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GFCA-SCB (3-2) : La bonne affaire dans la sérénité


Jean-François Vinciguerra le Dimanche 24 Avril 2016 à 19:19

Le rouge et bleu d’un côté, le bleu et blanc de l’autre, et au milieu coule une ambiance, sereine, détendue, pleine d’enthousiasme. Un derby comme on les aime, avec un enjeu, capital pour les uns, intéressant pour les autres. Un grand moment de la saison pour nos deux clubs et leurs supporters. Pour le football corse, qui a besoin de ses forces vives pour aller de l’avant et donner la meilleure image de notre île. E cusi sia



Reprise et but de Pujol (Photo Marcu-Antone Costa)
Reprise et but de Pujol (Photo Marcu-Antone Costa)
Point de round d’observation mais des raids judicieusement menés par les deux équipes qui emballèrent les premières minutes de la rencontre. Un tir approximatif pour le GFCA, un autre pour Bastia et un raté d’un défenseur qui faillit coûter un but à Maury. Il fallait bel et bien se méfier de cette équipe bastiaise très en mouvement, pratiquant le contre fort intelligemment.
 
Ngando à la parade
Voilà pour le ton de cette confrontation au sommet qui allait prendre très vite son rythme de croisière avec, pour la dixième minute de jeu une récupération d’Ngando qui se retrouvait étrangement seul dans la surface pour, du plat du pied, tromper facilement Maury. Drôle de situation au sortir d’une de ces grossières erreurs de défense qui ne pardonnent pas. Plutôt passif le GFCA qui avait si bien commencé. Sans doute un peu trop de pression sur les épaules du onze ajaccien qui n’arrivait pas à se dépêtrer du milieu du terrain et qui pêchait par manque de conviction dans la relance…
 
Boutaib égalise
Jusqu’à l’entame de cette vingtaine minute qui tombait à pic pour Boutaib ! Ce dernier profitait de l’occasion pour fêter son anniversaire par un but pratiquement identique à celui marqué par Ngando quelques minutes auparavant. Cela à la suite d’une superbe ouverture de Sylla qui donnait le ton de la reprise avec un bel engagement de ses partenaires, enfin réveillés. Passage à vide, sursaut d’orgueil devant la belle chambrée de spectateurs ? Toujours est-il que le GFCA s’est vite repris pour donner le meilleur de lui-même et amorcer un virage avantageux dans la conquête du ballon à l’image de Pujol, Sulla, Martinez et Le Moigne qui se portaient à l’attaque et se créaient de belles opportunités. Côté Bastiais, on ne chômait pas non plus avec de longs ballons venus du milieu de terrain mais Maury ne se laissait pas surprendre.
 
Pujol donne l’avantage au GFCA
L’on sentait tout de même que le GFCA ne voulait pas en rester là. Les contres se multipliaient, et malgré les superbes interventions de Leca, on sentait la défense resserrer ses rangs. Ainsi, lors d’une nouvelle attaque ajaccienne, le une-deux » Poggi-Larbi devait se traduire par un deuxième but pour le GFCA. En effet, le centre de l’international Tunisien était victorieusement repris par Pujol, plus présent que jamais, qui trompait Leca d’un maître tir. Une deuxième réalisation logique pour un GFCA revenu aux affaires depuis une bonne vingtaine de minutes.
Moment de frayeur de suite après la reprise dans la défense ajaccienne avec le coup franc au second poteau de Ngando sur l’inusable Squillaci qui, de la tête, obligeait Maury à une parade sur sa ligne. Chaude la reprise entre deux clubs qui en voulaient terriblement tant au niveau du milieu de terrain que devant, avec un Louis Poggi sur tous les ballons et ce diable de Ngando qui ne lâchait rien, à l’image de Cahuzac en passeur averti, notamment vers Aité qui enlevait trop son tir.
 

Larbi sur pénalty, Cahuzac réduit l’écart
Au cours du contre qui suivait, Pujol, quelque peu esseulé sur la droite, servait merveilleusement Larbi que Cahuzac terrassait au point de pénalty. L’arbitre ne pouvait que désigner la sanction suprême que Larbi se chargeait d’assurer avec beaucoup de brio. A trois but à un, le GFCA prenait une sérieuse option sur une possible victoire et surtout une grande bouffée d’oxygène qui fait grand bien au moral…
Mais un match de cette importance n’est jamais fini et les Bastiais en savent quelque chose. Ils ne renoncent jamais et profitent de toutes les opportunités, comme par exemple cette sortie hasardeuse hésitante de Maury que Cahuzac, qui n’en demandait pas tant, n’hésita pas à transformer en but. Il restait moins d’un quart d’heure lorsque le bastiais héritait de ce ballon offert sur un plateau pour réduire l’écart.
Le GFCA, force est de le reconnaître, accusa le coup mais retrouva une peu d’allant au fil des minutes face à de remuants adversaires. Il fallait simplement tenir bon, appliquer les consignes, se battre et se montrer aussi déterminants qu’en début de rencontre pour éviter le piège. Et Dieu sait si les minutes sont longues à ce moment de la partie.
Fin de match animé, à tous les niveaux d’ailleurs, entre deux équipes qui en voulaient terriblement mais une fin de match à la hauteur de ce que tous, nous espérions. La bonne entente et les congratulations sur le terrain qui mettent un terme à cette rencontre d’un bon niveau et qui prouve, si besoin est que la Corse du Football possède une âme et une bandera qui a été fort justement respectée.
Certes, le GFCA a gagné le doit d’espérer son maintien en Ligue 1 mais le grand vainqueur de cette après midi est bel et bien le football. C’est l’essentiel.
J. F.V.   
 

La fiche technique

Stade Ange-Casanova GFCA : 3 SCB :  2 (2-1)
Buts pour le GFCA : Boutaib (20e), Pujol (37e), Larbi (63e) sur penalty; pour le Sporting : Ngando (9e), Cahuzac (76e)
Arbitre : M. Moreira
Avertissements : Ducourtioux (15e), Pujol (77e), Le Moigne (90+1), Djokovic (90+3) au GFCA, Cahuzac (62e), Cioni (90+3) au Sporting

GFCA 
Maury, Touré, Mangane, Martinez, Sylla, Ducourtioux, Le Moigne, Poggi puis Djokovic (75e), Larbi puis Chermiti (86e), Boutaib, Pujol puis Zoua (81e)

SCB 
Leca, Djiku, Squillaci, Peybernes puis Coulibaly (65e), Cioni, Palmieri, Mostefa, Cahuzac, Ngando puis Danic (), Ayité, Kamano puis Brandao (46e)

Les interviewes

François Ciccolini (sur w.sc-bastia.corsica)
 « En jouant si peu et par à-coups on ne peut pas gagner de match. Le GFCA a joué le match qui fallait. Comme d’habitude, on a fait 20 bonnes premières minutes mais ce n’est pas suffisant. Heureusement qu’on n’est pas dans le dur et qu’on a 43 points. Si certains joueurs veulent partir, qu’ils s’en aillent. Il y en a marre. Il faut que ça s’arrête. Il n’y a pas que ça mais ça joue dans la volonté et l’implication. On ne peut pas continuer ainsi, c’est sur.
C’est insuffisant dans tout. On n’a pas vu le Sporting. On est en difficultés depuis 3 semaines.
Ajaccio a joué son va-tout et le coup a fond. Ils ont été plus combatifs. C’est le même scénario qu’à l’aller. On a beaucoup souffert dans le jeu long. Il faut inverser la tendance et savoir comment on va rectifier. On ne peut pas finir comme ça".


Thierry Laurey
"Ce fut un match difficile face à un adversaire qui n'a rien lâché. L'équipe s'est remise dans le sens de la marche après un début de match délicat. En égalisant, puis en prenant l'avantage avant la pause nous avons bien réagi puis fait preuve de réalisme.
Mais notre fin de match a été assez délicate. On aurait pu l'éviter.  Il nous faudra , c'est sûr, faire preuve de plus de rigueur défensive. Et s'il faut marquer trois buts pour gagner cela ne va pas être facile pour nous. Mais on sait qu'il faudra nous battre jusqu'au bout.»



Mostefa
Nous avions pris ce match par le bon bout, mais il y a eu une période de relâchement. Nous avons certes inscrit un second but masi ça n'a pas suffit. La défaite n'est pas trop grave pour nous. En tout cas nous souhaitons bonne chance au Gazelec pour son maintien

Les images

(Photos Marcu-Antone Costa)

A venir le derby vu par Baptiste Gentili