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Jean-Alain Tarelli aux côtés de François-Xavier Bellamy (LR) pour "une Corse forte en Europe"


MV le Lundi 3 Juin 2024 à 16:27

Fervent défenseur de la droite traditionnelle, Jean-Alain Tarelli, est le seul candidat corse sur la liste LR menée par François-Xavier Bellamy. Fils d'un militant engagé aux côtés de Charles Pasqua, Tarelli a suivi les traces de son père en rejoignant l'UMP en 2014 et en participant aux élections territoriales en 2017 et 2021. Actuellement conseiller national LR Haute-Corse et responsable adjoint des jeunes pour la Haute-Corse, il explique à CNI pourquoi il s'est lancé dans l'aventure des élections européennes et partage sa vision des défis que l'Europe doit relever.



Jean-Alain Tarelli avec François-Xavier Bellamy
Jean-Alain Tarelli avec François-Xavier Bellamy
- Pourquoi avez-vous décidé de vous engager pour ces élections européennes et qu'est-ce qui vous motive à représenter la Corse au niveau européen ?
- Dans le sillage de l’engagement politique de mon père avec Charles Pasqua en Provence, j’ai toujours été engagé à droite. Ma première carte à l'UMP en 2014. J’ai participé à ma première élection aux territoriales de 2017 sur la liste de Jean-Martin Mondoloni, avant de renouer avec les territoriales en 2021. Président du groupe de droite et du centre à l'Assemblea di a Giuventù d'octobre 2019 à juin 2024. Actuellement, je suis conseiller national LR Haute-Corse et responsable adjoint des jeunes pour la Haute-Corse. 
C’est naturellement que j’ai accepté de participer à l’aventure des Européennes aux côtés de François-Xavier Bellamy pour représenter la Corse et les valeurs de la famille de la droite traditionnelle.

- Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels l'Europe est confrontée aujourd'hui et comment votre liste propose-t-elle de les relever ?
- Nous sommes constants dans nos positions. Nous avons gardé le cap sur les questions migratoires. Nous croyons à la coopération européenne, mais ne voulons pas que nos États perdent leur souveraineté nationale sur la maîtrise de leurs frontières.
Les principaux défis sont liés au redressement de la France et de l’Europe aux niveaux budgétaire et économique. L’économie doit réussir la transition environnementale et l’adaptation agricole aux mutations climatiques. La Corse pourrait d’ailleurs être un laboratoire intéressant. Territoire insulaire, empreint, au cœur de l’espace méditerranéen, une vocation agricole évidente, et des ressources naturelles abondantes pour déployer les Énergies renouvelables.

- Les intentions de vote pour votre liste sont stagnantes entre 6 et 8 % depuis plusieurs mois. Comment comptez-vous inverser cette tendance dans la dernière ligne droite de la campagne ?
- L'enjeu, ce n'est pas le débat entre Emmanuel Macron et le Rassemblement national, bien davantage que celui entre la droite et la gauche. Malgré la crise que traversent les partis de gouvernement en France, seul LR aura la possibilité demain d’agir concrètement - pour libérer l’économie, reconstruire les frontières, défendre la France dans les débats européens. Si vous voulez que votre voix ait un impact, soutenir François-Xavier Bellamy est le seul vote utile. C’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens. Attendons le résultat, notamment en Corse où il était meilleur qu’au niveau national de 4 à 5 points en 2019. Un ancrage historique non négligeable.

- François-Xavier Bellamy a reconnu que la campagne est menée "à contrevent, à contre-courant" et que le discrédit du parti déteint sur ses résultats. Comment percevez-vous ces défis et comment comptez-vous les surmonter pour cette élection ?
- En montrant à nos concitoyens le bilan solide au parlement européen de François-Xavier Bellamy et de la délégation LR-LC/PPE. Il a été très actif au niveau parlementaire et a obtenu des résultats probants, à l’inverse de ses concurrents, Bardella en tête, qui, à l’image du parti qu’il représente, se contente de contester et de faire œuvre de démagogie populiste devant les caméras.
Durant cette mandature 2019-2024, il y a eu des victoires politiques au sujet du pouvoir d'achat, sur la lutte contre l'islamisme, sur la défense, sur le nucléaire, sur l'agriculture, sur l'immigration et sur les taxes.

- Depuis plusieurs années, Les Républicains ont du mal à obtenir de bons résultats en Corse. Quelles stratégies comptez-vous adopter pour regagner la confiance des électeurs corses lors de ces élections européennes ?
- Il y a un socle de droite en Corse non négligeable. Nous étions au-dessus de la moyenne nationale aux Européennes de 2019 (12,17 % sur l'île contre 8,4% au niveau de la moyenne nationale). Malgré la vague nationaliste et le fait que tous les leviers institutionnels soient entre leurs mains, la droite insulaire a résisté à toutes les élections, à l’inverse de la gauche qui a quasi disparu du paysage politique. La stratégie est surtout d’avoir une démarche honnête et pragmatique dans un contexte politique marqué par une offre plutôt invertébrée politiquement, au niveau national, mais aussi au niveau local. Le dépassement des clivages a des limites. Il y a des choix à faire. À cette heure, on ne sait toujours pas pour qui va voter le président de l’exécutif lorsque tous les présidents de région ont pris position.

- Le Parti populaire européen (PPE), auquel appartient LR, forme le groupe majoritaire au Parlement européen. Comment comptez-vous tirer parti de cette appartenance pour défendre les intérêts de la Corse et de la France ?
- Ce scrutin va être décisif pour l’avenir de notre région et de notre pays, dans un moment où les défis environnementaux, économiques et géopolitiques sont immenses. Nous voulons une Europe qui renforce nos pays, une Europe qui permet de relever la tête.
Ne vous engagez pas en cherchant le parti qui aurait toujours tout bien fait, ou qui ne compterait que des gens qui n’ont jamais fait d’erreurs : ça n’existe pas. Cherchez où agir pour être utile. LR a des leviers pour avancer dont aucun autre parti ne dispose : des parlementaires à l’Assemblée, la majorité au Sénat, le plus grand nombre d’élus locaux partout en France, et une délégation dans la première force politique en Europe. Bien que le groupe PPE ne soit pas majoritaire et ne l’ait jamais été, c’est le premier groupe. François-Xavier Bellamy a pu faire adopter des textes et des amendements grâce à cet état de fait !

- Quels sont les enjeux spécifiques pour la Corse dans le cadre des politiques européennes ?
- L'Europe n'est pas qu'une idée politique institutionnalisée. Pour la Corse c'est avant tout des fonds européens qui accompagnent la Collectivité. Pour certains, la Collectivité de Corse est une autorité de gestion, comme le FEADER (fonds européen agricole pour le développement du rural) FEDER (fonds européens de développement régional) et le FSE (fonds social européen). Pour d'autres elle en gère les mesures régionalisées, comme le FEAMPA (fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l'aquaculture).
Et bien sûr, il y a l’enjeu de la Politique Agricole commune (PAC). L’Europe en Corse a un rôle clef, même s’il n’est pas visible du fait que la CDC gère le gros des fonds alloués.
Les fonds les plus emblématiques en termes de montants alloués sont le FSE et surtout le FEDER dont la mobilisation a été élargie à la santé, à la mobilité durable, à l'inclusion sociale des populations, etc.
Cela a été voté récemment à l'Assemblée de Corse. D'un point de vue financier, le montant total du programme septennal est identique à celui de 2014-2020 : 117M€, dont 102 millions pour le FEDER. On peut considérer ce maintien comme une bonne chose puisqu'il était prévu que l'enveloppe de la Corse baisse logiquement comme celles des autres régions. Le Royaume-Uni comme la France et les grands Etats était un contributeur net, c'est-à-dire qu'il donnait plus qu'il recevait. Toutes les enveloppes ont donc été baissées. En France, seuls la Corse et les Hauts de France, régions pauvres, ont pu garantir le maintien sur les niveaux antérieurs. Une négociation réussie au niveau du Gouvernement en faveur de notre île.

- La Corse possède des spécificités culturelles et économiques uniques. Comment envisagez-vous de représenter et de défendre ces particularités au sein du Parlement européen ?
- Il n’y a pas que nous à disposer d’une identité forte. L’Europe n’est pas par définition hostile aux identités régionales ou insulaires. C’est un faux procès. Les intérêts et spécificités à défendre sont surtout au niveau fiscal ou budgétaire. Je pense à la dotation de continuité territoriale ou à la TVA sur les vins. Mon engagement sur la liste de François-Xavier Bellamy me permettra d’avoir un lien régulier avec nos élus pour faire des propositions concernant la Corse par des mesures pragmatiques ou par la défense de dispositions qui seraient remises en cause.

- Quelle est votre position sur le statut d'autonomie de la Corse ?
-  Je suis favorable à un renforcement du dispositif existant du pouvoir d'adaptation des lois et règlements avec le contrôle du Parlement (en revendiquant un ancrage de la Corse dans la Constitution) ;
C'est ma position, à titre personnel, comme des milliers de corses au sein d'un courant de pensée trop silencieux à mon sens (je l'avais déjà dit avec convictions et constance à plusieurs reprises publiquement notamment en session plénière de l'Assemblea di a Giuventù).
Je suis contre le fait que l'assemblée de Corse s'engage dans une logique de souveraineté via le pouvoir législatif sans avoir expérimenté les pouvoirs d'expérimentation et d'adaptation dévolus par la loi de 2002 mais jamais activés en l'absence d'ancrage constitutionnel. La Corse a des spécificités, mais de là à se soustraire à l'ensemble du droit serait disproportionné, surtout que dans la délibération du 4 juillet et dans la déclaration politique de février, les nationalistes aspirent à exercer toutes les compétences non régaliennes : assurances retraite, chômage et maladie comprises.
Une fois que j'ai dit ça, cela ne fait pas de moi un anti nationaliste ni un anti processus d'autonomie.
J'irai plus loin, heureusement qu'on pense différemment pour rester dans une saine démocratie. C’est normal de ne pas être d’accord sur tout, ni de voter différemment de la majorité territoriale.
 
 
- Les électeurs corses peuvent parfois se sentir éloignés des préoccupations européennes. Comment comptez-vous les convaincre de l'importance de ces élections et de l'impact des décisions européennes sur leur quotidien ?
- Il faut partir des attentes plutôt que d'imposer des solutions pensées depuis Bruxelles, Strasbourg ou Paris. Ce n'est qu'à cette condition que l'on réconciliera l'Europe avec ses électeurs corses…