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Projet de centre de tri à Ucciani : Le collectif Per a Salvezza di u Celavu reçu par le préfet


le Mercredi 7 Octobre 2015 à 23:50

Ce mercredi en fin d’après-midi, le collectif Per a Salvezza di u Celavu a été reçu à la de la préfecture d’Ajaccio. Deux heures durant, les membres du collectif ont pu exposer leurs griefs au préfet de Corse, mais aussi au Secrétaire général de la préfecture, aux directeurs de la DDTM et de la DREAL, et à la représentante du service environnement de la préfecture. Au sortir de cette réunion, le président du collectif a concédé un premier pas dans l’écoute des revendications



Le 1er mars dernier, un rassemblement contre le projet de centre de tri au pont d'Ucciani avait rassemblé près de 200 personnes (Photo D.R.)
Le 1er mars dernier, un rassemblement contre le projet de centre de tri au pont d'Ucciani avait rassemblé près de 200 personnes (Photo D.R.)
« Si un retard important a été pris dans la gestion des déchets en Corse, la commune d’Ucciani et la Haute vallée de la Gravona ne peuvent pas devenir les dommages collatéraux de l’inertie passée ». Tel est le message porté par le collectif Per a Salvezza di Celavu. En effet, depuis plusieurs mois le projet de la SAS AM-Environnement visant à implanter à Ucciani, sur les bords de la Gravona, un centre de regroupement, transit, et tri de déchets dits non dangereux, provoque la colère des riverains qui ont donc décidé de réagir et de se constituer en collectif afin de pousser les porteurs de celui-ci à faire machine arrière.
Ce mercredi en fin d’après-midi, quelques jours après avoir adressé un courrier au préfet où il exposait ses revendications, le collectif est venu porter celles-ci de vive voix à la préfecture d’Ajaccio où une réunion s’est jouée, deux heures durant, en présence du préfet, mais aussi du Secrétaire général de la préfecture, des directeurs de la DDTM et de la DREAL, et de la représentante du service environnement de la préfecture, qui ont donc été amenés à se pencher sur la question.
« Nous avons eu une écoute attentive face à nos arguments solides, sur un dossier comptant de très nombreuses incohérences », reconnaît d’emblée le président du collectif, José Brescaglia, au sortir de la réunion.
 
Une réponse du préfet sous 15 jours
«  Nous avons pu exposer notre argumentation par rapport à la localisation du projet, sur les nombreuses incohérences du dossier. Pour une fois nous avons eu de la part des personnes présentes une oreille attentive », se satisfait-il, notant un grand pas en avant dans la discussion avec les services de l’Etat, avant de conclure : « Le préfet nous a promis une réponse sous les 15 jours quant à tout notre questionnement, réponse que nous attendons impatiemment».
 
De nombreux griefs formulés par le collectif contre le choix de ce site
Pour rappel, le collectif Per a Salvezza di u Celavu demande donc une localisation plus pertinente pour la construction de ce centre, que le lieu-dit Suarella, situé au pont d’Ucciani, choisi actuellement pour abriter le projet par la SAS AM-Environnement.
Ainsi, les membres du collectif ont-ils rappelé devant les représentants de l’Etat les griefs qu’ils opposent à ce choix, dont les principaux tiennent en ce que :
 
- Le site choisi est pour le 1/3 en zone d’aléa inondation selon la cartographie du PPRI du fleuve de la Gravona
 
- Le site choisi est inclus dans le périmètre du SDAGE dont un des objectifs est l’amélioration de la qualité des eaux de surface et souterraines, le projet se situant sur les bords de la Gravona et au-dessus de la nappe phréatique
 
- Le site est éloigné de la principale zone de production des déchets c'est-à-dire le Grand Ajaccio qui compte environ 100 000 habitants alors que le Plan de Prévention et de Gestion des Déchets Non Dangereux, approuvé le 17 juillet 2015, préconise la localisation de ce type d’infrastructure à proximité de la principale zone de production des déchets
 
-Des travaux de terrassement illégaux car non déclarés ont été réalisés sur le site du projet de stockage de déchets, situé sur la zone d’aléa inondation
 
- Le Padduc adopté il y a quelques jours à l’Assemblée de Corse, classe le terrain du projet dans la catégorie des fameux Espaces Agricoles Stratégiques à préserver et à développer
 
- Le site choisi par le projet est un terrain agricole, sur lequel existe un hangar à vocation agricole. De plus la commune d’Ucciani ne possède pas de document d’urbanisme, ce qui la soumet aux règles générales de l’urbanisme, prévues à l’article L.111-1-2 du Code de l’urbanisme. Or, les activités liées aux déchets ne font pas parties de celles incluses dans cet article.
 
- La méthode employée par la SAS AM-Environnement dans ses demandes de déclaration ICPE est discutable selon le collectif : « Nous considérons que le régime déclaratif n’est pas adapté et qu’une demande d’enregistrement voire d’autorisation aurait été nécessaire ce qui aurait permis de réaliser une étude d’impacts et un débat public encadré. La société met en avant les petites quantités présentes sur le site. Dans la réalité, ces petites quantités justifieront des trajets en camion importants », justifie-t-il.

Manon PERELLI