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Covid-19 : vers un durcissement des restrictions en Corse-du-Sud ?


Julia Sereni le Mardi 13 Juillet 2021 à 18:05

Au lendemain des annonces du président de la République, le préfet de Corse Pascal Lelarge et la directrice de l’Agence Régionale de Santé de Corse Marie-Hélène Lecenne ont dressé un état des lieux de la situation en Corse-du-Sud. Avec une répartition vaccinale « disparate », un durcissement des mesures peut être envisagé dans les prochains jours si la situation venait à se dégrader.



Le préfet de Corse Pascal Lelarge et la directrice de l’Agence Régionale de Santé de Corse Marie-Hélène Lecenne. Photo Michel Luccioni
Le préfet de Corse Pascal Lelarge et la directrice de l’Agence Régionale de Santé de Corse Marie-Hélène Lecenne. Photo Michel Luccioni
Un temps championne de la vaccination, la Corse-du-Sud se voit aujourd’hui réprimandée par le préfet de Corse Pascal Lelarge. « La situation vaccinale n’est pas satisfaisante » déclare t-il. « Il y a toujours une forte mobilisation des personnels, mais les stocks de vaccins s’accumulent. »

Vaccination en Corse-du-Sud : une situation disparate

Si les annonces présidentielles sont évidemment de nature à relancer la dynamique vaccinale, elles ne suffiront pas à rattraper le « retard » accumulé sur l’île. « Deux mois perdus » pour Pascal Lelarge. Les autorités constatent notamment une situation « disparate » au sein du département. Si le secteur de Vico est dans une position « très satisfaisante » avec 54% des habitants du Spelunca-Liamone qui ont reçu une première dose et 47% totalement vaccinés, le Sud-Corse apparait, lui, « très en retrait », avec 37% et 29%.
 
Avec une inquiétude particulière pour les plus jeunes adultes, puisque chez les 20-39 ans, la part des personnes vaccinées n’est que de 21% « alors que c’est un des territoires les plus actifs en période estivale, comme la Balagne ». Un territoire cité à dessein, puisque de nouvelles restrictions y ont été annoncées ce mardi 13 juillet.  « Dans la même situation, on prendra les mêmes décisions » assure le préfet de Corse.

Vers un durcissement des mesures ?

En attendant, en Corse-du-Sud, pas de restrictions supplémentaires par rapport aux annonces présidentielles. Si ce n’est un durcissement des contrôles. « La première chose à faire c’est d’appliquer les règles déjà obligatoires » explique Pascal Lelarge.  « Et concernant le port du masque dans les lieux clos, le compte n’y est pas ». Des contrôles seront donc effectués dans les prochains jours, pour « demander aux professionnels de se remettre dans les clous, car le lâcher prise n’est plus possible ». La fermeté sera de rigueur : « On fermera les commerces lorsque le deuxième contrôle montrera que la situation n’a pas changé ». De l’aveu même du préfet, si on en arrive à des mesures aussi strictes, « c’est parce que la situation nous échappe ».
 
Des contrôles seront également opérés dans les transports, même si, sur ce point-là, Pascal Lelarge semble plus nuancé : « Un gendarme au pied de chaque avion ou bateau, c’est idiot » assure t-il. « Les compagnies maritimes et aériennes font bien les contrôles ».

Un seul mot d’ordre : la vaccination

Une manière d’inciter à la prudence…. Et surtout à la vaccination. « On ne veut pas faire paniquer les gens, mais ressaisissons-nous et vaccinons-nous ! » lance Pascal Lelarge. « Il faut prendre conscience qu’on a le Delta qui circule et qu’il a une vitesse de transmission telle, que nos mesures paraissent limitées dans leurs effets. Le pass sanitaire doit faire prendre conscience que la vie sociale passe par la vaccination » renchérit la directrice de l’ARS Marie-Hélène Lecenne.
 
Et la stratégie reste identique à celle dévoilée il y a quelques jours, avec deux populations particulièrement ciblées : « les plus vulnérables pour éviter les formes graves, et les adultes car ils ont une vie sociale plus importante ». Pour faire face, la Corse dispose de « plusieurs semaines » de stock de vaccins. « On a de quoi tenir jusqu’à la mi-août en fonctionnant à plein régime » assure Marie-Hélène Lecenne.
 
« En clair, on peut passer de bonnes vacances en Corse si on a pris les précautions nécessaires. Notre objectif n’est pas de refermer la Corse sur elle-même. » conclut le préfet.