Les éditions Baudelaire savent reconnaître la beauté des mots, et c’est ainsi qu’elles ont croisé la route d’Emmanuelle Le Baler-Ferrandi, poétesse bastiaise, qui, à travers son recueil récemment publié, fait découvrir sa vision intime de la poésie. Depuis sa librairie à Lupino, un quartier du sud de Bastia, jusqu’à ce recueil, sa trajectoire est marquée par une passion indéfectible pour la littérature et la poésie, notamment celle de l'écrivain-aviateur Antoine de Saint-Exupéry.
Emmanuelle, pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?
J’ai toujours eu une passion pour la littérature, en particulier pour la poésie. Après des études de lettres et langues à l’Université de Corte, j’ai travaillé dans l’Éducation nationale. Mais en 2012, j’ai ouvert une librairie à Lupino, U Principellu, en hommage à Saint-Exupéry, que j’admire profondément. Malheureusement, j’ai dû fermer ce lieu au bout de six ans à cause de difficultés économiques.
Quand est née cette passion pour Saint-Exupéry ?
Tout a commencé au lycée, lorsque j’ai découvert Citadelle, un ouvrage moins connu de Saint-Exupéry. J'ai immédiatement été touchée par sa profondeur. Bien sûr, Le Petit Prince et ses autres écrits ont également marqué ma lecture. C’est son style unique qui m’a captivée.
Pourquoi avoir attendu avant de publier votre premier ouvrage ?
J’ai toujours écrit, mais je n’avais jamais envisagé de publier. C’est lors de la pandémie que les éditions Albiana ont lancé un appel à auteurs pour un projet collectif, Décameron 2020, où mes poèmes ont été publiés. Cela m’a donné la confiance nécessaire pour envoyer mon manuscrit aux éditions Baudelaire. Une semaine plus tard, j'avais une réponse positive.
De quoi vos poèmes s’inspirent-ils ?
Je puise mon inspiration dans de nombreux aspects de la vie : l’amour, la nature, la spiritualité, la Corse, la société... Mais la poésie, pour moi, est avant tout une intuition intime. C’est un langage que je ressens profondément.
Comment écrivez-vous ?
A l’ancienne, avec un stylo et une feuille de papier. J’écris souvent dans n’importe quel endroit, en griffonnant, en raturant, en réécrivant, jusqu’à ce que le texte prenne forme. Une fois satisfait, je le tape sur l’ordinateur. Je trouve difficile d’écrire directement sur un clavier.
Pouvez-vous nous parler de votre recueil ?
Ce recueil se compose de plusieurs poèmes, certains inspirés par des œuvres de Saint-Exupéry et de Lamartine, écrits à partir de mots, vers ou phrases de ces grands auteurs. D’autres poèmes traitent de la vie et de différents thèmes. J’ai voulu offrir un ensemble où le lecteur puisse s’évader tout en réfléchissant à des sujets profonds.
Comment définiriez-vous votre style ?
Je dirais que mes poèmes sont des vers libres, dans une veine de poésie contemporaine, bien que j’admire aussi les poètes classiques.
Pourquoi avoir choisi de laisser votre recueil sans titre ?
J’ai voulu que le lecteur soit libre d’interpréter à sa manière les poèmes. Je souhaite qu’il y trouve matière à réflexion et qu’il s’évade, car aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de rêver.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Pour l’instant, je n’ai pas d’autres projets que de continuer à écrire des poèmes. Je ne suis pas attirée par le roman ou l’essai, car la poésie est ce qui me touche profondément. Elle fait partie de ma vie et reflète ma sensibilité intime.
Et la couverture de votre recueil ?
Je suis une grande admiratrice de René Magritte. J’avais proposé l’un de ses tableaux, La victoire, mais en raison de problèmes de droits, cela n’a pas été possible. Cependant, le graphiste de la maison d’édition s’en est inspiré, créant une image de porte ouverte sur le ciel. Je suis très satisfaite du résultat.