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"Mon corps, mon choix" : plusieurs rassemblements en Corse pour défendre le droit à l’IVG


PLB le Samedi 2 Juillet 2022 à 19:51

A l’appel de la Ligue des Droits de L’Homme, une centaine de personne s’est rassemblée samedi 2 juillet devant la préfecture de la Haute-Corse, à Bastia, pour la défense du droit à l’IVG après la décision de la Cour suprême des États-Unis de révoquer le caractère constitutionnel du droit à l’avortement.
Une délégation a été reçue en préfecture. Des rassemblements ont eu lieu aussi à Ajaccio et Porto Vecchio.



Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce samedi 2 juillet en Corse "pour la défense du droit à l’avortement", en réaction à la remise en cause de l’IVG par la Cour suprême conservatrice des États-Unis.

« La décision de la Cour suprême des Etats-Unis révoquant l’arrêt qui garantissait depuis 50 ans le droit à l’avortement aux USA porte une grave et dangereuse atteinte au droit des femmes » souligne Marie-Anne Acquaviva de la LDLH de Haute-Corse. « Abolir le droit à l’avortement, c’est mettre en danger la vie des femmes qui veulent interrompre une grossesse, notamment des femmes les plus pauvres, c’est mettre à mal une des conditions de l’égalité femme-homme. Cette décision intervient alors que le droit à l’avortement est loin d’être acquis pour toutes les femmes dans le monde, voire considéré comme un crime, et au sein même de l’Union européenne comme en Pologne, en Slovénie, en Hongrie, en Roumanie, à Malte. En Andorre, territoire lié à la France, l’avortement est criminalisé même en cas de viol ou d’inceste. Nulle démocratie n’est à l’abri de cette régression. En Irlande ou en Espagne, ce sont les mobilisations citoyennes qui ont permis de protéger le droit fondamental des femmes à disposer de leur corps. Comme pour tous les droits, ce sont les citoyennes et citoyens qui en sont les premiers défenseurs ».

Autour de la LDLH présent aussi le collectif « Collages Féminicides Corses » composé de jeunes filles et de jeunes femmes. « Notre collectif colle des feuilles A4 partout en Corse pour dénoncer les violences faites aux femmes » explique Triss, membre du collectif. « On est en 2022 et on constate un retour en arrière dans certains pays et en France on n’est pas à l’abri. On peut peut-être expliquer cette décision de la Cour suprême par le fait qu’elle est composée d’une majorité d’hommes, blancs et qu’ils sont élus à vie, ce qui est scandaleux. Il y a des bords fascistes et ils prennent tous les pouvoirs jusqu’à vouloir contrôler nos corps et c’est aberrant.  Depuis plusieurs années on se mobilise, on tape fort, on crie pour la défense de nos droits et peut-être qu’il y a de la part de certains une petite crainte, alors ils veulent faire machine arrière et nous supprimer nos droits, fruits du travail de nombreuses années. Aujourd’hui, il faut se battre pour toutes les femmes, pour la génération à venir car certaines femmes peuvent mourir d’une IVG sauvage »

Et justement, aux côtés de Triss, une autre membre du collectif brandissant un cintre.
Avant la loi de Simone Veil de 1975, en France, le cintre était utilisé pour interrompre une grossesse. Un objet qui est encore utilisé dans de nombreux pays, comme les aiguilles à tricoter introduites dans l'utérus.

Des femmes bien sûr à ce rassemblement bastiais, comme les militantes de « Femmes Solidaires » ou « Donne e Surelle » mais aussi des hommes membres de « A Manca », « LFI » ou encore « l’Arcu », une association proche d’associations LGBT.

Parmi les élus, le député de la 2ème circonscription de la Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, Mattea Lacave, adjointe au Maire de Bastia et Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’Assemblée de Corse. « Il était normal que les élus soient aux côtés de la LDLH pour soutenir cette action et dénoncer ce vote de la Cour Suprême des Etats Unis. D’ailleurs, à ma demande, une motion a été votée hier à l’Assemblée de Corse pour préserver ce droit fondamental. Il faut faire attention car beaucoup de conservateurs sont présents en Europe. Il faut défendre ce droit, il est inaliénable. En Corse l’IVG est peut-être pratiquée plus qu’ailleurs en raison d’un manque de prévention. Aussi doit-on travailler par exemple sur le planning familial. Il y a aussi des inégalités sociales et souvent les femmes touchées par ce problème sont des précaires ou qui vivent dans les milieux familiaux difficiles. On se doit, et c’est la volonté de la CdC, d’avoir une politique de prise en charge en amont jusqu’en aval et si l’avortement doit se faire, il doit être pratiqué de manière sécurisée. Dans certains pays aujourd’hui tout ça est remis en cause. Aux Etats Unis ils sont revenus 50 ans en arrière. Ça peut arriver en Europe, il faut être très prudent ».

Tout un symbole, c’est une jeune fille, Audrey Nicoli, membre de l’Assemblée des Jeunes, Assemblea di a Giuventù, qui a lu la déclaration, le communiqué officiel de la Ligue des Droits de l'Homme. 


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