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Acqua Publica : une histoire d'eau qui passe mal au conseil communautaire de la CAB


Pierre-Manuel Pescetti le Mardi 1 Février 2022 à 15:20

Ce lundi 31 janvier, le conseil communautaire de la CAB a présenté les rapports sur le prix et la qualité du service public de l’assainissement collectif 2020. Un rapport « accablant » pour l’opposition qui point du doigt de trop faibles investissements sur le réseau. En réponse, Pierre Savelli en sa qualité de président de la régie des eaux intercommunales a annoncé 17 millions d’euros d’investissements d’ici à 2024.



Le conseil communautaire de la CAB de ce lundi 31 janvier 2022 s'est longuement attardé sur les RPQS 2020 établis par Acqua Publica. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Le conseil communautaire de la CAB de ce lundi 31 janvier 2022 s'est longuement attardé sur les RPQS 2020 établis par Acqua Publica. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Des investissements « faméliques » sur le réseau, une hausse du tarif de l’eau, des recettes en baisse, un taux d’impayés croissant. Les rapports sur le prix et la qualité du service public de l’assainissement collectif (RPQS) 2020 ont fait le jeu de l’opposition du conseil communautaire de la CAB (Communauté d’Agglomération de Bastia). Les deux rapports sont établis chaque année par la régie intercommunale des eaux Acqua Publica et doivent présenter aux usagers un compte rendu de ses opérations annuelles et un diagnostic sur l’eau potable et l’assainissement.


En présentant le rapport, Gérard Romiti, 10e vice-président de la CAB en charge du cycle de l’eau met le doigt sur plusieurs points de vigilance : « le rendement du réseau est en progression et s’élève à 74,4 % mais est toujours en dessous de la moyenne nationale à 79,9 % ; le taux d’impayés est passé de 9,28 à 13,45 % entre 2019 et 2020 ; le prix de l’eau est en hausse de 4,8 % par rapport à 2019 et s’élevait en 2020 à 1,4937 euros du mètre cube, toujours en dessous de la moyenne nationale qui est de 2,07 euros du mètre cube ». Cependant, le centre des débats de ce lundi 31 janvier était le faible taux d’investissement sur le réseau en 2020 : « 13 593 euros de travaux ont été investis pour 201 kilomètres de réseau d’assainissement », poursuit Gérard Romiti.

L’opposition insiste sur les faibles investissements

L’occasion était trop belle pour l’élu d’opposition Julien Morganti : « cela revient à investir 65 euros par kilomètre de réseau. Ce n’est pas concevable ! Où est passé l’argent ? ». La question est cinglante. L’attaque est dirigée vers Pierre Savelli, maire de Bastia et président d’Acqua Publica depuis 2020. C’est finalement Michel Rossi, créateur et ancien président de la régie de 2016 à 2020, qui y répondra. S’il reste critique à l’égard du rapport, il tient à rappeler le contexte : « il faut chercher dans le passé ce que nous payons aujourd’hui. Un schéma directeur avait été voté en 2017 mais est tombé dans l’oubli. Les sommes allouées à la gestion de l’eau ont été redirigées pour équilibrer le budget de la CAB. Nous avons du retard à rattraper et pour cela il faut investir dans le réseau ».

17 millions d’euros d’investissement entre 2022 et 2024

Pierre Savelli acquiesce. S’il reconnaît des « investissements faméliques en 2020 », le président de la régie l’assure « c’est déjà mieux en 2021 et 2022 marque un tournant. Nous allons investir 17 millions d’euros jusqu’en 2024 sur le réseau d’eau potable et d’assainissement ».

Mais pour Julien Morganti, le mal est fait. S’il reconnait qu’en 2016, le choix était le bon, ce bilan « accablant oblige la CAB à reprendre la main ». Pour son président Louis Pozzo di Borgo la réponse est ailleurs. « La CAB n’est pas une autorité de tutelle mais à un rôle d’organisatrice ». Cependant l’institution veut garder son droit de regard sur les opérations d’Acqua Publica. Un contrat de performances et d’objectifs devrait prochainement être signé entre les deux parties. Contrat déjà prévu dans les statuts de la régie mais jamais mis en place jusqu’alors. « Ce document est simplement la retranscription de notre vision politique et de la direction que nous voulons prendre pour la durée de la mandature », conclut Louis Pozzo di Borgo.