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Des élus s'engagent pour le maintien de la DSP maritime Corse-continent


Julia Sereni le Dimanche 9 Janvier 2022 à 14:45

Plusieurs élus s’engagent pour le maintien de la délégation de service public visant à assurer les liaisons entre le continent et la Corse. Parmi eux, le député communiste, Pierre Dharréville, ou encore le président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier.



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Des élus nationaux s’engagent en faveur de la délégation de service public (DSP) maritime Corse-Continent. Le député communiste Pierre Dharréville a ainsi écrit à Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports.

« Cette DSP, qui permet d'attribuer une compensation financière aux compagnies chargées d'opérer la desserte publique de continuité territoriale sur des lignes réputées déficitaires, est en effet régulièrement attaquée », écrit l’élu. Rappelant le jugement condamnant la Collectivité de Corse à verser 86,3 millions d’euros à la Corsica Ferries  le député poursuit : « Et si l'État dans le cadre de la solidarité nationale vient d'abonder le PTIC de 50 millions d'euros pour permettre à la collectivité de Corse de maintenir sa capacité d'investissement, le paiement de cette somme aux actionnaires de Corsica Ferries n'en demeure pas moins injustifiable ». Il dénonce notamment « l’acharnement procédurier de la part des actionnaires de Corsica Ferries », qui « fragilise la DSP ». Pour l’élu, l’objectif de telles pratiques est « d'aller vers une libéralisation complète au détriment de la continuité territoriale et des obligations de service public contraignantes aux plans social, commercial, technique et environnemental ».

« Ce n'est pas acceptable »

Pour Pierre Dharréville, on assiste à « une remise en cause systématique des principes du service public et du droit au transport entre le continent et la Corse aussi bien pour les usagers insulaires que les continentaux ». Il rappelle que « ces offensives ont déjà eu raison de la SNCM et de centaines d’emplois ». Des conséquences identiques pourraient toucher les autres compagnies : « Entre 1 800 et 2 500 emplois seraient détruits chez les compagnies Corsica Linea et La Méridionale, auxquels s'ajouteraient ceux de la logistique portuaire, tandis que se dégraderait fortement la liaison avec la Corse, avec toutes les conséquences humaines et économiques que l'on imagine ».
 
« Ce n'est pas acceptable », estime le député. « Cela l'est d'autant moins que l'on sait que Corsica Ferries a bénéficié d'argent public pour asseoir sa position dominante en développant le trafic depuis Toulon et Nice grâce au dispositif dit "d'aide sociale" jusqu'en 2014 et tout récemment encore au titre des aides aux armements français ». Et ce, « sans jamais aucun contrôle ».

« Remettre le sujet des DSP sur la table »

En conséquence, il invite le ministre à « remettre le sujet des DSP sur la table », afin que le dispositif de continuité territoriale soit « renforcé » et la dotation « pérennisée » afin de permettre « aux Corses comme aux continentaux d'avoir des garanties de service, de capacités, de fréquences et de tarifs pour se rendre sur le continent ou inversement en Corse ».

Le président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, a lui aussi, dans un tweet, pris position en faveur de la DSP Corse-Continent.


 Seront-ils écoutés par le gouvernement ?