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En Corse, l’escalade au pied du mur


Alexandre Ugolini le Dimanche 23 Juillet 2023 à 08:47

Le dernier rendez-vous de la saison pour la Ligue Corse de Montagne et d'Escalade (LCME) s’est terminé le samedi 1er juillet 2023 à Toulouse. En manque d’infrastructures adéquates sur l’île, les pratiquants sont forcés de partir en stage sur le continent pour s’entraîner. Une situation évoluant péniblement.



Le samedi 1er juillet dernier, le tournoi d'escalade U12 - U14 à Tournefeuille, près de Toulouse, a mis en avant les performances exceptionnelles de certains jeunes grimpeurs de Corse. Rassemblant les 12 meilleurs de la région, cet événement a permis à la Ligue Corse de Montagne et d'Escalade d'observer les talents de Liria Angeli (U12), qui a brillamment terminé à la 8e place lors de l'épreuve de vitesse, et de Nino Vacher (U12), qui a réalisé une belle prestation en se classant 16e à l'épreuve de difficulté.
Cependant, une fois de retour en Corse, ces jeunes athlètes se confrontent à une réalité bien différente. Les infrastructures locales ne sont pas à la hauteur de celles qu'ils trouvent lors des compétitions. Les murs d'escalade en Corse n'atteignent que neuf mètres de hauteur, contrairement aux murs de 11 mètres et plus rencontrés sur le continent lors des tournois. "Nous manquons de véritables murs de compétition en Corse. Les jeunes n'apprennent à grimper que sur des parois de neuf mètres au maximum. En compétition, ils se retrouvent ainsi avec un niveau bien inférieur à celui de leurs adversaires du continent", déplore Christophe Sauvagnac, coordinateur de la section escalade à la LCME et entraîneur au club Corsica Roc.

Un sport mis de côté

Actuellement, la Corse compte six clubs d'escalade, rassemblant environ 500 adhérents pratiquant régulièrement l'escalade en salle et en milieu naturel. Malgré les superbes sites d'escalade tels que le col de Bavella, Porto et les gorges de la Restonica, la pratique de cette discipline reste limitée dans les gymnases. Des problèmes tels que l'absence de couloirs de vitesse ou de murs trop petits continuent d'entraver son développement, selon Christophe Sauvagnac. "Nous avons tout mis en œuvre depuis des années pour faire avancer les choses, mais lorsqu'il s'agit de construire un nouveau mur, nous ne sommes pas consultés. Pourtant, nous sommes parfaitement conscients des configurations adéquates pour le développement de ce sport en Corse."
Le constat est d'autant plus ironique que l'escalade est désormais un sport olympique. Ainsi, la plupart des entraînements doivent être réalisés lors de stages sur le continent. "C'est dommage d'être une île montagneuse et de ne pas avoir de mur d'entraînement pour les compétitions. Cela nous oblige à organiser des stages sur le continent pour progresser et rivaliser lors des tournois", souligne le coordinateur de la LCME.
Le nombre de compétitions en Corse est également en déclin. Variant entre trois et cinq par an, leur organisation est difficile, que ce soit à Borgo, Ajaccio ou Corte. "Les différentes épreuves, comme la vitesse, le bloc et la difficulté, nécessitent des ajustements du matériel, avec une personne spécialement chargée de les effectuer. Les coûts s'accumulent rapidement, c'est pourquoi certaines années, il y a moins de tournois sur l'île", explique Christophe Sauvagnac. Cependant, le championnat régional reste incontournable car il est organisé par la Fédération Française de la Montagne et de l'Escalade (FFME), et les vainqueurs se qualifient directement pour le championnat de France.
Face à ces défis, l'escalade sportive en Corse doit encore lutter pour bénéficier d'infrastructures de qualité. Un projet serait en préparation du côté de la ville de Corte pour développer cette discipline sur l'île.