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Fusillade de Piano : Le blessé a parcouru 4 km à pied pour donner l'alerte


le Lundi 8 Juillet 2013 à 12:01

Le mystère le plus complet continue à entourer les circonstances de la fusillade qui mercredi matin a fait deux morts et deux blessés graves à Piano, entre le col Saint-Antoine et Silvareccio en Castagniccia. Lundi matin Dominique Alzeari a, certes, apporté quelques précisions mais ce n'est pas pour autant qu'il a pu avancer une quelconque hypothèse sur le déroulement de ce nouveau scénario sanglant.



Fusillade de Piano : Le blessé a parcouru 4 km à pied pour donner l'alerte
La première précision concerne l'identité de la personne qui a donné l'alerte. Il ne s'agit pas comme on pouvait le penser du quatrième homme découvert au fond du ravin samedi soir, mais de l'un des deux blessés - Jean-Dominique Bonavita en l'occurrence - qui malgré le feu nourri dont il a été l'objet a réussi à donner l'alerte à près de 4 kilomètres du lieu de la fusillade ! "C'était le seul à ce moment-là à être en mesure de se déplacer" a expliqué lundi matin le procureur de la République de Bastia.
" On a bien dans cette affaire quatre personnes dans la voiture, qui est un véhicule de marque Fiat volé, faussement immatriculé et dans lequel on a retrouvé des armes. "
Les victimes sont Jean-Dominique Cortopossi, Jean-Dominique Bonavita, Jean-François Servetto et "on suppose Nicolas Boschetti" a, encore, précisé le procureur de la République.
"Sur ces quatre personnes trois sont formellement identifiées : Jean-Dominique Cortopossi, Jean-François Servetto et Jean-Dominique Bonavita qui est celui qui va donner l'alerte en se déplaçant sur 4kms depuis le lieu des faits. 
Ils ont tous les trois blessés par des tirs.  Jean-Dominique Cortopossi décède sur place, Jean-François Servetto est pris en charge et hospitalisé.  Jean-Dominique Bonavita, qui est récupéré par les services de secours plus loin, également."

"On apprend à ce moment-là, auprès des deux blessés qui sont conscients, que quatre personnes sont concernées par la fusillade. Et sur leurs indications on sait qu'il manque Nicolas Boschetti. On va d'ailleurs trouver des documents qui semblent prouver qu'il était dans la voiture".
Toutes les hypothèses sont alors envisagées à son propos.
"Il est alors vainement recherché. On pense qu'il a réussi à s'enfuir. En tout cas il a disparu d'emblée. On ne sait pas où il est. On va le rechercher effectivement aux abords immédiats. Dans un environnement extraordinairement difficile d''où le véhicule qui a plongé dans un ravin de 400 m, a été hélitreuillé plus tard par l'hélicoptère de l'armée de l'air. Policiers et gendarmes, avec le soutien du PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) ont inspecté l'endroit mètre par mètre. "

Un corps complètement disloqué
Samedi soir les gendarmes étaient avisés par un proche des victimes de la fusillade, de la macabre découverte qu'il venait d'effectuer. Un pur hasard selon ce qu'il en a dit aux enquêteurs.  Le corps complètement disloqué était coincé dans un arbre à 100 m en contrebas de la route.
Il fallut plusieurs heures ensuite aux enquêteurs pour le remonter sur la route puis le diriger vers le centre hospitalier où doit avoir rapidement lieu l'autopsie.
Pour Dominique Alzeari le corps aurait été fatalement découvert puisqu'il se trouvait dans une zone que les enquêteurs devaient encore explorer.
"Il y a tout lieu de penser qu'il s'agit de Nicolas Boschetti" a expliqué le procureur de la République. " Mais je ne suis pas formel. Le corps découvert est complètement disloqué et rendu méconnaissable par la chute et son séjour  à cet endroit."
"Il appartiendra aux examens médio-légaux , à la recherche d'Adn de le préciser a poursuivi Dominique Alzeari en soulignant malgré toout qu'il y avait des  " des élément objectifs qui laissent à penser que le cadavre découvert dans le ravin est celui de Nicolas Boschetti : il n'a  plus reparu depuis une semaine, le  cadavre portait des gants et une cagoule, le tout étant donc en "parfaite cohérence" avec ce qui s'est passé au-dessus.
"Mais il appartient à la police scientifique de le déterminer avec précision, même s'il s'git de l'hypothèse que nous privilégions.
"

Comment ?
Comment, dès lors, Nicolas Boschetti si c'est de lui dont il s'agit, s'est-il retrouvé dans la voiture sur laquelle des impacts de balles ont été relevés, alors que ses compagnons d'infortune sont restés sur la route ?
Etait-il conducteur ou passager ? A t-il été éjecté de la voiture au moment où elle a versé dans le ravin ?A t-il été touche dans la fusillade ?
Les questions sont nombreuses et pour l'instant sans réponse.
"Ce que nous avons, ce sont des gens tués et blessés autour d'une voiture, une voiture volée et maquillée, une arme dans la voiture, des cagoules, un gilet pare-balles" rappelle Dominique Alzeari.
Mais mitraillage il ya bien eu. Avec des armes de plusieurs calibre. Et automatiques.
Mais aucune de celles-ci en revanche sur le terrain. "On continue à chercher'.
Et à essayer de ce cerner comment les choses se sont déroulés à cet endroit, désert, en plein cœur de la nuit.
S'agit-il d'un guet-apens ? "Les quatre hommes était-il "sur un coup" comme s'interroge le procureur de la République. Ou bien est-ce un rendez-vous qui a mal tourné ?
"Nous sommes sur une scène de crime d'une complexité extrême et sur une enquête qui ne l'est pas moins."
Seule l'audition des deux blessés pourrait permettre sur ce plan à l'enquête à aller de l'avant.
Mais il est bien évident que le justice, ainsi que le précisait le procureur de la République, a des questions à poser aux "victimes" de cette fusillade, à commencer par celle de savoir où " elles allaient équipées comme ça…"

Soudain beaucoup de monde
" On va continuer à travailler sur la scène de crime et à chercher les armes et les douilles des munitions utilisées et tout élément objectif susceptible de passer au filtre de la police scientifique.
ique et technique
" a confié Dominique Alzeari qui a confirmé la co-saisine de la police judiciaire et de la section de recherche de la gendarmerie.
Pour le reste le procureur a souligné qu'il avait ouvert une information judiciaire des jeudi pour "meurtre en bande en bande organisée, association de malfaiteurs, vol et recel de  fausses plaques d'immatriculation, infraction à la législation sur les armes" et le dossier confié à deux magistrats instructeurs…
Ils ne seront, sans doute, pas de trop pour tenter de savoir ce qui s'est réellement passé à cet endroit un peu perdu de la Castagniccia où, soudain, beaucoup de monde s'est retrouvé pour s'expliquer on sait comment…