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Justice : Antony Perrino remis en liberté


La rédaction avec AFP le Jeudi 21 Octobre 2021 à 17:20

L'entrepreneur et ex-PDG du quotidien Corse-Matin Antony Perrino a été remis en liberté ce jeudi 21 octobre après près de neuf mois de détention provisoire dans une affaire de blanchiment liée à la bande dite du Petit Bar.



La cour d'appel d'Aix-en-Provence - crédit photo Justice.fr
La cour d'appel d'Aix-en-Provence - crédit photo Justice.fr
La chambre de l’instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a ordonné son placement sous contrôle judiciaire, assorti du versement d’un cautionnement de 250.000 euros, à verser en cinq mensualités. "J’ai répondu à toutes les questions du juge d'instruction, j'ai assumé ma responsabilité, j’ai reconnu certaines choses", avait déclaré, mercredi, M. Perrino devant la cour d’appel.

A la tête d’une entreprise parisienne spécialisée dans la promotion immobilière employant 70 salariés et poids-lourd de la construction immobilière en Corse, M. Perrino, 42 ans, a été mis en examen en janvier dernier pour blanchiment de fraude fiscale et de trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs et abus de biens sociaux dans une vaste enquête financière visant les membres présumés de l’organisation dite du "Petit Bar" et leurs proches.

Jacques Santoni, tétraplégique et chef présumé de la bande, a également été remis en liberté pour raisons médicales début septembre après huit mois de détention.
Selon le quotidien Le Monde, ces malversations porteraient sur un total de 48 millions d'euros d'investissements offshore et immobiliers. 


"Me concerter avec (Mickaël Ettori) relèverait de la psychiatrie"

L’avocat général Yvon Calvet s’était opposé, mercredi 19 octobre, à une remise en liberté de M. Perrino demandant à la cour de "le maintenir en détention jusqu’à ce que les risques de concertation (avec d’autres mis en cause) aient disparu".
L’accusation a pointé les liens de très grande proximité entre Antony Perrino et Mickaël Ettori, membre présumé très influent du Petit Bar, aujourd’hui en fuite. "Cette organisation dispose de moyens financiers et humains considérables et la remise en liberté de M. Perrino semble largement prématurée", avait lancé l’avocat général.
"Me concerter avec (Mickaël Ettori) qui a fait le choix de ne pas se présenter, il faudrait m’interner car cela relèverait de la psychiatrie", s’est défendu M. Perrino, ajoutant: "J’ai manqué de discernement dans ma relation amicale, je ne me sens plus le même homme". Lors de l’audience, Me Julien Pinelli, son avocat, avait estimé "pas admissible que le maintien en détention de M. Perrino serve d’exemple ou d’avertissement au nom d’une lutte contre la porosité entre le monde des affaires et celui de la délinquance" en Corse.


Depuis sa mise en examen, Antony Perrino a été interrogé à trois reprises par les juges d’instruction sur des opérations que l'accusation décrit comme des manoeuvres de blanchiment de sommes très importantes.