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Traitement des déchets en Corse et pressions mafieuses : les citoyens dénoncent "une défaillance publique"


Livia Santana le Lundi 4 Janvier 2021 à 19:31

Le collectif citoyen "Maffia No a vita iè", a réuni dans un meeting en ligne plus de 110 participants autour du traitement des déchets en Corse et des pressions mafieuses sur cette thématique. Lors du débat, la défaillance publique de l'Etat et la nécessité d'une prise de conscience collective ont été mises en avant. Les questions pointées seront soumises à l'Assemblée de Corse.



Le collectif citoyen "Maffia No a vita iè", qui rassemblent désormais 3 800 personnes, a réuni lors d'une réunion virtuelle 110 personnes, ce lundi 4 janvier. Les participants ont débattu sur les pressions mafieuses dans la gestion des déchets insulaires.
En préambule du débat Léo Battesti, à l'initiative du collectif citoyen, donne le ton : "Il y a de nombreuses velléités autour de la gestion de déchets, un sujet qui est devenu une véritable manne financière". 
A ce titre, le collectif rappelle que de nombreux camions de la société de transport en charge des déchets, Rocca, ont été pris pour cible ces derniers mois. 

Pour l'écouter et lui répondre de nombreux visages connus prendront la parole à l'image de Jean-François Bernardini, membre du collectif, Vincent Carlotti ancien maire d’Aleria, Jean Pereynet, premier adjoint de la commune de Viggianello. Ce dernier pâti de la gestion des déchets actuelle :"c'est un contexte provoqué par une défaillance publique, du coup le privé prend le dessus.", assure-t-il. 

Lors du débat, de nombreux participants déplorent le plan déchet adopté par la CdC, le tri à la source, qui, selon eux, a encore du mal à être appliqué sur l'île. Il faut dire qu'aujourd'hui 140 000 tonnes de déchets sont toujours exportées sur le continent et 35% des déchets sont triés. Durant près de deux heures, tous les participants se sont  accordé à dire que la solution réside dans "la responsabilité collective" vis à vis du tri. "Une initiative qui réduira les déchets et par conséquent les convoitises", explique Leo Battesti.

A l'issue de cette réunion, le Collectif transmettra à l'assemblée de Corse un certain nombre de questions résultant de ce débat ainsi que les interrogations suivantes : 
 

  1. Pourquoi la sphère politique (CdC et/ou les communes et communautés de communes) ainsi que le SYVADEC n’utilisent-ils pas l’article 40, c’est-à-dire un signalement au Procureur général lorsque des prestataires se font brûler des camions ou qu’ils se sentent tellement menacés qu’ils roulent dans des voitures blindées ?
  2. Comment faire pour que les marchés publics soient plus transparents et qu’un plus grand nombre d’entreprises réponde aux appels d’offres ? Pourquoi ne pas scinder les appels d’offres afin qu’une seule entreprise ne « rafle » pas toute la mise?
  3. L’organisation de la gestion des déchets via le SYVADEC est-elle la plus judicieuse ? Compte tenu des coûts au regard des services rendus et du rapport cri1que de la Cour des Comptes, faut-il dissoudre le Syvadec ?
  4. La CDC n’aurait-elle pas avantage à reprendre la main sur la gestion des déchets ou à défaut, à être plus directive vis-à-vis des communes/communautés de communes quant à cettee gestion, sous forme d’incitation financière ou autre 
  5. Est-ce acceptable qu’aient lieu des réunions à huis-clos entre l’État, la CdC et le SYVADEC ?