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Territoriales-L'invité de CNI Jacques Casamarta : « La dimension sociale a été oubliée en Corse »


Vincent Marcelli le Vendredi 10 Novembre 2017 à 21:33

Militant associatif engagé dans le combat politique, Jacques Casamarta conduit la liste « 'Avvene, a Corsica in cumunu-L’avenir, la Corse en commun » lors des prochaines territoriales. Autour d’un leitmotiv, la lutte contre l’austérité…. Il ouvre notre série d'interviewes avant l'échéance du 10 Décembre prochain



Territoriales-L'invité de CNI Jacques Casamarta : « La dimension sociale a été oubliée en Corse »
- Quelle analyse faites-vous de votre campagne en vue des prochaines territoriales ?
- Nous avons été les premiers à déposer notre liste. Depuis maintenant quatre semaines, nous sommes entrés de plains pieds dans une campagne que je qualifie de dynamique. Ce scrutin revêt une grande importance puisque nous allons entrer dans la future collectivité unique. Pour notre part, le combat reste le même, à savoir le combat contre l’austérité. Les politiques portées en Corse, récentes ou plus anciennes, n’ont jamais pris en compte la gravité de la situation. C’est tout le sens de notre démarche.


- Justement, comment se définit-elle ?
- La situation actuelle de la Corse est catastrophique. Soixante six mille personnes vivent au dessous du seuil de pauvreté et nous comptons, par ailleurs, vingt trois mille chômeurs. Il nous semble crucial de sortir du clientélisme et du clanisme proposés depuis des décennies dans l’île. Quant à l’offre des nationalistes, le problème ne peut être résolu de manière corso-corse. Il faut innover car les politiques nationale et européenne débouchent sur l’austérité. Il faut asseoir notre économie sur le public et sur le privé. A ce titre, l’entreprise Corse Composites Aéronautiques constitue un bel exemple. Le tout tourisme a vécu. Et après six évolutions institutionnelles différentes, la situation reste la même dans l’île. C’est la raison pour laquelle, nous voulons placer l’intérêt général comme priorité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il y a 30 ans, 180 foyers fiscaux payaient, en Corse, l’impôt sur la grande fortune. Aujourd’hui, ils sont 1800 soit dix fois plus. Mais nous n’avions pas 66000 personnes en dessous du seuil de pauvreté. Le social reste l’une de nos préoccupations principales mais derrière, il nous faudra des politiques qui permettent d’innover, quel que soit le domaine : agriculture, nouvelles technologies, tourisme, déchets…


- Quelle position adopterez-vous au second tour ?
- Nous espérons être présents. Mais quoiqu’il en soit, il n’y aura aucun rassemblement ni report de voix face à l’ultra-libéralisme incarnés par la droite et les Macronistes, qui du reste, sont éparpillés un peu partout. Si nous partageons certaines revendications des nationalistes notamment au niveau de la langue corse, nous considérons qu’ils ne prennent pas en compte la dimension sociale et la situation de notre jeunesse. A l’image des députés de la France Insoumise et des communistes à l’Assemblée Nationale,  nous irons à l’Assemblée de Corse pour jouer notre rôle de contre-pouvoir. La dimension sociale a été trop souvent occultée, elle reste notre priorité.


- Le paysage politique insulaire tend vers un renouveau. Quelle place pour les idées que vous défendez ?
- C’est tout l’enjeu de ce scrutin. La Corse a besoin d'espoir, d'alternative progressiste et d'une autre politique qui prenne en compte les urgences sociales.  La dimension sociale a été oubliée en Corse. Une personne sur cinq se trouve en Corse en dessous du seuil de pauvreté, voilà la triste réalité d'une région où la question sociale a toujours été reléguée au second plan.  Le vote est une arme. C’est à ce moment-là que l’on peut défendre les intérêts généraux.
 

- L'attitude de Jean-Luc Mélenchon à votre égard?                
- A l évidence, ce désaccord est profond. Nous estimons que c'est un comportement honteux et indigne des valeurs portées par France insoumise. Notre position là dessus est très claire. Les décisions vis-à-vis de la Corse se prennent en Corse et non à Paris. A ce titre, 90 de nos militants ont envoyé un courrier à M. Mélenchon. il ne va pas nous dicter nos choix.... La Corse insoumise restera insoumise. Et je rappelle à cet effet, que si l on avait attendu les décisions de Paris il n y aurait jamais eu  d'insurrection les 8 et 9 septembre 1943 en Corse...