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Portivechju : Luddareddu, la tradition respectée


La rédaction le Mardi 1 Août 2023 à 22:30

Tradition respectée mardi soir à Portivechju, Luddareddu a été jugé et condamné, puis la sentence exécutée.
Tout le monde est très impliqué pour maintenir cette manifestation chère aux portovecchiais, la municipalité bien sûr, mais également les associations Corsica Bellla, Salt' in Bocca, Praticalingua d'Avretu. Impliqués aussi les enfants et animatrices de l'ALSH qui ont réalisé le mannequin.



Chantal Portaz Photographie
Chantal Portaz Photographie
Cette tradition païenne est  chère aux cœurs des porto-vecchiais qui  continuent à transmettre au fil du temps, l’origine de cette manifestation annuelle regroupant autour d’un même symbole, les anciens, les nouvelles générations et les touristes intrigués.
La fin du dur labeur de l’été était  représentée et célébrée à l’aide d’un épouvantail confectionné en paille puis amené sur le bûcher pour y être brûlé.


Les grands-pères  et arrière-grands-pères porto-vecchiais, qui ont connu  cette époque révolue, entretiennent en famille les souvenirs de leur  travail épuisant,  sous une chaleur écrasante  (démasclage du liège, fenaison, battage du blé, récolte du sel, etc.).
Ils ont, à la sueur de leur front , participé au début de l’essor économique de la cité du sel à l'époque où Porto-Vecchio n’était alors qu’un village qui vivait au rythme des salins (d’où le surnom actuel) et du liège (où l’usine sur le port fabriquait des bouchons).
À l’heure actuelle, les salins sont malheureusement fermés et l’usine à liège a été transformée en théâtre de plein air.


Avec cette chaleur et ce travail épuisant, les hommes étaient confrontés  au paludisme et à la malaria, et les chenilles processionnaires qui affectionnant principalement les chênes-liège, étaient une véritable torture urticante lorsqu’elles se « promenaient » sur le torse nu des travailleurs.
La fin du mois de Juillet était donc une délivrance, qu’il convenait de célébrer, car le travail prenait fin.


La confection d’un  épouvantail en paille représentait tout ce que les hommes avaient supporté pendant ces pénibles travaux.
La mise à mort de ce bonhomme de paille, brûlé en place publique servait, dans l’esprit des habitants à conjurer le mauvais sort et à éloigner  le mal hors du village .
Chaque année  au 31 Juillet, Porto-vecchio  perpétue la tradition avec la confection du fameux bonhomme, en le faisant défiler dans les rues, poursuivi et hué par la population avant de le brûler sur la place publique.