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Eau : Rinnovu propose une politique de grands travaux avec 3 projets structurants


le Mercredi 13 Septembre 2017 à 14:48

"L'eau est un bien public fondamental, cette ressource doit être maitrisée exclusivement par les outils publics, malgré l’ampleur des investissements à venir, il faut proscrire à jamais l’idée de concession à des multinationales prédatrices, y compris pour les aménagements hydroélectriques". C'est la conclusion à laquelle est parvenue Rinnovu naziunali rassemblé mercredi matin au Sax Caffè à Bastia autour de Paul-Felix Benedetti.



Eau : Rinnovu propose une politique de grands travaux avec 3 projets structurants
Auparavant le mouvement avait rappelé que "la sécheresse que nous venons de vivre ne peut être considérée comme conjoncturelle, c'est la marque des temps à venir. Les politiques ont le devoir de répondre à cet enjeu crucial." Et pour Rinnovu "Les politiques ont le devoir de répondre à cet enjeu crucial. En terme de ressource en eau, la Corse a des atouts par rapport aux îles et régions voisines. Le relief nous donne une très bonne pluviométrie qui est annuellement mal répartie. En moyenne sur les dernières années elle dispose d'environ 8 milliards de m3 de précipitations. Nous en stockons environ 1%".
Pourtant, avec une pluviométrie bien moindre, "la Sardaigne a à surface égale 7 fois plus de capacités de stockage que la Corse. Elle a su s’équiper à temps, elle a une agriculture productive bien plus efficiente que la nôtre.

Pourquoi ? Sans doute en raison du retard historique pris par la Corse.
"Le dernier équipement de retenue d'eau date de 20 ans. Depuis aucun équipement structurant digne de ce nom n'a été réalisé. On se demande bien à quoi a servi le PEI. Il est vrai que la tranche de PEI à venir dispose de  20 millions d'euros d'enveloppe pour les équipements et aménagements hydrauliques. C'est dérisoire. Nous dénonçons ces retards, ce manque d'anticipation. Des réalisations structurantes de grande ampleur doivent être réalisées rapidement."


Dans le même temps Rinnovu a souligné que "les réseaux d’eau brute de la Corse ne sont pas  « fuyards ».
Ainsi selon Paul-Felix Benedetti et les membres de Rinnovu, en plaine orientale, de Bastia à Ventiseri,  30 000 ha sont irrigables (desservis par les réseaux) et plus de 8000 ha sont irrigués chaque année 
Les  besoins moyens en irrigation sont de 5000 m3/ha,
Ce qui représente un besoin de 40 Millions de m3.
Les réseaux en sortie de production délivrent en années sèches 45 millions de m<3…
"Où est donc le "trou noir" ? interroge Rinnovu


"Pourtant c’est vrai, seulement 20 millions sont effectivement comptabilisés, ce n’est pas pour autant qu’ils ont été inutilement gaspillés dans des fuites imaginaires. Ils participent incontestablement au maintien d’une activité agricole productrice et en ce sens, créent une Valeur Ajoutée pour la Corse largement supérieure à la valeur comptable de l’eau qui n’a jamais été payée."
Et pour Rinnovu pour qui "ce problème de facturation ne doit pas masquer la réalité",  et qui cite, au passage, certaines anomalies" ce problème "récurrent de facturation de l’eau agricole (il dure depuis la création des premiers réseaux d’irrigation en 1958) doit être traité politiquement avec une adaptation du prix de l’eau à la réalité économique"


Et la réalité c'est que la "Corse utilise 100% de son potentiel d'irrigation" et qu'aucun "développement de l’agriculture ne sera possible sans  mener des  investissements structurants lourds."
Rinnovu préconise une politique "de grands travaux hydrauliques globale doit être planifiée. Elle doit lier production électrique, production eau potable et production irrigation."
Rinnovu estime aussi que "le  projet de  gazoduc Bastia-Ajaccio à 400 millions d’Euros doit être abandonné. Cette somme doit être mobilisée pour effectuer sous la  maitrise d’ouvrage de la CTC 3 aménagements hydrauliques mixtes de grande ampleur avec l’aménagement du Liamone avec un barrage de 25 millions de m3, l’aménagement du Taravo avec un barrage de 25 millions de m3 et l’aménagement du Golo en aval de Castirla avec une retenue dans la Zone Francardo / Ponte Leccia de 10 millions de m3"
 

Mais des sécurisations  et des interconnections prioritaires doivent être réalisées du Cap Corse jusqu'à la Cirnarca-Liamone en passant par la plaine orientale, le Sud, Ajaccio, la Balagne et le Valinco-Sartene.

Dès lors Rinnovu estime que "sur la base des prix d’ordre dévolus à ces aménagements structurants il faut envisager un programme opérationnel de  1 milliard d’euros."
"Il appartient aux Corses de se mobiliser pour arracher à la France et à l’Europe un programme d’investissement public à la hauteur des enjeux, récemment le peuple Guyanais nous a donné une leçon en arrachant une ligne budgétaire de 3 milliards..."