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Tavignanu vivu reçus par le président du Syvadec : plus de deux heures d'échanges "animés mais courtois"


Livia Santana le Jeudi 17 Septembre 2020 à 15:56

Les membres du collectif Tavignanu Vivu, ainsi que des experts mandatés, sont allés à Corte, rencontrer dans ses locaux, le nouveau président du Syvadec Don-Georges Gianni. Les opposants au projet d'enfouissement de Ghjuncaghju ont exposé la situation et les rapport d'expertises.



Image : Tavignanu Vivu
Image : Tavignanu Vivu
Après plus de deux heures d'échanges "animés mais courtois", les membres du collectif Tavignanu Vivu ressortent plutôt satisfaits de leur rencontre avec le nouveau président du Syvadec, Don-Georges Gianni. Ce mardi 15 septembre, c'est donc pour rappeler leur détermination, et échanger avec le nouveau président du, que les opposants au projet d'enfouissement de Ghjuncaghju se sont rendus dans les locaux du Syvadec à Corte. 

"On voulait faire passer nos informations. Présenter notre situation, car monsieur Gianni ne vient pas de la même région. Nous l'avons informé des problèmes sanitaires d’eau potable, d’agriculture, ou encore sur les loisirs que la construction de ce centre créerait.", explique Beate Mazoyer, membre de la direction collégiale de Tavignanu vivu. 

Pour démontrer la nécessité de ne pas construire de site d'enfouissement à Ghjuncaghju, c'est accompagnée de plusieurs experts (géologues, experts foncier agricole), que les opposants sont arrivés à la réunion. 
Marie-Dominique Loye, géologue et maître de conférence à l'école normale supérieure de Paris qui a réalisé avec Michelle Ferrandini une expertise pour l'association de défense de l'environnement U Levante, a exposé ses conclusions.
"Au point de vue géotechnique ce projet ne tient pas debout. Le terrain est impropre, instable et friable car il est parcouru par une nappe d’eau qui circule. Les routes et les ponts s’écroulent. Si le projet voit le jour, s'ils arrivent à le faire, il ne faut pas se faire d'illusions tout sera noyé et partira dans la rivière.", explique la géologue. 


Gérer la crise des déchets

Pendant l'échange Don-Georges Gianni a indiqué qu'il ne peut pas se prononcer car la décision ne dépend pas de lui. "Sa priorité est la gestion des déchets, si pour cela il faut créer un nouveau site, il n'exclue pas la solution.", lance Beate Mazoyer qui poursuit "nous sommes toutefois restés sur des bonnes bases, nous serons sûrement amenés à nous revoir."

Pourtant, la rencontre semblait être peine perdue puisqu'à peine élu, Don-Georges Gianni avait affirmé dans une interview accordée à CNI, la nécessité de créer deux nouveaux centres d'enfouissement.
"Il y a Viggianellu 2, mais aussi le centre de Ghjuncaghju  qui a juridiquement la possibilité d’ouvrir d’ici à 2021 (...) On ne pourra pas se passer de deux centres d’enfouissement dans un avenir très proche parce que l’année prochaine, dans le meilleur des cas, nous n’aurons plus de capacité de stockage.", avait-il indiqué. 

Depuis quatre ans et demi, le collectif se bat contre le projet. La dernière décision de justice en date remontant à juillet dernier, la Cour administrative d'appel de Marseille avait validé la décision de 1ère instance du Tribunal administratif de Bastia d'enfouir des déchets sur le site de Ghjuncaghju. La prochaine étape sera donc le Conseil d'Etat et pourquoi pas faire appel à l'Europe. "C'est un recours que nous n'excluons pas", précise Beate Mazoyer.