Retraites : Dans l’agglo de Bastia, le ramassage des poubelles à l'arrêt

Alors que l'ile avait jusqu'ici été épargnée par la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, depuis vendredi 24 mars le volume des déchets sur les trottoirs de Bastia monte. En effet le STC de la Communauté d'agglomération de Bastia a déposé un préavis de grève pour une durée indéterminée en réponse à "l'attitude méprisante, inacceptable et antidémocratique du gouvernement français à travers cette réforme."

Pour u sindicatu qui se mobilise donc par cette action contre la reforme "les travailleurs en général et plus particulièrement ceux du service de la collecte des déchets, qui effectuent un travail reconnu comme « pénible », seront les premiers impactés par cette mesure injuste."  De plus, "elle sacrifiera une nouvelle fois l’emploi et toute perspective d’embauche pour les futurs recrutements ici comme ailleurs ! L'attitude méprisante du gouvernement français à travers cette réforme liée au recul de l'âge légal de départ en retraite, est inacceptable et antidémocratique !" lit-on sur la page Facebook du syndicat.

Dans un communiqué, L’Union Départementale des syndicats CGT de la Haute-Corse apporte son soutien aux personnels de la collecte de la CAB en grève qui occupent leur dépôt à Lupino depuis vendredi
« En plus des revendications sur les retraites, les agents sont avant tout en grève contre la non-reconduction de certains contractuels qui jusqu’à ce jour ont accompli leurs missions avec sérieux et professionnalisme » explique Charles Casabianca, secrétaire générale de l’UD CGT. «  Les agents revendiquent également la prise en compte de la pénibilité de leur travail ainsi que des conditions de sécurité. Suite aux divers scénarios de réorganisations des services de la collecte, on constate qu’aujourd’hui une privatisation est en cours de ce service. Pour la CGT, ce service est un service public à part entière et doit être au service des populations, comme le font au quotidien, les agents de collecte. Les problèmes budgétaires mentionnés pour ne pas renouveler les contrats ne sont qu’une vaine excuse. Comme dans beaucoup de services de la CAB des prestations sont données aux privés, ce qui va à l’encontre du service public et qui a un certain cout. La CGT de Haute-Corse renouvelle son soutien aux grévistes et demande au président de la CAB le maintien et la titularisation des contractuels de ce service de la collecte, qui au quotidien sont au service de la population et lui demande de prendre en compte les légitimes revendications des personnels ».

"Depuis jeudi dernier, des agents de collecte des déchets de la Communauté d’Agglomération de Bastia ont cessés le travail. Ce mouvement de grève s’inscrivait déjà dans le mouvement de lutte contre la réforme des retraites, mais il se poursuit sur des revendications spécifiques contre des conditions de travail inadmissibles et contre la mise au chômage de 3 des agents pourtant en CDD depuis 3 ans ! Nous militant.es d’A Manca et d’A Ghjuventù Cumunista Cismuntinca, parties prenantes d’A Reta Sucialisimu o Barbaria, sommes venus leur manifester notre soutien aujourd’hui sur leur piquet de grève, et constater par nous-mêmes la légitimité de leurs revendications. La visite fut édifiante. Ces ouvriers, travailleurs de la 1ère ligne, salués il y a 3 ans car ils continuaient de travailler malgrés les confinements et les risques de contamination, doivent se contenter de salaires de misère. Ce travail pénible leur ôte en moyenne 5 années d’espérance de vie. Aucune compensation ! Aucuns critères de pénibilité ! À ces faibles salaires, ces agents de la CAB doivent en plus supporter l’humiliation de locaux indécents, et d’outils de travail endommagés, dont la vétusté pose la question de la dangerosité pour eux, mais également pour les habitants de la région bastiaise. En effet, l’état de certains véhicules est inquiétant, et nous invitons les lecteurs à constater l’état de certaines cabines par eux-mêmes ! La salle repos du personnel est indigne :aucun confort, plafonds pourris, carrelage cassé, et un entretien particulièrement carencé. Les vestiaires et les sanitaires, incontournables pour ces agents, sont dans un état pitoyable et les douches les moins dégoûtantes sont celles dotées de vitres n’offrant aucun respect de l’intimité de ces travailleurs. Ces locaux ne respectant quasiment aucunes normes ne permettent en aucun cas le respect de la sécurité et de l’hygiène que des travailleurs doivent avoir. L'absence totale d'équipement aux normes anti-incendie et la moisissure présente mettent par ailleurs directement la vie et la santé des ouvriers, déjà écourtée par leur travail, en danger. Certes, les bureaux de la direction à l’étage sont en bien meilleur état, et il faut bien reconnaître que la CAB dépense des sommes conséquentes pour certains services passés sous contrat avec des entreprises privées. D'aiileurs leurs locaux sont loués 20000 euros à un privé. Mais c’est justement là où le bât blesse : nous avons du mal à comprendre pourquoi il faudrait renvoyer 3 des ces agents pour des raisons financières, alors que pendant ce temps des entreprises privées se gavent sur le dos des contribuables et des travailleurs. Leurs missions, essentielles pour nos conditions de vie, méritent bien plus de reconnaissance que cet environnement caricaturale d’une lutte de classe digne du XIXe siècle. Nous appelons les bastiais et les habitants de la CAB à soutenir leurs agents de collecte dans leur juste combat. Uniti saremu più forti ! Uniti vinceremu !"