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Haute-Corse : Les mille et une interrogations des maires


le Samedi 26 Janvier 2019 à 16:39

"Des doléances, je pourrais en écrire un livre ": Michel Sorbara, maire de Valle d'Orezza, aussi offensif que le Sporting de 1981 qu'il présidait lorsqu'il remporta sa première coupe de France, ne s'est pas privé de soulever les problèmes qui se posent aux maires des petites communes du rural : la perception qui ferme pour s'installer sur le littoral, la Poste qui ne tourne plus qu'au ralenti, l'état des routes, l'entretien des cours d'eau... Le maire de Valle, qui a lancé le débat après l'intervention de Gérard Gavory, le préfet de Haute-Corse qui avait convié les élus communaux à inviter leurs administrés à prendre part au grand débat national, a ainsi contribué a donner un peu de relief à cette assemblée générale des maires de Haute-Corse, qui s'est tenue samedi matin à Borgo, marquée jusque-là par l'intervention de Pierre-Marie Mancini, son président, celle de Jacques Delmas, président de la chambre régionale des comptes ou d'un exposé sur la nouvelle loi électorale.



Le maire

Pierre-Marie Mancini, lors de son intervention. Au second plan Jacques Delmas, Gérard Gavory et Anne-Marie Natali, maire de Borgo.
Pierre-Marie Mancini, lors de son intervention. Au second plan Jacques Delmas, Gérard Gavory et Anne-Marie Natali, maire de Borgo.
A l'heure du grand débat national Michel Sorbara, qui administre la petite commune de Valle d'Orezza en Castagniccia, a trouvé les mots justes pour dire l'angoisse et la détresse de ces localités désertées par les services publics : la perception qui en descendant à Folelli a vu ses effectifs fondre rapidement, la Poste qui, au ralenti à Valle d'Orezza, a emprunté le même chemin jusqu'à Arena-Vescovato aujourd'hui.
"Mais il y a aussi l'état des routes".
"Sans routes en état comment communiquer, se déplacer?" a interrogé le maire de Valle d'Orezza en s'adressant au préfet de Haute-Corse qui après avoir disséqué les aides dispensés par l'Etat en Haute-Corse (notre vidéo) avait appelé les élus à une large concertation à l'heure du débat national.
Michel Sorbara a aussi montré du doigt l'incurie qui règne en matière d'entretien du Fium'Altu.
"Depuis la tempête Adrian des dizaines de troncs d'arbres obstruent le lit de la rivière, mais si demain nous entreprenions une intervention nous tomberions sous le coup de la loi" a souligné la maire de Valle d'Orezza, rassuré sur ce plan par Gérard Gavory qui a précisé que ses services étaient prêts à étudier avec bienveillance certains dossiers.

 

Le préfet

Aider les maires à organiser le débat national : c'est l'un des messages qu'a voulu faire passer le préfet de Haute-Corse auprès des maires et des présidents des communautés de commune.
Et puis parce que l'un des sujets qui émergent dans le cadre de ce débat est ici est le prix des carburants - les maires n'ont pas manqué de le faire - Gérard Gavory a rappelé qu'il avait été abordé lors de la conférence sociale organisée par la Collectivité de Corse et qu'à cette occasion il avait annoncé qu'une enquête avait été lancée "pour vérifier qu'il n'y avait pas de pratiques anti concurrentielles qui seraient appliquées en Corse"


Gérard Gavory a encore rappelé que la préfète de Corse avait sollicité le Premier ministre "pour étudier la possibilité d'appliquer le décret Lurel qui permet au préfet de fixer le prix de l'essence en Corse."
"C'est un sujet qui est compliqué sur le plan juridique et sur le plan technique. C'est la raison pour laquelle nous avons demandé une expertise au Gouvernement pour vérifier si cette possibilité, qui a été réclamée par certains, peut être appliquée ici."

Le président

Pierre-Marie Mancini n'en disconvient pas.
Au-delà de la mission qu'assume au quotidien l'association départementale des maires de Haute-Corse (notre vidéo), les problème qui se posent le plus souvent aux maires aujourd'hui sont financiers et juridiques ou bien liés aux "interventions qu'ils voudraient effectuer sur certains secteurs de leurs communes, au problème du désordre foncier qui existe en Corse et que l'on tente de résoudre par l'intermédiaire du Girtec ou, si l'on peut, de manière plus directe"

"L'interprétation des textes, qui sont souvent très confus, même si les services de l'Etat donnent régulièrement directives et instructions" 
nécessite par ailleurs pour les maires, selon Pierre-Marie Mancini, "un besoin d'expertise supplémentaire sur l'interprétation et explication de certains dossiers".