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Lama : le dispositif TIMS pour une mobilité durable et solidaire lancé en Corse


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Mercredi 2 Octobre 2024 à 16:46

Le programme national TIMS – L’écomobilité pour tous, visant à promouvoir la mobilité durable et solidaire, a été officiellement lancé ce mardi à Lama. Il propose des solutions concrètes pour répondre aux enjeux de précarité et de transition énergétique sur l’île.



Ce mardi 1er octobre à Lama, le programme TIMS – L’écomobilité pour tous a été officiellement lancé. Porté par l’Agence d’Urbanisme et d’Énergie (AUE) et l’association Mob’In Corsica, ce projet national s’adapte aux spécificités locales pour répondre aux enjeux de la précarité de mobilité. Florence Baccelli, chargée de mission à la direction générale des services de la Collectivité de Corse, a précisé que "c’est un projet né en 2019, lors de la création d’un groupe de travail sur la mobilité durable et inclusive". Ce groupe réunit les acteurs locaux pour structurer une réponse à la précarité de mobilité en Corse.

Le projet TIMS, construit sur des diagnostics approfondis, a été sélectionné dans le cadre d’un appel à projets national. Sur 12 actions soumises, 7 ont été retenues. La Balagne, le Centre Corse et la Communauté d'Agglomération de Bastia (CAB) ont été désignées comme territoires pilotes. "Le comité de pilotage est officiellement installé, avec les parties prenantes de la mobilité solidaire", a ajouté Florence Baccelli.

Une urgence sociale et énergétique
Marc’Antoine Bouteille-Torre, chargé de mission Mobilité et Transport à l’AUE, a exposé les enjeux du projet TIMS, parmi les 71 initiatives retenues au niveau national. "En Corse, nous faisons face à deux urgences majeures : la transition énergétique, avec un objectif d’autonomie d’ici 2050, et l’urgence sociale", a-t-il souligné. Le transport représente aujourd’hui la moitié de la consommation énergétique de l’île, rendant indispensable le passage à une mobilité décarbonée.
L’enjeu social est également important "Un Corse sur trois est en situation de précarité de mobilité", a rappelé Marc’Antoine Bouteille-Torre. Ce programme ambitionne de répondre à cette précarité par des solutions durables, en s’appuyant sur les réseaux locaux de l’économie sociale et solidaire.

 


Une mobilisation des acteurs locaux
Le projet TIMS s’appuie sur les initiatives locales menées par Mob’In Corsica, un réseau qui rassemble 12 structures de l’économie sociale et solidaire. "Nous avons recensé les initiatives existantes visant à aider les publics en difficulté à se déplacer", explique Marc’Antoine Bouteille-Torre. Ce travail a permis de mobiliser des fonds et d’obtenir la mise en place d’un appel à projets national, lancé par la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), pour soutenir la mobilité durable dans trois régions, dont la Corse.

Le programme TIMS, doté d’un financement de 500 000 euros sur deux ans, permettra de renforcer les dispositifs existants. Il concerne notamment l’association Solideria en Balagne, comme l’explique Marie-Florence Dabrin, coprésidente de Mob’In Corsica et directrice de Solideria : "Nous avons commandé deux véhicules qui vont desservir le territoire pour faciliter l’accès aux lieux essentiels."

Des solutions pour les publics les plus précaires
Le projet TIMS va permettre d’apporter des solutions concrètes à la précarité de mobilité, particulièrement pour les publics vulnérables. "TIMS nous donne des moyens financiers pour développer l’opérationnalité de nos actions", précise Françoise Huguet, directrice de l’association OPRA, membre de Mob’In Corsica. OPRA, déjà active dans le diagnostic de mobilité, va ainsi pouvoir intensifier son accompagnement des publics précaires, en leur proposant des parcours adaptés pour favoriser leur autonomie.

Ce travail inclut aussi une dimension numérique. "Nous aidons les jeunes à apprendre à se déplacer grâce aux outils numériques", explique Françoise Huguet, qui souligne l’importance de l’inclusion numérique pour une mobilité moderne et accessible.

Un réseau de tiers lieux pour une mobilité inversée
Le réseau Da Locu, piloté par Morgane Pasquali, coordonne la création de tiers lieux en Corse, des espaces de proximité qui limitent les besoins de déplacements en zones urbaines. "Nous avons une trentaine de projets sur le territoire", précise-t-elle. L’objectif est de réduire la nécessité de se déplacer en offrant des services localement, permettant ainsi de développer une mobilité dite "inversée".