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Agriculture : "la CDC doit compenser l’effort de promotion du produit corse"

C'est le souhait de la chambre d'agriculture de la Haute-Corse formulé "pour relancer la consommation"


C.-V. M le Samedi 6 Juin 2020 à 17:16

Au sortir de la période de confinement et à l’entrée d’une saison touristique qui n’atteindra jamais les espoirs que chacun a pu avoir, la chambre d'agriculture de la Haute-Corse se penche, dans un communiqué, sur la situation agricole de l'île



Photo/ Pixabay
Photo/ Pixabay
Cette période riche en instructions servira durablement à démonter la pertinence d’une relocalisation de la production alimentaire en n’en faisant un objectif fort de la prochaine PAC (Politique Agricole Commune). Si nous savons croiser cette production avec les critères environnementaux et sociaux nous pourrons installer en Corse, une économie, une agriculture, au service de tous.


A ce titre, il est donc important que la Corse puisse maintenir son niveau d’aides européennes auquel elle a droit. L’agriculture corse par discrimination, par règlements de compte politiques, ne doit pas être le « bouc émissaire » d’un état français cherchant à reconquérir les partisans d’une agriculture européenne productiviste. Ainsi la Chambre d’agriculture de Haute-Corse met en garde les autorités françaises sur les risques, par leur désinvolture voir par leur mépris, quelles font courir aux agriculteurs corses en niant la richesse des ressources du parcours pastoral méditerranéen. D’ailleurs c’est grâce à la richesse de ce parcours et ses ESA (espaces stratégiques agricoles) que la Corse pourra retrouver le niveau de sécurité alimentaire nécessaire pour éviter les dangers de toute nouvelle crise sanitaire qui malheureusement, ne manquera pas de se reproduire.


Pour atteindre ce niveau de production nécessaire à l’avenir de la Corse est apparu et reste encore aujourd’hui le problème de la main d’œuvre véritablement professionnelle. Si une réponse immédiate doit être apportée avec l’introduction de main d’œuvre européenne, il faudra se pencher sur la sécurisation et la simplification des introductions, donc étrangères, tout en développant les possibilités de la main d’œuvre locale par des actions incitatives.



 
Une période riche d’enseignements aussi sur le comportement de chacun.
Les consommateurs tout d’abord prêts à jouer le jeu de la production locale, à condition que celle-ci affiche des prix justement compatibles avec l’économie locale.
Les distributeurs prêts à jouer le jeu eux aussi, mais avec des pratiques qui dans les faits, tout le monde a pu le vérifier, varient d’une enseigne à l’autre. L’outil que constitue « l’observatoire du marché » devra être renforcé pour vérifier la réelle implication des uns et des autres.
Les politiques enfin absents, du débat sur la reconnaissance des parcours pastoraux à l’occasion de la déclaration de surface 2020, ont été beaucoup plus présents sur la communication du « manghjemu corsu». Cependant il est important que la Collectivité de Corse et l’ODARC puissent communiquer aussi avec la Chambre Départementale d’agriculture. La politique de rachat de l’ODARC de certains produits agricoles corses n’a fait l’objet d’aucune concertation. La Chambre d’agriculture de Haute Corse demande à ce titre plus de transparence sur les choix des produits, leur prix, leur destination (donation ou destruction). Même si il s’agit de l’argent de la CDC, il s’agit aussi de l’argent des contribuables corses et surtout de la perte de confiance qui s’installe, au sein de notre communauté agricole, dans une période ou l’unité est justement fondamentale pour répondre aux différents défis énumérés plus haut.


Sans polémiquer nous souhaitons que toutes les filières soient traitées de la même manière. Que ce qui est valable pour les produits invendus de l’une trouve sa réciprocité pour l’autre. Ainsi notre proposition reste d’actualité. A savoir, pour relancer la consommation et notamment du produit corse la CDC doit compenser l’effort de promotion du produit corse. Ceci afin de garantir un prix attractif au consommateur, écouler pour toutes les filières leur sur-stock et résister au dumping que certains produits importés pratiquent aujourd’hui en Corse.
La Chambre d’agriculture de Haute-Corse n’a qu’un seul engagement celui de réussir un développement de l’agriculture corse partagé, profitable à tous et à toutes.