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Il faut sauver les martinets à Bastia


le Jeudi 9 Juillet 2015 à 13:50

C'est parce que Bastia abriterait l'une des plus grandes populations mlxtes (Martinet noir et martinet pâle) que la municipalité de la ville a décidé, malgré sa politique de rénovation du bâti ancien, de lancer une opération de préservation du martinet. La rénovation des bâtiments réduit en effet les possibilités de nidification - seul temps de pose du martinet - avec, pour conséquence, une perte d'habitat qui peut entraîner un effondrement des populations. Adossée au Conservatoire d'espaces naturels de Corse, elle va mener une action de préservation des martinets. Les explications de Jérômine Vivarelli, adjointe au maire, chargée de l'écologie, du développement durable et de la circulation et de Julien Baudat-Franceschi, directeur du Conservatoire d'espaces naturels de Corse.



Il faut sauver les martinets à Bastia
Deux espèces de martinet sont présentes à Bastia : le martinet noir (U Sbirru ou U scrillachju) et le martinet pâle (U Sbirru Pallidu). A l'origine, ils nichaient en milieu rupestre mais qui au fil des ans se sont adaptés au milieu urbain et notamment dans anfractuosités des façades d’immeubles, en toiture dans les espaces existant entre les lauzes ou dans des combles.
En tout cas il est établi que Bastia abriterait l'une des plus grandes populations mixtes d'Europe.
Mais la rénovation du bâti ancien, pourtant indispensable, la menace aujourd'hui.
C'est afin de la préserver que la municipalité a passé une convention avec le Conservatoire des espaces naturels de Corse afin de dresser un état des lieux, mettre en œuvre des solutions concrètes et sensibiliser les habitants à la préservation des martinets.


C'est ce qu'ont venu expliquer jeudi matin à la mairie de Bastia Lucien Baudat-Franceschi, directeur du CEN et ses collaborateurs Frédéric Lepori et Arnaud Lebré, aux côtés de Jérômine Vivarelli et Véronique Vancoillie, chargée de mission au service de réhabilitation du centre ancien de la ville de Bastia, aux nombreux acteurs de la rénovation urbaine qui s'étaient mobilisés pour la circonstance.
Il importe, en effet, de coordonner la collaboration de tous les intervenants, des  professionnels du bâtiment à tous les organismes concernés par la réhabilitation du bâti, afin de mettre en place les solutions alliant protection des martinets et réfection du bâti.


Une protection sur laquelle se sont déjà penchées de nombreuses villes européennes (Bruxelles, Londres) et françaises (Nîmes, Toulouse ou Nice) où le martinet, qui à l'inverse du pigeon et de l'hirondelle, ne produit pas de salissures issues des déjections niche de plus belle même si d'une façon générale une baisse de la population a été constatée dans 12 pays européens.
Bastia, à l'évidence, ne veut pas faire partie du lot où le martinet aura disparu.
C'est la raison pour laquelle cette première réunion de concertation avec syndics, entrepreneurs et architectes a eu lieu jeudi.
Avec à l'appui, quelques exemples d'aménagement (sous les balcons, dans les édicules conservées, sous l'avancée d'une toiture, d'un balcon, d'une corniche etc…)


A l'issue de ce premier contact tout le monde avait bien conscience que la non prise en compte du problème peut entraîner, à terme, un effondrement rapide des populations parce que sans nidification il ne pourra pas y avoir de renouvellement du Sbirru ou du Sbirru Pallidu qui se font rares à Bastia.
Mais le message ne se bornera pas aux seuls professionnels.
Le Conservatoire des espaces naturels entend le faire passer, également, dans les écoles : Le martinet c'est un peu comme un oiseau extraordinaire.  Il est capable d'atteindre 100 km/h et de voler pendant une très longue durée, comme l'atteste une étude de l'Institut ornithologique suisse qui a enregistré les mouvements d'un spécimen resté plus de 6 mois sans se poser…