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La SNSM de Bastia teste les drones pour le sauvetage en mer


David Ravier le Mercredi 26 Juillet 2023 à 16:33

À l’occasion d’une visite en Corse, le patron en second de la SNSM de Saint-Gilles les Bains (Réunion), Jean-Christophe Pillet, est venu présenter à ses collègues bastias les drones de recherche et de sauvetage en mer utilisés en intervention.



Jean-Christophe Pillet, le patron en second de la SNSM de Saint-Gilles les Bains à la Réunion, fait une démonstration du drone d'intervention.
Jean-Christophe Pillet, le patron en second de la SNSM de Saint-Gilles les Bains à la Réunion, fait une démonstration du drone d'intervention.
Malgré sa petite taille, l'objet recèle un potentiel énorme pour optimiser les opérations de secours et sauver un temps précieux. Lundi 24 juillet, les agents de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) de Bastia ont reçu la visite d’un de leur collègue basé à Saint-Gilles les Bains, sur l’île de la Réunion, venu leur faire découvrir l’un des drones utilisé pour porter secours aux personnes en détresse. Ces appareils, pas encore déployés à grande échelle au sein de la SNSM, font partie des dernières technologies embarquées par les équipages lors de leurs interventions.
 

Une utilisation commerciale détournée par les professionnels 

Devant leurs yeux, un petit appareil de 18 centimètres de long, muni de quatre hélices et qui pèse à peine 400 grammes. Des drones tels que celui-ci, les équipes de la SNSM de Saint-Gilles les Bains en possèdent trois, chacune d’une taille différente et utilisés lors de leurs missions de sauvetage dans un but bien précis. « L’avantage, c’est qu’on peut y fixer différents appareils pour nous aider dans nos interventions, indique Jean-Christophe Pillet, le patron en second de la SNSM de Saint-Gilles les Bains. Le plus petit, je l’utilise pour effectuer des reconnaissances en intérieur dans des endroits difficiles d’accès, comme sur un bateau échoué par exemple ». Le deuxième drone, de taille un peu plus conséquente, sert avant tout à mieux apprécier une situation. « Lorsqu’on est à bord de la vedette, le drone nous donne une vue d’ensemble, un peu comme une vigie sur laquelle on a un retour de l’image sur un écran ou sur un casque vidéo, cela permet d’avoir une idée beaucoup plus précise pour nos recherches. Plutôt que d’engager une vie humaine, le drone le fait à notre place », précise Jean-Christophe Pillet. Enfin, l'appareil le plus imposant, qui a une capacité de charge de deux kilos, est principalement utilisé pour transporter des objets aux personnes en difficulté, comme une bouée ou une radio.


Ces drones, disponibles auprès du grand public, ont vite attiré l’attention des professionnels du secourisme. Depuis maintenant trois ans, la SNSM de Saint-Gilles les Bains les utilise dans ces interventions en mer, « mais tout le monde ne peut pas le prendre en main », avertit le patron en second. Une formation au pilotage de ces engins et une habilitation spécifique sont nécessaires pour pouvoir s’en servir sur le terrain, permettant ainsi à son pilote de contrôler son appareil sur une distance de 5 kilomètres, contre seulement 200 mètres pour un particulier. 

 


Le plus petit drone utilisé par la SNSM de Saint-Gilles les Bains (Réunion), avec sa manette de contrôle et son casque de vision.
Le plus petit drone utilisé par la SNSM de Saint-Gilles les Bains (Réunion), avec sa manette de contrôle et son casque de vision.

Une aide précieuse sur le terrain 
 

Parmi les accessoires utilisés par les sauveteurs, il y a d’abord le haut-parleur, qui se fixe sur la partie haute du drone. Doté d’une puissance de 100 décibels avec une portée jusqu’à 50 mètres, il sert avant tout à faire passer des messages lors d’une mission de sauvetage. L’appareil peut également être équipé d’une caméra thermique pour repérer les victimes plus rapidement, voire même d’une caméra étanche, capable de filmer sous l’eau. Des caractéristiques qui font rêver Pierre-Marie Luciani, le président de la SNSM de Bastia,  « C’est un outil d’aide à la décision, nous ne sommes qu’aux balbutiements dans ce domaine, mais en tout cas, c’est très prometteur. Au niveau terrestre, les pompiers utilisent déjà des drones repérer les sources de chaleur et d’autres éléments. Cela permet d’avoir rapidement un moyen d’observation d’une situation, ce qui peut nous faire gagner un temps précieux d’un point de vue opérationnel ».


Car la vitesse en opération est justement le point fort de ces appareils. Petits, mobiles, avec une longue portée et une batterie capable de tenir une demi-heure, ils sont capables de porter assistance aux personnes dans des zones inaccessibles pour les vedettes. Pour autant, si les équipes sur le terrain sont déjà convaincues de leur utilité, il faut encore que ces équipements soient validés au niveau national avant que toutes les unités de la SNSM puissent en bénéficier. Des groupes de travail sont d’ailleurs en pleine réflexion pour faire adopter ce changement technologique. « Actuellement, la priorité au niveau national, c’est le remplacement de la flotte de bateaux, pour disposer d’embarcations plus performantes. Pour l’instant, nous n’en sommes qu’aux premières étapes. Avant de passer à la partie opérationnelle, il y a d’autres choses à mettre en place, mais probablement que dans quelques années, nous en aurons aussi à Bastia », espère Pierre-Marie Luciani.