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Le cri d'alarme des acteurs du tourisme corse auprès des services de l'État


le Vendredi 11 Août 2023 à 07:39

Une réunion était organisée ce jeudi après-midi à la préfecture d'Ajaccio entre les services de l'État et les socio-professionnels. L'occasion pour ces derniers de faire un point sur les difficultés qu'ils rencontrent depuis le début de la saison touristique sur l'île, et de demander la mise en place de mesures de soutien



(Photo : Archives CNI)
(Photo : Archives CNI)
Alerter les services de l’État des difficultés économiques rencontrées par les socio-professionnels lors d’une première partie de saison touristique très morose. C’est l’objet de la réunion qui s’est tenue ce jeudi après-midi à la préfecture de Corse à Ajaccio entre le secrétaire général, Pierre Larrey, et plusieurs syndicats et acteurs économiques insulaires qui ont pu faire remonter les données d’une situation inquiétante et demander la mise en place de mesures de soutien aux entreprises. 
 
« Les services de l’État ont été peut-être un peu surpris car ils avaient des chiffres qui ne leur semblaient pas alarmants du tout », indique Karina Goffi, la présidente de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) Corsica. « Toutes les organisations présentes ont fait remonter la gravité de la situation. Il faut que l’on réagisse rapidement parce que sinon 2024 sera encore plus catastrophique, et nous risquons de perdre des confrères dans tous les secteurs », souffle-t-elle.
 
De son côté, le président du Groupement des Hôtelleries et Restaurations (GHR) Corsica, César Filippi a pour sa part tenu à insister sur le fait que les entreprises « ne seront pas en mesure de répondre à l’ensemble de leurs dettes ». « Aujourd’hui nous avons des établissements qui déposent le bilan car ils n’arrivent même plus à payer les salaires de leurs collaborateurs, et ceux qui ont pu payer les salaires l’ont fait souvent avec des découverts bancaires. J’ai dit clairement qu’il faudrait trois bons mois d’août pour rattraper le mauvais état des entreprises qui ont subi les années Covid, puis les conséquences de l’inflation », déplore-t-il, « Les entreprises n’ont aucune responsabilité, leur gestion n’est pas mise en cause, mais elles doivent en subir les conséquences et nous voulons un positionnement là-dessus ». Dans ce droit fil, il y a quelques jours, le syndicat avait demandé la création d’une cellule de crise  pour faire face à la situation. Une requête qui a trouvé un écho favorable auprès des services de l’État, même s’ils souhaitent toutefois attendre les résultats du mois d’août avec de décider de sa mise en place. 
 

Une nouvelle réunion prévue début septembre

« Nous allons avoir une nouvelle réunion dans une vingtaine de jours pour faire le point sur la situation. D’ici là, promesse nous a été donnée de ne rien faire d’irrémédiable que ce soit au niveau de l’URSAAF, de la TVA, ou de l’ensemble des charges et d’examiner les cas critiques. Nous allons discuter avec certaines administrations pour qu’il n’y ait pas de rupture ou de décision hâtive de mise en redressement judiciaire d’entreprises qui ne sont pas en mesure de satisfaire à leurs dettes », dévoile César Filippi. « On nous a dit d’informer nos adhérents que s’ils rencontrent des difficultés, n’arrivent pas à payer leurs fournisseurs, leurs salariés, leur PGE ou autre, il faut qu’elles se déclarent tout de suite pour pouvoir actionner un plan d’aide », ajoute Karina Goffi, « En fonction on va travailler au cas par cas ». 
 
La réunion de ce jeudi a par ailleurs été l’occasion de faire un point sur les tensions relatives aux différences existantes entre le Nord et le Sud de l’île pour les Autorisations d’Occupations Temporaires (AOT). « Une cellule va être montée assez rapidement pour travailler sur les différents dossiers, et essayer d’uniformiser les barèmes au niveau régional pour qu’il y ait une équité entre le Nord et le Sud », note la présidente de l’UMIH.
 
Enfin, une partie de la rencontre a également été consacrée à la question du développement exponentiel des meublés de tourisme aux quatre coins de la Corse, qui impacte de plein fouet les hôtels, gîtes et autres campings. « Nous avons demandé collectivement et fermement qu’il y ait des contrôles rapides, et que l’État puisse pousser nos maires à actionner ce qu’ils doivent mettre en place pour la régulation des meublés le plus rapidement possible », indique Karina Goffi.