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Déconfinement : la grogne des salles de sport de Corse


Philippe Jammes le Jeudi 14 Mai 2020 à 16:03

Aujourd’hui ils se sentent un peu les oubliés du déconfinement car même si en France on recense plus de 4 300 clubs de gym, plusieurs dizaines sur notre île, à cette heure les salles de sport n’ont toujours pas été autorisées à rouvrir.



José Murati qui gère une salle de sport boulevard Auguste Gaudin, en centre ville
José Murati qui gère une salle de sport boulevard Auguste Gaudin, en centre ville
Selon le ministre du Sport, les clubs de sport resteront fermés au moins jusqu'au 2 juin. Pour Roxana Maracineanu la reprise en intérieur n'est pas envisagée de sitôt afin d'éviter les risques de propagation du virus.
Du coté des professionnels du sport on met pourtant en avant qu’en prévention, comme en traitement, la pratique sportive est une arme. Ils soulignent en effet qu’un très grand nombre de personnes en réanimation sont en surpoids ou obèses avec souvent un diabète ou une hypertension artérielle. Mais pour la ministre, promiscuité, transpiration et pratique en intérieur font des clubs de sport en intérieur de véritables nids à microbes.  

CNI est allé à la rencontre d’un responsable de salle de sport à Bastia, José Murati qui gère une salle de sport boulevard Auguste Gaudin, en centre ville, où il dispense Fitness,  Tae Bo,  musculation, remise en forme,  TRX,  gymnastique,  abdos roller,  trampoline,  biking …  

- Gestes barrières, gestion de flux, périmètre de sécurité, ménage renforcé, port de masques, finances… où en est-on ?
Sur le déconfinement on n’a pas de date de reprise. On serait prêts à reprendre avec bien sûr les conditions sanitaires exigées :  1 espace convenu, du gel pour les mains, des masques de protection, un nombre de personnes réduit,  par exemple 3 au lieu de 20,  afin que chacun dispose de plus d'espace, au moins 1m30 entre chaque machine. On peut aussi pour les cours collectifs, établir des protocoles de 4, de manière à ce qu'il y ait l'espace réglementaire. On fera aussi en sorte que chaque adhérent vienne sur rendez- vous pour gérer les flux et le surnombre. Sur la gestion des finances, c’est très difficile et on fait ceinture. Pour l’heure on ne vit qu'avec les cotisations mais on a aussi des gens qui nous aident pour assurer le loyer qui est de l'ordre de 1500 € par mois en ce qui me concerne. Je dois souligner la compréhension et le geste du propriétaire des lieux qui nous a fait cadeau d'un mois de loyer. Cela nous a permis de survivre. Par ailleurs, consultés, les adhérents n'ont pas voulu être remboursés et ça aussi cela nous a donné un peu d'oxygène. Heureusement, on n’a pas beaucoup de charges sociales puisque notre association est déclarée d'utilité publique à but non lucratif. On gère grâce au bénévolat. Concernant la reprise, on souhaiterait attaquer le plus vite possible car on a une forte demande. Après deux mois de confinement, les gens ont besoin de se défouler. Et dans ce domaine la musculation a un rôle à jouer aussi bien sur le plan physique que sur le mental.  A ce jour nous n’attendons donc plus que le feu vert du préfet .