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Ouverture d’une épicerie à Ocana : Un nouveau souffle pour le village


Sylvie Gibelin le Vendredi 18 Août 2023 à 18:50

Depuis une dizaine d’années, la commune d’Ocana, au cœur du Prunelli, n’avait plus d’épicerie. Les habitants devaient se déplacer jusqu’à
Bastelicaccia, à une vingtaine de minutes en voiture, pour pouvoir se ravitailler. C’est désormais de l’histoire ancienne puisqu’une petite épicerie nommée Le Grenier / U Sulaghjolu vient tout juste d’ouvrir au cœur du village, sur la route principale.



Paulette Nanni, une résidente bien connue dans la région, nourrissait cette idée depuis un certain temps déjà. Après avoir consacré de nombreuses années à travailler à la clinique Valicelli, située à quelques kilomètres du village, elle a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure avec l'ouverture de cette épicerie. « C'est pour rester active, mais surtout pour contribuer à la vitalité du village que j'ai décidé de franchir ce pas. Malgré mes engagements ailleurs, entre ma maison et mes petits-enfants, il était grand temps que le village dispose d'un commerce de proximité, surtout pendant les mois d'hiver », explique-t-elle avec enthousiasme.
Son projet inclut le maintien de l'épicerie ouverte tout au long de l'année, même pendant l'hiver. Cette initiative nécessitera certainement quelques ajustements horaires, mais pour le moment, elle accueille la clientèle six jours par semaine, du mardi au dimanche, de 7h30 à 12h30 et de 16h à 19h30. L'épicerie est installée dans l'ancien garage de son beau-père, soigneusement réaménagé.
 
Une nouveauté appréciée par les Ocanais

Le Grenier / U Sulaghjolu offre bien évidemment les produits de première nécessité, mais également une variété de produits locaux provenant de producteurs de la région. Charcuterie maison, fromages du village et des environs, légumes du jardin, miel, liqueurs, biscuits et bien d'autres délices locaux garnissent les étagères. Une nouveauté appréciée par les habitants est l'offre de dépôt de pain, et bientôt, la possibilité d'acheter du pain fraîchement cuit sur place, une initiative qui suscite déjà beaucoup d'attentes positives. « C'est une véritable joie, cela insuffle une nouvelle vie au village, car cette épicerie était vraiment manquante. C'est une source de bonheur ! Lorsque nous étions plus jeunes, l'épicerie du village était le point de rencontre de tous », s'exclame une nouvelle cliente, visiblement ravie de l'initiative de Paulette.

La satisfaction des habitants est palpable, appréciant la commodité de pouvoir se procurer rapidement ce dont ils ont besoin. Bien sûr, ils ne feront pas l'intégralité de leurs courses à l'épicerie, mais la possibilité de marcher jusqu'à l'établissement pour trouver l'essentiel à des prix raisonnables est grandement appréciée. Paulette souligne cet aspect en affirmant : « Je suis consciente que les gens ne feront pas toutes leurs courses ici, mais rendre service à la communauté en offrant des produits à prix abordables est ma priorité. Je continuerai à m'efforcer de maintenir cette approche, même si mes fournisseurs ne m'offrent pas les mêmes avantages qu'aux grands distributeurs. Par exemple, je ne propose pas encore de fruits car ils sont trop coûteux à l'achat. J'attendrai que les prix baissent un peu avant de les inclure dans mon offre ».

En pensant à l'avenir, Paulette envisage même de proposer des livraisons à domicile pendant les mois d'hiver, afin d'assister les personnes âgées qui ont des difficultés à se déplacer. « Je suis tout à fait disposée à les aider en hiver, même si la fréquentation sera moindre. Fournir ce genre de service fait partie de l'engagement que l'on doit prendre envers nos villages. C'est justement pour cela que j'ai choisi d'ouvrir cette épicerie. Je ne m'attends pas à devenir riche, ce n'est pas mon but, mais je veux être utile », partage-t-elle avec sincérité. L'aspiration de Paulette va au-delà de l'aspect commercial ; elle espère créer un espace de rassemblement, un point de rencontre pour les habitants, tout comme l'épicerie avait été pendant de nombreuses années, à quelques pas seulement de là.
 

"Paulette continue le dépannage"

Pierrette Folacci, affectueusement surnommée "Tata Pierrette" par les Ocanais, avait fermé son propre commerce il y a huit ans, à l'âge de 80 ans. « Elle avait instauré la journée continue avant l'heure ! » plaisante son neveu. « De 7h30 à 21h, elle était toujours disponible. Même pendant nos repas en famille, les gens passaient et disaient : "Tata Pierrette, j'ai besoin de gaz, de fromage ou de pâtes !" C'était une autre époque ». Tata Pierrette montre fièrement son ancien local, toujours doté de grandes étagères et d'un superbe étalage de boucherie. « Mon mari était boucher, et il faisait des tournées dans les villages. Il avait commencé à 15 ans avec une charrette tirée par un cheval. J'ai consacré une grande partie de ma vie à mon épicerie », raconte-t-elle avec une pointe de nostalgie. « Les dernières années avaient été difficiles et tout avait changé. Paulette continue le dépannage, comme je le faisais moi-même à la fin. De nos jours, les gens se dirigent surtout vers les supermarchés, mais cela permet de maintenir le lien social dans le village ». 

Souhaitons à Paulette de devenir à son tour le lieu de rencontre incontournable pour les Ocanais

Pierrette Folacci
Pierrette Folacci