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Bastia : coup d’envoi de la neuvième édition de CorSeaCare


David Ravier le Lundi 17 Juin 2024 à 07:31

Cette mission scientifique de quatre semaines a pour objectif de surveiller les conséquences de la pollution plastique sous-marine sur la biodiversité. L’équipage, qui s’est élancé dimanche 16 juin de la plage de l’Arinella de Bastia à bord d’un trimaran à pédales, réalisera des actions de sensibilisation du grand public lors de son voyage vers Ajaccio via le Cap Corse.



L'un des trimarans à pédale de CorSeaCare qui sillonnera le littoral entre Bastia et Ajaccio en passant par le Cap Corse. Crédit photo: Mare Vivu
L'un des trimarans à pédale de CorSeaCare qui sillonnera le littoral entre Bastia et Ajaccio en passant par le Cap Corse. Crédit photo: Mare Vivu
 

Les deux trimarans sont partis sous les applaudissements du public de la plage de l’Arinella, à Bastia. Dimanche 16 juin, l’association Mare Vivu a donné le départ de l’opération CorSeaCare. Cette expédition, qui en est à sa neuvième édition, propose à une équipe de huit volontaires de sillonner le littoral de Bastia jusqu’à Ajaccio afin de sensibiliser le grand public aux enjeux environnementaux. Jusqu’au 7 juillet, l’équipage réalisera des mesures scientifiques sur la santé des fonds marins, en évaluant l’état de la biodiversité lors d’exercices de plongée, en recensant les espèces présentes le long du littoral ou encore en suivant l’état de santé des habitats de coralligènes.

 

En plus des relevés de mesures, l’équipage de CorSeaCare aura également pour mission de sensibiliser le grand public à la pollution marine et à la préservation de l’environnement, ce qu’il feront tout au long de leur périple au cours de conférences, de projections de films en plein air ou d’activités ludiques. Surtout, l’une de leur mission la plus importante consistera à surveiller l’évolution de la pollution plastique dans les eaux autour de la Corse, une tâche essentielle tant les eaux qui entourent l’île sont contaminées par les microplastiques.

 

La Méditerranée, l’une des mers les plus polluée du monde

 

« La mer Tyrrhénienne qui borde la Corse fait partie avec la mer Egee des endroits avec les plus fortes concentrations de microplastiques au monde, souligne Pierre-Ange Giudicelli, co-fondateur de Mare Vivu et capitaine de l’expédition. Lorsque l’on parle de pollution marine, les gens ont en tête des cours d’eau remplis d'amas de déchets comme on peut en voir en Asie, parce qu’il n’y a aucune solution de traitement des déchets mis en place. En réalité, nous sommes davantage touchés par des microplastiques ». Ces déchets, qui font au maximum un millimètre, pullulent dans les mers et les océans et pose de sérieux problèmes environnementaux, aussi bien pour les fonds marins qui en sont tapissés que pour les animaux qui les ingèrent en les confondant avec de la nourriture. Cette pollution invisible, qui est créée par les 24 pays qui bordent la Méditerranée, est scrupuleusement surveillée par les scientifiques, tant les conséquences pour la biodiversité sont importantes. « Au regard de la pollution présente sur le septième continent [nom donné à l’amas géant de déchets plastiques qui flotte entre les côtes américaines et japonaises, grand comme six fois la France, NDLR], la Méditerranée est quatre fois plus dense en termes de microplastiques », assène Pierre-Ange Giudicelli. Les travaux menés par CorSeaCare serviront donc à documenter l’évolution de la concentration de microplastiques au niveau du littoral insulaire.

 

Afin de toucher le public présent sur la plage lors du départ de l’opération CorSeaCare, Mare Vivu a pu s’appuyer sur des activités ludiques proposées par ses partenaires tels que le parc naturel marin du Cap Corse et des Agriates, le réseau Alien Corse, le club de plongée sous-marine Neptune, l’association La Girelle ou encore Maif Prévention. À cette occasion, des tours en bateau pédagogique, des plongées en mer ou des ateliers de reconnaissance d’espèces marines ont été proposés aux plagistes. « Le but de cette action, ce n’est pas juste d’offrir des activités ludiques, c’est aussi de montrer au public qu’il y a un lien entre la biodiversité et les déchets que nous produisons, renchérit Mélissa Zanetti, la présidente de l’association Mare Vivu. Si au travers de ces actions, on peut aider des Corses à s’intéresser à la mer qui nous entoure et à sa préservation, on a réussi notre mission ».


L'équipage des huit explorateurs de CorSeaCare accompagnée de Melissa Zanetti, la présidente de Mare Vivu (à droite). Crédit photo: Mare Vivu
L'équipage des huit explorateurs de CorSeaCare accompagnée de Melissa Zanetti, la présidente de Mare Vivu (à droite). Crédit photo: Mare Vivu