de vie, constitue l’une des réponses aux difficultés de mobilisation du foncier que nous connaissons aujourd’hui. C’est ainsi que les services de la DDTM et de la DREAL sont à votre disposition pour accompagner ce chantier ambitieux mais déterminant, dont le caractère indispensable a été rappelé récemment  par la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (loi ALUR). »

Organisation territoriale
En ce qui concerne cette loi ALUR, le préfet a rappelé qu’elle était une des premières à confier de manière volontariste aux intercommunalités un rôle nouveau : « Cette mutualisation est devenue indispensable pour la gestion de services à la population de plus en plus couteux, afin de garantir une équité de traitement entre les citoyens. 2014 est une année déterminante puisque la carte communale du département est achevée depuis le 1er janvier. Je suis persuadé que l’institution que vous dirigez, elle-même, a de plus en plus besoin comme partenaires de collectivités mieux armées pour faire face aux besoins croissants de la population dans un contexte de contraintes budgétaires que nous partageons tous. En Corse, l’Etat ne rechigne pas à reconnaître les spécificités de l’île. »

Christophe Mirmand a rappelé ensuite les propos du ministre de l’Intérieur à  Ajaccio et Bastia : « Ni jacobin, ni fermé aux évolutions institutionnelles, il a rappelé les limites juridiques qu’appelait par nécessité cette démarche : celle fixée par le bloc de constitutionnalité de notre République. »

Il a ajouté que sur l’ensemble de ces sujets, des propositions seront faites dans les jours à venir pour témoigner que la Corse est bien au cœur des préoccupation du Gouvernement et que l’Etat, avec tous ses services, est totalement mobilisé pour concourir à la construction de l’avenir de l’île.

J. F.