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Qui se souvient de « A sicreta canzona di Lumiu » ?


le Samedi 5 Mai 2018 à 11:23

Elia Vallecalle, jeune étudiante balanine en Master 1 Information & Communication à l'université de Corse, s'est adressée à CNI pour tenter de reconstituer une chanson enregistrée à Lumiu dans les années 70 qui, exhumée, par Toni Casalonga a été emportée, en grande partie, par les effets du temps. Sous le titre de «A sicreta canzona di Lumiu», elle a ouvert une page Facebook à partir de laquelle elle espère pouvoir retrouver paroles et musique à partir de l'air dont Toni Casalonga exécute quelques mesures sur cette vidéo. Elia Vallecalle, qui nous explique sa démarche, attendn quant à elle, votre aide précieuse.



Qui se souvient de  « A sicreta canzona di Lumiu » ?
C'est au cours d'une séance de Pirula en compagnie de Toni Casalonga à Pigna en décembre dernier, que nous évoquions mes projets d'avenir, et mon envie forte de réaliser ma thèse sur les mythes et les légendes de Balagne, et alors qu'il me parlait de l'important collectage qui s'est réalise pendant le riacquistu, qu'une lumière s'est allumée dans son regard.  
Il s'est souvenu d'un enregistrement, fait dans les années 70 à Lumiu qui m'aurait « beaucoup intéressé. »
Malheureusement, le pensant perdu depuis plusieurs années déjà, il ne m'en avait pas dévoilé plus, seulement qu'il s'agissait potentiellement d'une « danse » jouée à la Pirula.


Mais alors qu'arrive le printemps, et les heures de nettoyage, Toni lors d'un de nos cours, m'annonce tout heureux, qu'il l'a retrouvé !
La boite le contenant, avait laissé le temps effacer le nom de celle dont les souvenirs et la voix, étaient pourtant encore vivants à travers cet enregistrement.
C'est presque par hasard qu'il a remit la main dessus  « nous allions jeter la boite ! Tu te rends compte ! Je me suis dis « qu'est ce que c'est encore ce machin » et oh ! ».

 

Ses souvenirs refont alors surface lorsqu'il écoute l'enregistrement et me raconte : « nous avions eu du mal à lui faire enregistrer, elle ne voulait pas, tu sais c'était une très vieille dame, elle devait avoir dans les 90ans, et elle nous répétait sans cesse « cet air ne doit pas sortir de la famille ! Mon père me l'avait fait promettre ! » ; ses paroles étaient un peu confuses mais si je ne dis pas de bêtises, elle nous racontait que depuis que ses grand-parents étaient partis d'Occi, plus personne ne voulait le jouer ; mais bon è fà è fà elle a bien voulu prendre son instrument et nous le jouer ; nous ne l'avions jamais entendu et il ne me semble pas l'avoir entendu jouer après lors de nos autres collectages ! Il me semble qu'elle s'appelait Françoise, mais impossible de me rappeler son nom de famille»

 

Émerveillée par ce récit, je lui demandais la possibilité de l'écouter, mais là où un instant auparavant brillait cette joie enfantine, quelques nuages sont apparus « alors... il y a un petit problème. Tu te doutes bien que je me suis empressé de l'écouter, mais les enregistrements de l'époque n'étaient pas réalisés de la même façon, je ne sais pas si c'est l'usure du temps, la mauvaise conservation, ou le fait que nous ne puissions pas le lire correctement, mais certains passages sont inaudibles, le morceau est tronqué , l'air me revient mais certains bouts m'échappent encore»

 

La frustration ressentie, lorsque les premières notes se sont arrêtées était assez importante.
Nous en avons discuté longuement, et m'est alors venue une idée !
Pourquoi ne pas utiliser les nouveaux moyens de communication dont nous disposons, pour faire écouter cet enregistrement à un grand nombre de personne ?
Peut être ainsi pourrions nous trouver un descendant, ou quelqu'un du village reconnaissant cet air et/ ou ayant connu cette dame ?Parallèlement, certains de nos musiciens corses pourraient nous aider à compléter en créant une suite ? Ainsi peut être Toni parviendrait il a récupérer les passages manquants ?

 

Nous avons donc décidé de créer une page facebook s'y rapportant : «A sicreta canzona di Lumiu» , afin d'un de publier l'enregistrement et que les gens puissent l'écouter et ensuite nous envoyer leurs morceaux.
Alors chers amis : musiciens, historiens, musicologues, amateurs, professionnels c'est un appel que je vous lance ici, je serais vraiment ravie que vous puissiez nous aider compléter et à faire revivre cette musique »