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Démographie : le déficit naturel se creuse en Corse


La rédaction le Mercredi 14 Avril 2021 à 21:29

En Corse pour la 7eme année consécutive le déficit naturel entre naissances et décès se creuse.



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La Corse connaît sur les dernières décennies une forte croissance de sa population, plus rapide que sur le continent. Pourtant, depuis 2013, l’île enregistre un solde naturel négatif et c’est ainsi la 2e région de France métropolitaine à avoir plus de décès que de naissances.  Ce phénomène, débuté dès 2012 en Nouvelle-Aquitaine, s’est depuis étendu : la Bretagne, la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val-de-Loire, l’Occitanie et la Normandie ont désormais plus de décès que de naissances.
Cependant, la France métropolitaine conserve un solde naturel positif, principalement grâce à l’apport des nombreuses naissances en Île-de-France. Le taux d’accroissement naturel  métropolitain en 2019 est de + 1,8 ‰ contre - 1,1 ‰ pour la Corse.

Démographie : le déficit naturel se creuse en Corse

Le déficit naturel s’accentue

Le déficit naturel  observé depuis 2013 en Corse s’accentue fortement sur la période récente sous l’effet conjugué d’une baisse des naissances (- 2,2 %) et d’une importante hausse des décès (+ 5,9 %). En 2019, il atteint - 365 personnes et en cumul s’établit depuis 2013 à - 1 500 personnes, un niveau record sur les 40 dernières années.  Auparavant, entre 1979 et 2012, la Corse était en phase d’accroissement naturel. L’augmentation des naissances engagée à la fin des années 70 et la stabilisation des décès permettaient alors à la région de connaître une période d’excédent naturel (+ 3 900 personnes en 24 ans).
La situation de déficit naturel en 2019 se retrouve dans plus de la moitié des communes de l’île (54 %, soit 196 communes). Un quart des communes ont un solde naturel nul, ce sont en majorité de petites communes n’ayant connu ni naissance, ni décès en 2019. Enfin 74 communes (soit 21 %) ont un solde naturel strictement positif. Ce sont principalement les espaces en périphérie des agglomérations d’Ajaccio, Bastia ou de Porto-Vecchio, mais également la commune de Calvi. Ces territoires accueillent plus régulièrement des actifs et leurs familles, contrairement aux zones rurales où la population est plus âgée.

Démographie : le déficit naturel se creuse en Corse

Des naissances en baisse malgré l’augmentation du nombre de femmes en âge de procréer…

En 2019, 2 851 bébés sont nés en Corse, soit une baisse de 7,6 % depuis 2011. C’est la région de France métropolitaine où le taux de natalité  est le plus bas : 8,3 naissances pour mille habitants. L’évolution du nombre de naissances s’explique par deux phénomènes.
D’une part, la variation du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants (effet démographique) a un effet positif au cours de la dernière décennie. Entre 2011 et 2019, le nombre de mères potentielles augmente, générant 149 naissances supplémentaires. D’autre part, le nombre moyen d’enfants par femme en âge de procréer (effet fécondité) a un effet inverse. Il diminue occasionnant une baisse de 382 naissances. La hausse de la fécondité chez les femmes de 35 ans et plus ne suffit pas à compenser la baisse de celle des femmes plus jeunes. Ainsi, au total, il y a en moyenne 29 nouveaux-nés de moins par an entre 2011 et 2019.
Au contraire, précédemment entre 1997 et 2011, les naissances progressaient de 30 bébés supplémentaires chaque année en moyenne. Cette hausse était due pour moitié à l’augmentation du taux de fécondité  des femmes de 25 à 34 ans. L’autre moitié résultait de la croissance du nombre de femmes de 35 à 50 ans et de l’augmentation de leur fécondité.
Et auparavant, entre 1975 et 1997, les naissances évoluaient moins vite : en moyenne 8 bébés supplémentaires par an. La hausse de la population féminine, notamment entre 25 et 34 ans compensait la baisse de la fécondité des moins de 25 ans. L’âge moyen de la maternité recule en effet à cette période : il passe de 26 ans et 8 mois à 29 ans et 1 mois.

Davantage de décès, en lien avec le vieillissement de la population

En 2019, 3 216 personnes résidant en Corse décèdent, soit le niveau le plus élevé depuis 1975. Cette hausse du nombre de décès s’explique par deux phénomènes.
D’une part, l’évolution des taux de mortalité  selon le sexe et l’âge, c’est l’effet des conditions de mortalité. Une grippe annuelle plus sévère que d’habitude, un été caniculaire ou encore une augmentation de comportements à risque (comme le tabagisme) auraient tendance à augmenter la mortalité. A contrario, les avancées aussi bien en termes de prévention que de prise en charge et de traitement des maladies font diminuer la mortalité.
D’autre part, le second effet ou l’effet démographique, est lié à l’évolution de la structure et à la taille de la population par tranche d’âge. La mortalité étant plus importante chez les seniors, une population plus âgée tend ainsi à augmenter le nombre des décès. De surcroît, un même taux de mortalité, appliqué à une population plus nombreuse, élèvera mécaniquement le nombre des disparitions.
En Corse, de 2004 à 2019, les décès s’amplifient, en moyenne 36 morts de plus chaque année. Même si les taux de mortalité par âge baissent durant cette période, les effets de la croissance et du vieillissement de la population provoquent une hausse des décès.
Au contraire sur la période précédente, de 1983 à 2004, la tendance était à la stabilité, les effets de l’augmentation et du vieillissement de la population se trouvant annulés par la réduction des taux de mortalité.
Auparavant, de 1975 à 1983, les décès progressaient de 18 disparitions par an en moyenne, suite à l’augmentation de la population dès 75 ans et plus.

D’ici 2050, l’augmentation et le vieillissement de la population insulaire devraient se poursuivre

Au 1er janvier 2021, la Corse compte 349 000 habitants. 25 % des Corses ont moins de 25 ans, 51 % ont entre 25 et 64 ans et 24 % ont au moins 65 ans. La population est ainsi plus âgée que la moyenne métropolitaine. En particulier, la part des moins de 25 ans est la plus faible des régions de France métropolitaine, derrière la Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur (27 %). À l’opposé, la Corse est la deuxième région qui abrite la part la plus importante de seniors, derrière la Nouvelle-Aquitaine (25 %) et devant Bourgogne-Franche-Comté.
D’ici 2050, l’augmentation et le vieillissement de la population insulaire devraient se poursuivre. Celle-ci devrait atteindre 386 000 habitants. Cependant, les personnes de moins de 65 ans devraient diminuer. En effet, le nombre de jeunes de moins de 25 ans reculerait de 7 % pour s’établir à 80 000, et celui des 25 à 64 ans diminuerait de 3 % pour arriver à 172 000. À l’inverse, le nombre de seniors devrait augmenter de 56 % pour atteindre 134 000, soit 35 % de la population. La Corse serait alors la région de métropole ayant le moins de jeunes et le plus de seniors.