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Jean-Martin Mondoloni : "Jean-Charles Orsucci s’est contenté de mettre ses pas dans la majorité "


le Dimanche 11 Mars 2018 à 18:11

"Dans un communiqué, Jean-Charles Orsucci revient sur la dernière session de l’assemblée de Corse, essentiellement consacrée à la révision de la Constitution. Son texte n’appellerait aucun commentaire de notre part si M. Orsucci ne s’était senti obligé de commenter notre positionnement pour justifier péniblement du sien. Aussi, et en vertu du droit de réponse qui s’attache à toute communication publique, il nous paraît nécessaire d’apporter quelques précisions" souligne Jean-Martin Mondoloni, à son tour, dans un communiqué.



Jean-Martin Mondoloni : "Jean-Charles Orsucci s’est contenté de mettre ses pas dans la majorité "

Jean-Charles Orsucci s’est contenté de mettre ses pas dans la majorité en ne formulant aucune proposition de rédaction alors que nous revendiquions notre droit à la différence à travers un article situé délibérément et réellement dans l’environnement de l’article 72. Ce n’est pas le cas de l’article adopté jeudi soir par le groupe « Andà per dumane » qui s’est accroché désespérément à la numérotation pour rendre digeste sa proposition, la majorité s’étant elle-même rétractée, en votant une option non numérotée. En réalité, on abuse l’opinion en exposant un flacon de 72-5 qui contient du jus de 74.

Jean-Charles Orsuccii considère notre proposition comme «minimaliste et décorative ». Or, dès lors que nous introduisons dans le texte constitutionnel un article spécifique, motivé, garantissant un mécanisme d’opérationnalité du seul pouvoir d’adaptation, on ne peut raisonnablement parler de droit commun. Tout étant question de point de vue, et aussi minimaliste qu’elle puisse paraître, nous ne sommes même pas certains que notre proposition sera retenue, témoignant en ce sens de son caractère audacieux.

Habilement, Jean-Charles Orsucci convoque des coupures de presse extraites de leur contexte. J’ai bien parlé de fédéralisme en expliquant qu’il s’agissait d’un modèle abouti dans la mesure où les régions se donnent les moyens financiers de leur autonomie, ce modèle ne pouvant se plaquer dans l’histoire de la décentralisation française. Si j’ai toujours considéré que l’Etat devait donner de la respiration aux territoires et reconnaitre les identités multiples comme non attentatoires à son unité, en revanche, j’ai toujours indiqué que mon engagement régionaliste trouvait ses limites dès lors qu’il s’agissait de faire Nation, qui par définition, est l’objectif, au demeurant respectable, des nationalistes. A cet égard, il est particulièrement cocasse de se draper des oripeaux du régionalisme en étant encarté dans un parti national, à fortiori celui du Président de la République. J’ai pour ma part et depuis longtemps renoncé à ces chaînes qui entravaient ma liberté de ton et d’esprit.

Plus loin, Jean-Charles Orsucci évoque « le courage » qu’il y aurait à se rapprocher des propositions de la majorité territoriale. En l’espèce, et pour autant que le courage ait un camp, je crois qu’il se situait davantage dans la propension à résister et non à adhérer à cette fièvre institutionnelle.

Nous avons, pour notre part, agi en vertu de ce que nous pensons être l’intérêt supérieur de la Corse et en accord avec le mandat que nous avons reçu du peuple. De ce seul point de vue, on peut imaginer que Jean-Charles Orsucci aurait souhaité dilué ses écarts dans une unanimité de façade.

D’une façon plus générale, et parce que nous pensons que lorsqu’on parle des autres, c’est qu’on a rien à dire soi-même, nous continuerons à faire de la politique sans faire polémique c’est à dire à faire valoir notre point de vue dans le respect de nos différences, sans être obsédé par la quête de l’unanimité qui ne saurait, à nos yeux, être un signe de bonne vitalité démocratique.