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Présidentielle : une primaire populaire impopulaire chez les partis de la gauche corse


Pierre-Manuel Pescetti le Samedi 29 Janvier 2022 à 17:09

Au terme de quatre jours de vote, ce dimanche 30 janvier, la primaire populaire, qui compte 467 000 inscrits, va livrer son verdict après un départage entre sept candidats, dont trois malgré eux. Comme sur le continent, en Corse, les partis de gauche campent sur leurs positions. Le résultat de cette primaire populaire importera peu.



Photo d'illustration
Photo d'illustration

La primaire populaire  de la gauche captive, enthousiasme, autant qu’elle est critiquée. Ce scrutin, qui réunit un peu moins de 467 000  citoyens, délivrera son verdict dimanche 30 janvier, mais les conséquences du vote sont encore imprécises sur les candidatures à gauche. 

Sept personnalités sont présentées au vote d’investiture sont : Anna Agueb-Porterie (issue de la société civile), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Charlotte Marchandise (issue de la société civile), Christiane Taubira (soutenue par le Parti radical de gauche), Anne Hidalgo (Parti socialiste), Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts) et Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) mais ces trois derniers ont plusieurs fois exprimé leur souhait de ne pas apparaître dans ce vote auquel ils ne conditionnent pas leur candidature.

Comme sur le continent, en Corse, les militants de gauche apprécient diversement cette initiative.

Une occasion manquée pour les socialistes

À l’image de sa candidate Anne Hidalgo, la première secrétaire de la fédération du Parti Socialiste de Haute-Corse, Emmanuelle de Gentili y voit une occasion manquée. « J’étais favorable à la démarche pour partir plus unis et être présents au second tour mais une fois que les autres partis ont refusé ça n’a plus de sens. C’est dommage ! », regrette-t-elle. La socialiste soutiendra la démarche d’Anne Hidalgo et ne reconnaitra pas le gagnant de cette primaire populaire. Pour autant, elle laisse la porte ouverte à ceux qui veulent y participer : « chaque socialiste est libre de voter à cette primaire ».

Les Verts ont déjà eu leur primaire

« Non c’est non ». Le candidat écologiste Yannick Jadot le répète depuis plusieurs semaines, il ne participera pas à cette primaire et n’en reconnaitra pas le vainqueur. En Corse, pas question de sortir du rang, « nous serons fidèles aux consignes de notre candidat », insiste Leslie Pellegri, secrétaire régionale d’Europe Ecologie Les Verts. Pour elle, l’unique primaire valable s’est déroulée en septembre : la primaire écologiste qui a vu Yannick Jadot sortir vainqueur. « Cette primaire populaire arrive beaucoup trop tard. Nous avons un programme établi durant les universités d’été et la primaire écologiste de septembre », explique Leslie Pellegri. Ici aussi, l’initiative citoyenne passe au second plan.

La primaire populaire « embête » les Insoumis corses

Karl Tomasi ne mâche pas ses mots à propos de cette primaire populaire : « ses organisateurs sont sortis de nulle part à quelques mois des élections pour nous imposer des candidats à nous les militants de toujours ! ». Le jeune homme est en charge des parrainages pour Jean-Luc Mélenchon en Haute-Corse et comme son candidat, il est fermement opposé à cette primaire. « Elle nous embête plus qu’autre chose et nous ne tiendrons pas compte des résultats de cette mascarade », lance-t-il. Ici, aucune consigne n’a été donnée mais cela coule presque de source pour Karl Tomasi « nous n’avons pas eu besoin de consignes pour nous y opposer et je ne connais aucun Insoumis corse inscrit ».

Cohérence politique oblige pour les communistes

Fabien Roussel est le seul candidat de gauche majeur, avec l’anticapitaliste Philippe Poutou, à ne pas figurer parmi les retenus de cette primaire populaire. Si le candidat du Parti Communiste Français est absent de ces débats, ses soutiens peuvent toutefois avoir leur mot à dire sur une primaire censée rassembler la gauche. « Nous suivrons Fabien Roussel et je pense que la majorité des communistes corses ne voteront pas pour cette primaire populaire. Question de cohérence politique », explique Michel Stefani, le secrétaire régional du PCF de Corse.


Cette primaire populaire rassemblera-t-elle réellement les forces de gauche ?
Elle aura tout de même réussi à réunir près de 470 000 inscrits. C’est beaucoup plus que la primaire Les Républicains de décembre dernier. Cette dernière a rassemblé près de 140 000 inscrits, à ceci près que la désignation du candidat du parti de droite était réservée seulement aux adhérents Les Républicains. 470 000, c’est aussi quatre fois moins qu’à la primaire du Parti Socialiste en 2017. Elle avait rassemblé deux millions d’inscrits.

Le Parti Radical corse derrière Emmanuel Macron
Du côté des radicaux, le chef de file du Parti Radical corse Emile Zuccarelli a appelé à soutenir l’actuel président de la République  Emmanuel Macron, dont la candidature n’a pas encore été officialisée. Il emboîte ainsi le pas au président national du Parti Radical, Laurent Hénard.