Ajaccio : Stéphanie Paoli et Marie-Paule Ascencio exposent à la galerie Corsic'Art Design

Deux expos en une, deux artistes insulaires attisent les regards depuis jeudi dans la rue Fesch. Du Jean's Arts et des huiles à l'atmosphère puissante et intimiste, c'est ce que présentent Stéphanie Paoli et Marie-Paule Ascensio au mois de mai dans cette galerie associative où l'on est d'emblée accueilli par ses deux gardiens : Max Maniglier et Patrick Lambert qui n'ont de cesse de promouvoir l'art sous toutes ses formes.

Stéphanie Paoli du Jean's Art rien que pour nos yeux
Le "Jean" est la marque de fabrique de Stéphanie Paoli, style plutôt original et ravissant, seul tissu par l'histoire qui ne vieillit pas, presque universel, c'est l'habit de tous et pour tous les âges depuis des lustres. Sa technique est centrée sur le détournement du Jean : «l'usure représente des moments clef d'une vie, des souvenirs, chargés d'émotions » explique Stéphanie Paoli. C'est du Jean ayant du vécu car porté, aimé, usé... Stéphanie apporte étonnement l'histoire personnelle de ces morceaux de tissu, ça se ressent très fortement dans ces tableaux, c'en est presque une évidence.
L'artiste représente des scènes de vie et des relation entre les êtres (homme/femme souvent) avec des symboliques très fortes. Un ton BD pourrait-on dire, qui rappelle parfois un trait de Bilal à l'allure romantique, les regards puissants et langoureux offrent une présence incroyable.
Stéphanie est une ajaccienne passionnée d'art depuis longtemps, élève de Jean-Joseph Albertini au Lycée Laetitia, elle a poursuivi ses études en droit, avec une licence en poche, une vocation toute tracée, et pourtant... c'est l'art qui a eu raison d'elle.
En 2008, elle s'avance timidement sur le devant de la scène pour une première expo et ce fut en 2012 qu'elle se lance réellement dans le métier et montre enfin son travail au public à Ajaccio, Calvi, Bastia, Cannes, Paris...

 

Marie-Paule Ascensio, une subtile harmonie
Huiles aux tons chauds, tons chatoyants et forts à la fois, ses toiles nous installent dans une ambiance tant provocante que tranquille. C'est cette troublante contradiction qui compose l'harmonie du travail de Marie-Paule.
Elle est peintre autodidacte. Toute petite déjà, elle avait ce besoin de s'exprimer par le dessin : munie de craies, elle dessinait sur les portes de chez elle... Au fil du temps, ce besoin de peindre a grandi en pratiquant bien sûr et par les différentes rencontres qu'elle a pu faire qui l'ont confortée dans cette voie qu'elle avait empruntée.

Depuis 1980, elle enchaîne exposition sur exposition, individuelles ou collectives, à Paris, New-York, Cannes, Monaco, Deauville... et bien d'autres villes : « J'ai eu la chance et l'opportunité de travailler et de côtoyer de grands artistes à Vallauris : Picasso lorsqu'il réalisait des céramiques chez Madura, il y travaillait avec un tourneur, Jules Agard, qui se trouvait être mon voisin,  nous confie-t-elle. Je fréquentais un cercle d'artistes des céramistes d'art comme Alain Ruffas, Roger Collet, Jean Marais, aussi des sculpteurs : Petrus, Siffredi et des peintres : Alain Monpoux, Fonck, Bria/Bari, Demonaz... »  Ce contexte inspirant dans lequel elle a baigné lui a  certainement donner l'impulsion et l'envie de poursuivre sa vocation.