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Fausses alertes à la bombe en Corse. Jean-Philippe Agresti : "Nous ne nous laisserons pas perturber"


MV le Jeudi 23 Novembre 2023 à 18:54

Les alertes à la bombe infondées foisonnent depuis octobre dans l'ensemble du pays. Ces mercredi et jeudi la Corse a été victime à son tour de plusieurs fausses alertes qui ont entravé l'activité d'une dizaine d'établissements. S'agit-il de menaces sérieuses ou de simples intimidations sans fondement ? Quelles conséquences pour les élèves privés de cours lors des vérifications des forces de l'ordre ? Quelles mesures sont prises pour identifier et traquer les auteurs de ces messages menaçants ? Jean-Philippe Agresti, recteur de l'Académie de Corse, répond



Jean-Philippe Agresti recteur de l'Académie de Corse
Jean-Philippe Agresti recteur de l'Académie de Corse
- Les alertes à la bombe se multiplient depuis quelques temps sur le continent. La Corse était épargnée jusqu'à présent, mais connaît maintenant ce phénomène. À quoi devons-nous nous attendre à l'avenir ?
Je n'ai malheureusement aucune boule de cristal. Ce que je peux vous dire, c'est que nous sommes activement engagés avec les chefs d'établissement, les préfets, les forces de sécurité intérieure, et les services de police et de justice. Nous travaillons de concert pour mettre fin rapidement à ces incidents. Nous collaborons également avec les équipes dans les établissements pour anticiper et faire face, le cas échéant, à de nouvelles tentatives d'alerte à la bombe. Deux principaux thèmes guident nos actions depuis hier : la sérénité, car même en l'absence d'inquiétude particulière, nous lèverons chaque doute après une évacuation. Notre priorité absolue reste la sécurité de nos personnels et de nos élèves. L'autre thème est la fermeté : nous mettrons tout en œuvre et tout à disposition des forces de sécurité intérieure et de la justice pour identifier et sanctionner les responsables de ces fausses alertes à la bombe.

- Quelles mesures ont été prises pour assurer la sécurité des établissements ?
- Il est difficile de dévoiler les détails des enquêtes, mais nous anticipons. Il est essentiel que ceux qui lancent ces alertes à la bombe sachent que, quelle que soit leur intention, de troubler les enseignements ou autre, nous progressons rapidement. Nous ne nous laisserons pas perturber, et la continuité pédagogique ne sera pas compromise. Nous travaillons avec les chefs d'établissements sur la mise en œuvre des plans de sécurité et affinons les pratiques pour garantir une réaction rapide en cas d'autres alertes. En collaboration avec la préfecture, nous mettons en place des dispositifs pour raccourcir les délais d'intervention. Tout est déployé pour que notre institution soit le moins perturbée possible, tout en conservant l'objectif, je le répète, de la sécurité des personnels et des élèves.

- Comment, justement, garantir la continuité des cours malgré ces interruptions répétées causées par les alertes à la bombe ?
- Depuis la rentrée, nous avons effectué un travail exceptionnel sur notre capacité de remplacement de courte durée. Nous utilisons tous les moyens à notre disposition, sous l'autorité du chef d'établissement qui organise dans son établissement la continuité pédagogique, en collaboration avec les corps d'inspection sur les programmes dans les différentes disciplines. Nous organiserons tous les rattrapages. Il est essentiel de savoir que tout sera rattrapé, et rien ne sera perdu pour les élèves. C'est notre priorité absolue après la sécurité, évidemment.

- Face à ces alertes à la bombe, quel est votre avis sur la nature de la menace ? S'agit-il principalement d'alertes sans danger ou y a-t-il des raisons de craindre une réelle menace ?
- Je le redis, chaque fois qu'il y a une menace de quelque ordre que ce soit, il faut la prendre au sérieux a priori. Moi, en tant que responsable, avec les chefs d'établissements et tous ceux qui travaillent à mes côtés, la première chose, c'est qu'une menace, on la prend au sérieux. Mais on la prend au sérieux pour ce qu'elle est aussi. Nous ne créons pas de trouble ou de panique là où il n'y en a pas. Nous nous doutions, au moment des évacuations, que nous étions face à une fausse alerte, mais nous avons mis en œuvre toutes les conditions de sécurité, procédé aux évacuations, mis en place les dispositifs de levée de doute, fait passer les démineurs dans les établissements. Et c'est ce que nous ferons à chaque fois, car il est hors de question de faire courir un quelconque danger à qui que ce soit.

- Quelles mesures sont envisagées pour sanctionner les auteurs de ces alertes infondées ?
- Je veux dire à ces personnes qui lancent ces fausses alertes qu'ils n'arriveront pas à créer de la panique. Ils n'y arriveront pas. Nous sommes suffisamment armés, suffisamment prêts à affronter ce type de situation pour que aucune panique ne soit créée, et ils se lasseront avant nous. Avec les forces de justice et de police, nous les trouverons. Ils seront sanctionnés à la hauteur de ce qu'ils ont commis. Je fais confiance à la justice de mon pays. Les forces de sécurité intérieure travaillent et observent tout ce qui se passe en Corse, sachant qu'il n'y a pas de menace particulière sur notre région. Dans ce contexte, je le répète, les maîtres mots sont la sérénité : on prend la menace, on la traite, et la fermeté pour trouver au plus vite les auteurs et les sanctionner très lourdement.