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Bastia : La colère du collectif du Vieux-port


Laurent Hérin le Dimanche 11 Février 2024 à 08:52

Ce samedi matin, le "Collectif du Vieux-Port", composé de riverains et de plaisanciers, a exprimé sa colère sur le parking Pouillon. Objectif : interpeller la Mairie de Bastia afin de rencontrer le Maire et de lui faire part de leurs observations sur l'évolution du chantier de rénovation du Vieux-Port



Le Collectif s'est rassemblé sur le parking Pouillon, un des points sensible de leur revendications © LH
Le Collectif s'est rassemblé sur le parking Pouillon, un des points sensible de leur revendications © LH
Jean Malpelli ne décolère pas. Improvisé porte-parole du "Collectif du Vieux-Port", ce samedi matin, à l'occasion d'une conférence de presse tenue sur le parking Pouillon, il ne mâche pas ses mots : « Pierre Savelli est maire, mais aussi peut-être un peu roi ! On demande à le rencontrer. On veut une réunion pour souligner certains points : la mise à l’eau, la voie de circulation, des plages horaires, les poubelles, etc. »
Sans réponse de l'édile, avec plusieurs riverains et plaisanciers, il ne compte pas en rester là. « Il est hors de question que nous nous extradions de notre port. Les plaisanciers sont le mot-clef du Vieux-Port. Nous n'acceptons pas de parkings de substitution. » Pour autant, le Collectif ne s'oppose pas au "projet ambitieux" de la ville auquel ils ont la volonté de « coopérer à la requalification de ce parking en ne dénaturant pas ce site valable. » Ils se disent prêts, même s'ils ne sont pas des ingénieurs, à collaborer avec toutes les services concernés : « Nous pouvons apporter notre pierre à l'édifice de notre joyau qu'il n'est pas question de salir. La concertation doit être élaborée avec toutes les personnes concernées, insiste le porte-parole. Afin d'aboutir à un consensus général. » Le collectif a prévu, très prochainement, l'envoi d'un courrier au procureur, au Préfet et au Maire pour qu'ils acceptent la tenue de cette réunion. « Sinon, on risque de faire une action beaucoup plus radicale » menace Jean Malpeli.

Julien Morganti prend position

Julien Morganti d'Un Futur Pour Bastia soutient le collectif © LH
Julien Morganti d'Un Futur Pour Bastia soutient le collectif © LH
Si les représentants des commerçants sont absents, le Collectif compte bien les associer à la discussion : « La mairie tente de les diviser, détaille Julien Morganti qui est venu soutenir le mouvement. Nous étions déjà au côté de ce collectif il y a deux ans. Nous avons appris qu'il n'y a pas de parking de substitution prévue. Le projet du Vieux-Port s'arrêterait à la rénovation du quai sud et du quai nord. Ce n'est pas à la hauteur des ambitions d'un site aussi magnifique et attractif de Bastia ! » Il précise le rôle de relais qu'il a joué au Conseil municipal : « On a posé des questions. On a soutenu les actions des collectifs de plaisanciers, d'habitants, mais aussi ceux des commerçants qui sont, aujourd'hui, soumis à une commission très pointilleuse pour les dédommager de la perte à gagner due aux travaux. » Et poursuit : « L'impact de ce projet est aussi à réfléchir sur les quartiers adjacents. On attend des réponses, on est en soutien de cette démarche. La Mairie divise, elle réunit chaque collectif séparément. Il faut les associer. On espère une réussite pour notre ville. » Enfin, il  insiste : « Ce projet ne doit pas être pensé que pour les touristes. Il y a des riverains, ils ont droit de se garer. La Mairie installe cette opposition. »
Pour autant, le collectif se félicite des travaux qui se déroulent bien et assez vite : « Je vois que ça avance même si la voie de circulation ne sera pas prête demain » ajoute Jean Malpelli avant de donner la parole à des riverains. Ces derniers demandent des solutions, ou tout du moins des réflexions, sur les différents problèmes rencontrés : les places de parking, mise à l'eau, horaires de circulations, un local à poubelles, mais également sur le bruit. « Pourquoi supprimer le parking ? détaille une habitante par ailleurs professionnelle de santé. Moi qui suis d'astreinte à l'hôpital, je voudrais être sur liste d'attente pour dans 30 ans ! Mais il n'y en a pas. »  Plusieurs voix s'élèvent aussi pour dénoncer la dégradation du quartier : « Il faut revoir une charte pour les soirées ou créer une brigade anti-bruit. C'est pénible, entre les ordures et les mégots. On se retrouve aussi avec un trafic de drogue, là-bas, à l'angle du quai et personne ne fait rien » ajoute une autre habitante. Le Collectif a l'impression que l'insécurité s'installe : « On répète toujours : pas chez nous. Mais ça arrive ! Il sera bientôt trop tard. »

Jean Malpelli ne décolère pas © LH
Jean Malpelli ne décolère pas © LH