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Comité local de santé mentale d'Ajaccio : Les acteurs veulent améliorer la qualité des actions


Jean-François Vinciguerra le Lundi 8 Février 2016 à 18:13

Un comité local de santé mentale (CLSM) est un lieu de concertation et de coordination entre les établissements de santé, les professionnels de santé, les élus locaux d’un territoire, les usagers et les aidants. Il a pour objectif, sans être une obligation légale, de définir des politiques locales et des actions visant à l’amélioration de la santé mentale de la population en fonction de ses besoins. Le CLSM d’Ajaccio est un engagement commun entre la ville et l’Agence Régionale de Santé, qui ont mandaté l’Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé (IREPS) pour animer des groupes de travail relatifs à ces thématiques



Comité local de santé mentale d'Ajaccio :  Les acteurs veulent améliorer la qualité des actions
Lundi après-midi, à la mairie d’Ajaccio, a eu lieu la première réunion partenariale. Elle fait suite à un premier comité de pilotage qui s’est tenu le 28 janvier dernier, dont le but était de rassembler tous les acteurs qui travaillent sur la santé mentale dans sa définition la plus large ainsi que tous les partenaires, qu’ils soient issus du milieu médical, médico-social, culturel, sportif, en lien avec la thématique emploi, logement, éducation, justice, police…Une sorte de présentation générale avec tous les acteurs.


Un partenariat solide et efficace
L’importance accordée à ces espaces de coordination en santé mentale a récemment été rappelée dans la nouvelle loi de modernisation du système de santé en date de janvier 2016. D’après les dernières données en vigueur, il existe une soixantaine de CLSM en France et 48% d’entre eux relèvent de l’initiative communale. En effet, la promotion de la santé mentale relève d’un enjeu de réduction des inégalités sociales et territoriales et requiert, pour répondre aux demandes qui s’exprimeront au  sein de cette nouvelle instance, une volonté politique locale forte.
Sur le territoire ajaccien, face à l’augmentation des phénomènes de précarité et des conséquences qui en découlent, de nombreux professionnels, confrontés de près ou de loin à cette thématique, manifestent la volonté de se réunir plus régulièrement pour traiter des questions relatives à la santé mentale. Aussi, différents thèmes pourront être abordés lors des groupes de travail pour trouver une réponse concrète et réalisable aux problèmes de logement, de recherche d’emploi, d’accessibilité rencontrés par les usagers souffrant de troubles en santé mentale…la prévention de ces troubles et la dé-stigmatisation seront également traités par l’ensemble des acteurs. La Ville a décidé de s’engager auprès de l’Agence Régionale de Santé de Corse pour la mise en place de ce Conseil Local en Santé Mentale qui fera l’objet le 24 mars prochain d’une signature de convention partenariale constitutive.


Observer et améliorer les choses
Le député-maire d’Ajaccio a accueilli tous les participants et leur a délivré un message clair et précis afin que la santé mentale soit prise en compte dans ses développements sociétaux dans la mesure où la souffrance psychique est complexe et qu’elle appelle souvent une concertation organisée, programmée, régulée.
 « C’est à cela que doit s’atteler le CLSM qui rassemble les principaux intervenants de la chaîne de la société » a souligné Mme Caroline Corticchiato, adjointe au maire, déléguée à la santé. L’élue, également conseillère communautaire, porteur du projet, a poursuivi :
« Je m’exprime à deux titres : celui qui résulte de ma mission politique, la délégation sociale à la ville et à la CAPA et celui, très personnel, qui résulte de ma profession et de mes fonctions au centre hospitalier de Castelluccio. C’est une grande satisfaction personnelle de voir se créer le CLSM qui est un engagement de campagne que j’ai porté avec l’aval et le soutien constant du candidat qui a mené la liste et ensuite du maire. A Castelluccio, mes collègues comptaient beaucoup sur moi  pour la création de cette structure. On pourra plancher sur ses missions et son organisation. L’essentiel est dans la rampe de lancement et dans la présence autour de la table et dans les groupes de travail de ceux qui pourront apporter des solutions à des situations parfois inextricables. Avec l’expérience, on pourra toujours améliorer les choses, enrichir le contenu. Il est important de créer une telle structure car la vie sociale, la vie en société ne peut pas être fractionnée en compétences, en métiers, en catégories. L’équilibre d’ensemble tient dans la coopération, le décloisonnement. C’est le rôle du CLSM de partager au profit de personnes qui sont, par leur maladie, trop souvent stigmatisées, de partager en matière de logement, formation, insertion professionnelle etc. C’est en clair la recherche du bien commun en direction de citoyens vulnérables… »
La réunion s’est poursuivie avec de nombreuses interventions de la part des différents acteurs et les actions à mener par les différents groupes de travail :
 
  • L’observation, pour mieux appréhender les besoins et apporter les réponses adéquates
  • L’amélioration de l’accès à la prévention et aux soins
  • L’inclusion sociale et la lutte contre l’exclusion
  • La lutte contre la stigmatisation
  • La promotion de la santé mentale
  • L’aide à la résolution des situations psychosociales complexes
  • La Formation et professionnalisation des acteurs 
A l’issue de cette première rencontre, il sera proposé, le 16 février au matin, de s’exprimer sur le sujet, en groupes de travail. Le but étant de construire, ensemble, une stratégie locale en santé mentale et un programme d’actions réalistes, au plus près des préoccupations des Ajacciens. 
J.-F.V