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Jusqu’à 90 % des pharmacies en grève : il sera difficile de se procurer des médicaments en Corse ce 30 mai


VL le Mardi 28 Mai 2024 à 16:02

Les principaux syndicats de pharmaciens ont lancé un appel à la grève, le jeudi 30 mai, partout en France. Environ 90% d'officines seront donc fermées en Corse. Sandrine Leandri, pharmacienne et présidente régionale de l’USPO, invite les patients à anticiper leurs besoins en médicaments.



Photo d'illustration
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Il sera difficile de se procurer des médicaments dans les officines corses ce jeudi 30 mai mai 2024. La Fédération des pharmaciens d’officines (FSPF) et l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont lancé un appel à la mobilisation qui se traduira par la fermeture des 20 500 officines à travers la France, accompagnée de manifestations à l'échelle nationale. En Corse, le mouvement de grève devrait être massivement suivi, avec près de 90% des officines fermées en Corse-du-Sud (sur 57 pharmacies) et 86% en Haute-Corse (sur 70 pharmacies). Cette mobilisation sans précédent laisse présager une perturbation notable dans l'accès aux médicaments. Seules les pharmacies réquisitionnées resteront ouvertes, selon les indications de l'Agence régionale de santé (ARS), qui s'apprête à publier la liste des officines de garde dans les heures à venir.

Dans ce contexte, Sandrine Leandri, pharmacienne et présidente régionale de l’USPO, exhorte les patients à anticiper la fermeture de leur pharmacie, "surtout pour les renouvellements d'ordonnances nécessaires à des traitements continus". "Pour éviter toute congestion aux heures critiques, il est vivement recommandé aux patients atteints de maladies chroniques de planifier leurs visites à l'avance. Ils risquent sinon de se heurter à des portes closes", prévient-elle.
Il convient toutefois de souligner que cette action ne concerne qu'une seule journée, les services de garde nocturnes demeurant opérationnels comme prévu.
 

 


Revalorisation salariale et pénurie de médicaments



À l’origine de ce mécontentement, Sandrine Leandri, pharmacienne et présidente régionale de l’USPO, pointe du doigt plusieurs problématiques. Tout d’abord, celle de la rupture de médicaments : « Les patients n'ont pas accès à leur traitement et les pharmaciens passent près de douze heures par semaine en moyenne pour trouver des solutions alternatives. Il y a un vrai ras-le-bol, un épuisement des équipes, ça devient insupportable. » fulmine-t-elle. 

Elle alerte également sur les difficultés économiques du secteur. L’an dernier, 300 pharmacies ont fermé sur l’ensemble du territoire. À Ajaccio, 2 officines ont mis la clé sous la porte. « Malgré l’inflation, les lignes de rémunération restent les mêmes depuis dix ans. Nous ne pouvons plus payer nos charges. Ce que l’on gagne avec la vente de médicaments ne suffit plus à payer nos dépenses usuelles basiques, comme nos salaires, nos impôts, l’eau ou l’électricité », précise-t-elle. 

Autre enjeu de taille : empêcher les grandes plateformes comme Amazon de se lancer dans la filière de la santé et de s’initier à la livraison de médicaments qui seraient non contrôlés, et donc potentiellement dangereux. Enfin, Sandrine Leandri dénonce l’initiative de certains députés qui, selon elle, voudraient ouvrir l’accès aux pharmacies à des fonds de pension et à des financiers, « ce qui ferait de la santé un bien monnayable. » 

Pour soutenir cette initiative, Sandrine Leandri appelle les patients à manifester avec les pharmaciens à Ajaccio à 10 heures sur la place Abatucci et à et Bastia à la femme heure devant le tribunal.