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Campo Longo : la mise au point du groupe de la majorité municipale de Calvi


Jean-Paul-Lottier le Mercredi 19 Mai 2021 à 17:59

Ange Santini, maire de Calvi, entouré d'élus du groupe de la majorité municipale a donné mardi une conférence de presse en réponse à « Calvi in core » qui s'est exprimé sur CNI sur les opérations d'accession à la propriété des « Patios de Campo Longo »



Photo Eyefininity Prod/Kevin Guizol
Photo Eyefininity Prod/Kevin Guizol

Dans un article  paru sur CNI où la liste d'opposition "Calvi in core" dénonçait notamment la vente pour l'euro symbolique à la SPLM de La Valette du Var d'un terrain, au lieu-dit « Campo Longo », dans le cadre d'un programme à l'accès à la propriété et affirmant  « qu'il manque 6,5 millions d'euros sur les comptes des concessions calvaises par rapport aux résultats prévisionnels initiaux », Ange Santini, maire de Calvi a fait valoir son droit de réponse au nom de la majorité municipale.


Mardi matin, à l'Hôtel de Ville, entouré de ses trois premiers adjoints : Jean-Louis Delpoux, Hélène Astolfi, Didier Bicchieray et la conseillère municipale Jackie Susini, propriétaire, résidente à « Campo Longo », le premier magistrat de Calvi a tenu à faire une dernière mise au point :
« D’abord que l'on arrête de parler de la Semexval. La commune de Calvi n'a plus aucun lien direct avec cette dernière depuis 2012. En revanche, elle est bien juridiquement actionnaire de la SPLM qui est une SPLA (Société publique locale d'aménagement) composée uniquement de Collectivités Territoriales, en l’occurrence de communes.
Cette dernière ne fait pas de bénéfices et il n'y a aucun promoteur derrière. Elle se rémunère à hauteur de 3 à 4% des dépenses et des recettes pour assurer uniquement ses frais de gestion. Et, en moyenne sur 15 ans la rémunération a été de moins de 250 000€ par an. Une bonne fois pour toutes, voilà ce que  la société publique d’aménagement, à la suite de la Semexval, a perçu comme rétribution sur Calvi.
»


Interrogés sur les rapports et les éventuelles enquêtes préliminaires visant la Semexval dont a fait état « Calvi in core », le maire de Calvi et les élus, sans minimiser le fait qu’il puisse y avoir des problèmes ou irrégularités de fonctionnement au sein de cette société, précisent que cela ne concerne pas directement la municipalité de Calvi et que cette dernière se réserve la possibilité de faire valoir ses droits dans le cadre d’éventuelles procédures à venir.

« Aucun membre de la majorité actuelle n'a un quelconque intérêt privé dans cette affaire » Et de poursuivre : « On parle d'un intérêt privé privilégié dans cette affaire, mais de quel intérêt s'agit-il ?.
Ceci est inacceptable, c’est une contre-vérité, c’est distiller un doute et c’est laisser planer une suspicion quant au rôle qu’aurait eu ou qu’aurait la commune de Calvi ou certains de ses membres.
Pas plus qu’il n’y a d’intérêt privé lié à la structure juridique et au fonctionnement de la SPLM, aucun membre de l’actuelle majorité n’a un quelconque intérêt privé ou particulier dans cette affaire 
».

Et Didier Bicchieray d'ajouter : « alors soit il y a une volonté de nuire à l’image de notre municipalité, soit il y a une incompétence manifeste quant à la connaissance juridique des statuts d’une SPLA ».
 
Concernant la somme de 6,5 millions d'euros de déficit annoncé par « Calvi in core », Ange Santini dénonce avec fermeté : « les chiffres annoncés laissant à penser que la commune est en déroute financière, ce qui est absolument infondé.
On ajoute des déficits à des déficits et pour faire bonne mesure on y intègre aussi des prévisions non réalisées. Ça ne marche pas comme ça, un déficit évolue et se vérifie en instantané et par essence même une prévision non réalisée ne peut être considérée comme un déficit. A l'issue de Campo Longo 4, il devrait y avoir environ 400 000€ d’écart, bien loin des 6.5 millions d’euros annoncés qui seront largement comblés par « Campo Longo 5 » ou tout autre programme d’accession à la propriété.»



Les élus revenaient ensuite sur la vente des terrains dénoncée par « Calvi in core » : « Aujourd’hui, la réalité des chiffres démontre que, d’ores et déjà, la commune a récupéré 1 350 000 euros de la vente de terrains à la SPLM lorsqu’il s’est agi de mettre en place une promotion au prix du marché, notamment celle des rivages de Calvi.
S’agissant des programmes d’accession à la propriété (Campo Longo et Cardellu) les terrains, estimés par France Domaines à 2 150 000 euros, ont été cédés à l’euro symbolique à la SPLM et ce sont les calvaises et les calvais, futurs propriétaires, qui en ont été les vrais bénéficiaires.
La société d’aménagement intervenant uniquement pour le compte d’une collectivité a rétrocédé, d’ores et déjà,à la commune pas moins de 3 500 000 euros d’équipements publics (bassins de rétentions, voiries, éclairages publics, espaces verts...)»
 
Pour Jean-Louis Delpoux, premier adjoint en charge de l’urbanisme, les projets d’accession à la propriété sont en adéquation avec la politique de la majorité.
Ce groupe d’opposition nous reproche de ne pas avoir évoqué cette quatrième tranche devant la commission d’urbanisme. Ce qui n’est absolument pas le cas, en effet, le permis de construire accordé le 16 mars 2020 a bien été étudié devant cette commission sous l’ancienne mandature. Mais nous avons néanmoins tenu à le présenter à la nouvelle commission à laquelle siège un des élus de l’opposition « Calvi in Core »


Hélène Astolfi, adjointe déléguée au social et aux logements, dénonçait pour sa part des propos loin de la réalité.
« Nous ne pouvons laisser dire que le programme de Campo Longo 4 ne marche pas, alors qu’à l’heure où nous parlons, la quasi-totalité des 25 villas est sous compromis et que les appartements commencent à se vendre. Non seulement il n’y a aucun souci de commercialisation, mais nous avons déjà une liste d’attente importante. Nous ne pouvons pas non plus laisser dire que les prix proposés sont excessifs, le prix d’appartement de type T3 s’élevant à environ 160 000 euros contre quelques 320 000 euros dans le secteur privé. De même, une villa de type T4 avec terrain est proposée aux environs de 260 000 euros et dans une commune voisine de la nôtre dans un programme d’accession à la propriété confié à un opérateur insulaire, le prix d’un bien identique s’élève à environ 280 000 euros soit sensiblement le même montant. »


Jackie Susini, conseillère municipale et propriétaire à Campo Longo depuis de nombreuses années, soulignait quant à elle, « le bien-vivre dans ce quartier à part entière de Calvi et rappelait les conditions de la clause antispéculative valable 10 ans qui interdit aux futurs acquéreurs de vendre ou de louer, sauf cas de forces majeures.»


Selon les élus calvais « au final il n'y aura aucune augmentation d'impôt et aucune dette liée à l'accession à la propriété.
 A la fin du programme, comme nous avons déjà eu l'occasion de le dire grâce à la volonté de notre municipalité, ce ne seront pas moins de 180 familles calvaises qui auront accédé à la propriété, sans oublier les 36 logements de la résidence Donateo, en location à loyer intermédiaire réalisée par la Caisse des Dépôts et Consignations, sur un terrain communal 
.
Enfin pour être complet, il convient également de souligner avec satisfaction qu’à travers ces opérations, plus de 50 millions d’euros auront été injectés dans l’économie locale puisque la totalité des intervenants est basée en Corse (architectes, géomètres, cabinets d’études, entreprises de gros œuvres, de seconds œuvres, agences immobilières, notaires) » concluaient les élus.
 
Note de la rédaction : les deux parties s’étant largement exprimées sur cette affaire dite de « Campo Longo », plus aucune réaction ne sera acceptée sur le sujet