Apporter de l’aide à un élève qui rencontre des difficultés dans son parcours scolaire. C’est le but du pôle d’appui à la scolarité (PAS) qui vient d’être officiellement lancé ce lundi au sein du collège de Montesoro à Bastia. Un dispositif qui s’inscrit dans la feuille de route du gouvernement en faveur d’une école plus inclusive, présentée lors de la conférence nationale du handicap au mois d’avril 2023, et qui a pour but de transformer progressivement les pôles inclusifs d’accompagnement localisés en pôles d’appui à la scolarité. Déjà expérimentés depuis la rentrée 2024 dans l’Aisne, la Côte d’Or, l’Eure-et-Loir et le Var, les PAS sont désormais déployés en Corse depuis la rentrée.
Trois pôles ont été mis en place sur l’île, à Baléone-Vico, Bonifacio-Porto-Vecchio et Saint-Joseph-Montesoro, avec l’objectif de couvrir progressivement l’ensemble du territoire académique. Localisés au sein d’établissements scolaires, les PAS sont autonomes et ont vocation à devenir des lieux-ressources pour les élèves, les familles et les équipes pédagogiques. « Nous avons dans notre académie à peu près 50 000 élèves, mais nous en avons plus de 2 000 qui sont des élèves à besoins particuliers, et à peu près 900 qui sont en situation de handicap et qui nécessitent un accompagnement spécifique », explique Rémi-François Paolini, recteur de l’Académie de Corse. « Le pôle d'appui à la scolarité est une amélioration des dispositifs antérieurs qui n'étaient que de la coordination. C'est un lieu où l'on peut recevoir les familles, les élèves, les professionnels, et où l'on suit le parcours du jeune en fonction de ses besoins. »
À Montesoro, le PAS est porté par un binôme composé d’Annonciade Alboreo, coordinatrice de la structure, et Amina Attaibi, éducatrice spécialisée. Leur mission est d’intervenir le plus tôt possible auprès des élèves en difficulté, avant même qu’un handicap soit détecté. « C’est un service rendu aux familles des enfants à besoins éducatifs particuliers qui présentent des troubles de l'apprentissage ou des troubles du comportement au sein des classes ordinaires et pour lesquels il n'y aurait pas encore de détection de handicap. Quand on est saisies, par l’établissement scolaire ou par la famille, on est amenées à faire des observations dans la classe de l'enfant. À partir de ces observations, on évalue ses besoins, et on établit un plan d'action », détaille Annonciade Alboreo.
Le plan d’action peut par exemple comprendre des aménagements pédagogiques adaptés, des conseils personnalisés aux enseignants, ou encore le prêt de matériel spécifique comme un ordinateur pour un élève souffrant de dyspraxie. « On pourrait être amenées à solliciter un ergothérapeute pour qu’il puisse former l’élève à l’utilisation de l’ordinateur, mais il pourrait aussi aider l’élève directement au sein de sa classe. On pourrait aussi être amenées à solliciter les AESH de l'établissement pour faire un essai sur un enfant dont on se doute qu'il va être orienté vers la MDPH : on peut faire un essai de 15 jours, et si c'est probant, on peut orienter les parents vers la MDPH et faire un dossier. »
Une collaboration renforcée au service de l’inclusion scolaire
Ce dispositif marque un changement majeur dans la manière d’accompagner les élèves à besoins particuliers, en associant l’Éducation nationale et le secteur médico-social. « Il n'y a plus le clivage qui pouvait exister auparavant, désormais le soin entre dans l'école et se met au service de l'Éducation nationale », souligne Patricia Niel, directrice de l’association départementale de promotion pour la santé. Le recteur insiste sur l’importance d’un suivi global et continu, qui accompagne les élèves tout au long de leur parcours, de l’école primaire jusqu’au lycée. « Le PAS fait la continuité entre les écoles, les collèges et les lycées, pour qu'il n'y ait aucune rupture dans l'accompagnement du parcours des élèves en situation de handicap. »
À Montesoro, comme dans les autres sites corses, l’objectif est avant tout de prévenir le décrochage scolaire, qui touche particulièrement les jeunes en difficulté. « On connaît les difficultés, et ça va permettre d’aller plus facilement vers un parcours scolaire adapté », a déclaré Pierre Savelli, maire de Bastia. Annonciade Alboreo, quant à elle, précise : « Si personne n’intervient, ça va amener une rupture scolaire. On va retrouver des enfants qui vont être dans la nature à partir de 14 ou 15 ans et qui ne savent plus quoi faire, et c’est vraiment ce qu’on veut éviter. On intervient dès qu’un enfant présente des troubles de la scolarité pour éviter que les difficultés perdurent ou s'intensifient. »
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