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CFE-CGC Marine : inquiétudes sur le devenir de la DSP maritime Corse


La rédaction le Samedi 26 Septembre 2020 à 16:32

La CFE-CGC Marine, représentative des officiers Corsica Linea et La Méridionale s'exprime à la suite de la récente session de l'assemblée de Corse au cours de laquelle les élus territoriaux étaient à nouveau appelés à se positionner sur l'avenir de la DSP Maritime.



CFE-CGC Marine : inquiétudes sur le devenir de la DSP maritime Corse
"La CFE-CGC MARINE a suivi les débats de ce jour au sein de l'assemblée de Corse, appelée à nouveau à se positionner sur l'avenir de la DSP Maritime.


Au-delà de l'abandon du projet de SEMOP initialement prévu, nous prenons acte, avec une très grande inquiétude, de la remise en question du besoin de service public pourtant déjà validé par l'assemblée et donc le risque d'un changement drastique dès Janvier 2021, en lieu et place d’une prolongation des contrats en cours.
Une nouvelle fois, la Commission Européenne, sous le lobbying et le harcèlement juridique du concurrent Corsica Ferries, vient imposer une vision ultralibérale de la notion de service public. Elle vient donc à nouveau marcher sur les choix politiques des élus de la collectivité quant à la maîtrise de la desserte maritime de l'île. Elle menace aussi un bassin d'emplois stratégique pour l'ensemble de la filière maritime, comme pour les régions CORSE et PACA.


La CFE-CGC MARINE rappelle qu’une nouvelle fois la Commission Européenne ne fait pas de différence entre les opérateurs dans son analyse du marché et de l’offre de l'initiative privée. Elle place ainsi le Registre International Italien, pavillon « Low-cost », perfusé d’aides d’Etat Italiennes, en référence sociale et fiscale d'une desserte stratégique nationale. Elle se substitue aussi par là aux prérogatives de la Collectivité comme de l'Etat dans la définition économique et sociale de sa politique de transports maritimes.
Nous en appelons à des actions urgentes et coordonnées du Président de l'exécutif de Corse et de l'Etat pour défendre le modèle social du pavillon Français (premier registre) comme la souveraineté des décisions de l'assemblée de Corse quant au périmètre de DSP et de son contenu.


Nous interpellons aussi Madame la Ministre de la Mer, en charge de la Marine Marchande, sur l'urgence de s'attaquer aux causes du Dumping Social que les personnels navigants de cette desserte subissent. Il est plus que jamais temps de rétablir un cadre loyal sur les dessertes nationales. Le Registre International Italien n'a rien à faire sur ce type de desserte où le Registre International Français a justement été interdit pour préserver l’emploi sur ces lignes stratégiques. Le principe d'équivalence doit prévaloir et un renforcement du décret "Etat d'accueil" est nécessaire avec un encadrement plus fort des lignes régulières nationales. Toute tentative de contournement des règles, comme les triangulaires sur l'Italie, doit être rendue impossible.


La CFE-CGC MARINE, organisation syndicale représentative des officiers de CORSICA LINEA et de LA MÉRIDIONALE appelle à une réaction forte en soutien des marins de la DSP qui naviguent depuis des années dans l'incertitude. Les dernières années ont montré la viabilité de ce modèle sous pavillon Français (premier registre), et ont aussi vu la mise en œuvre des économies demandées par la Collectivité de Corse. L'engagement social et environnemental des armateurs de la DSP participe de la dynamique nationale vers la "nouvelle stratégie maritime Française" annoncée par le Président de la République. Nous n'imaginions pas une seconde, il y a encore quelques semaines que cette dynamique, et les emplois associés, se retrouvent à nouveau menacés qui plus est dans le contexte sanitaire actuel qui nous impacte déjà durement (cf arrêt des lignes sur la Tunisie et l'Algérie)."