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Retraites : François Filoni et le RN opposés à un passage en force de la réforme


Philippe Peraut le Samedi 30 Avril 2022 à 16:15

Le représentant insulaire du Rassemblement National a donné une conférence de presse ce samedi matin à l’hôtel Campo Del Oro d’Ajaccio, pour réagir aux propos de Bruno Lemaire, ministre de l’Economie sur la possible réforme des retraites souhaitée par Emmanuel Macron.



, Ariane Natali, François Filoni, Nathalie Antona  et Dominique Chiesi
, Ariane Natali, François Filoni, Nathalie Antona et Dominique Chiesi
Dans un entretien auprès de nos confrères de Franceinfo, Bruno Lemaire, ministre de l’Economie déclarait le 25 avril dernier, qu’il n'écartait pas l'éventualité, pour le Gouvernement, de recourir   à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites voulue par le Président de la République. Dans le sillage des opposants nationaux qui se sont succédé, François Filoni, responsable local du Rassemblement National, Nathalie Antona, numéro deux pour la Corse, accompagnés d’Ariane Natali et Dominique Chiesi, ont pris également position par le biais d’une conférence de presse donnée ce samedi matin à l’hôtel Campo Del Oro d’Ajaccio.



Pour François Filoni, qui peut surfer sur la vague d’un RN majoritaire en Corse lors des présidentielles, il n’a pas encore été question des législatives. Mais du problème des retraites. Chiffres à l’appui, il s'est attaché à démonter la dite réforme. « Emmanuel Macron, précise-t-il, compterait utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter cette réforme et passer la retraite à 65 ans et 45 annuités. Aujourd’hui, le nombre de retraités a augmenté de 0,9 % par rapport à décembre 2020. Et le montant moyen mensuel est de l’ordre de 848 euros pour les hommes et de 664 euros pour les femmes. C’est inadmissible. »

Nathalie Antona, numéro deux du RN pour la Corse lui emboîte le pas. « Auparavant, argumente-t-elle, la retraite était considérée comme une délivrance, un repos bien mérité après tant d’années de travail. Aujourd’hui, c’est devenu une source d’inquiétude. »
« L’approche d’Emmanuel Macron est uniquement commercial, reprend François Filoni, ses intentions sont très claires. Il s’agit de faire passer l’âge de la retraite de 62 ans à 65 ans pour faire des économies et investir ces gains ailleurs. Il n’est aucunement question d’un mieux-être des travailleurs qui ont souffert toute une vie. »
Pour l’antenne régionale du RN, il est impensable de toucher aux acquis. D’autant que, selon une enquête, 10 % de la population décède à 60 ans et 15 % à 65 ans. « Ces gens, ajoute François Filoni, auront cotisé toute une vie pour rien. Par ailleurs, la moyenne nationale de la retraite est de 52 % du salaire brut. On est bien en-dessous de la moyenne européenne (66%), de l’Italie (70%), l’Espagne (80%) ou encore le Luxembourg (90%). »


Quant à la Corse, région, faut-il le souligner, la plus pauvre de France, une telle mesure impacterait particulièrement les retraités. « Nous avons, rappelle Nathalie Antona, 94 000 personnes de plus de 60 ans dont 21 000 dépendants, ce qui représente 30 % de la population active... »
Selon un rapport du comité d’orientation des retraites (COR) en date de juin 2021, le déficit des retraites serait évalué à 10 milliards d’euros, la trajectoire s’améliorerait pour s’équilibrer naturellement vers 2070. « 10 milliards à comparer des 300 milliards du « quoi qu’il en coûte » ? Pourquoi cette obsession à vouloir réformer un système en quasi-équilibre ? conclut François Filoni, où est le problème ? Dans la normalisation européenne, l’idéologie de l’existence d’un standard mais en aucun cas d’ordre économique... »