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Comité de massif : Un plan de 35 millions € pour électrifier la montagne de la Haute-Corse


Nicole Mari le Lundi 8 Avril 2019 à 21:46

Le Comité de massif s’est réuni, le 5 avril dernier, à Muratu. A l’ordre du jour : la question de l’aménagement numérique, les collèges ruraux, l’urbanisme de montagne et l’électrification. Dans un communiqué, le président du Comité de massif, Jean-Félix Acquaviva, fait le point sur les décisions prises, notamment la signature d’un plan d’investissement en matière d’électrification d’un montant de 35 millions € sur cinq ans en Haute-Corse, et la mise en place d’une méthode pour le maintien des collèges ruraux de montagne.



La réunion du Comité de massif à Muratu. crédits LEP.
La réunion du Comité de massif à Muratu. crédits LEP.
Voici le communiqué :
 
« Le comité de massif s’est réuni ce vendredi 5 avril 2019. Un certain nombre de thèmes importants pour les territoires de l’intérieur de la montagne était à l’ordre du jour :
- la question de l’aménagement numérique avec la nécessité de créer un groupe de travail pour renforcer les actions dans ce domaine y compris en attendant le déploiement de la fibre optique de la Collectivité de Corse ;
- la question du maintien des moyens pour les collèges ruraux de montagne et la nécessité de créer des projets d’établissement les concernant qui permettent de garantir la réelle application de la loi montagne dans ce domaine ;
- la question de l’urbanisme de montagne : la recherche de la compatibilité entre le Plan d’aménagement du développement durable la Corse, la loi montagne et les documents d’urbanisme des communes et intercommunalités ;
- la signature du premier plan d’investissement sur l’électrification entre la Collectivité de Corse, le comité de massif de Corse (les financeurs) et le syndicat d’électrification de la Haute-Corse. Il s’agit de matérialiser sur cinq ans un plan d’investissement qui permet le renforcement de lignes électriques dans les communes ; l’extension de lignes électriques dans d’autres communes ; la rénovation de l’éclairage public ; l’électrification des sites isolés comme les refuges et bergeries et enfin l’aide à l’installation électrique pour les agriculteurs souhaitant évidemment renforcer leurs capacités de production.
 
Au-delà de l’installation du groupe de travail sur l’aménagement numérique et d’intéressantes propositions de l’Agence d’urbanisme et d’environnement de la Corse concernant l’urbanisme en montagne, il faut retenir de ce comité de massif les actes concrets et forts qui ont été :
- la signature du plan d’investissement d’électrification pour un montant de 35 millions d’euro sur cinq ans en Haute-Corse ;
- l’échange avec les services de l’État présents, à savoir le Secrétaire général d’affaires de la Corse et le représentant du Rectorat de la Corse, autour d’une méthode visant à garantir les moyens dérogatoires pour permettre une perspective positive pour le maintien des collèges ruraux de montagne dans leurs territoires respectifs.

Crédits LEP
Crédits LEP
Sur ce plan, la proposition de méthode du comité de massif a été retenue dans le principe, à savoir :
- premièrement, renforcer l’attractivité de ses collèges par des projets d’établissement novateurs, attractifs, spécialisés et en réseau, mais aussi par des projets d’aménagement du territoire les confortant (service public pour le transport, pour le logement pour l’installation de famille, investissements dans le numérique…) ;
- deuxièmement, proposer à l’Assemblée de Corse ces projets d’établissement afin qu’ils soient compatibles avec les grands documents d’orientation et de développement de la CDC, à savoir le PADDUC et le SADPMC ;
- troisièmement, permettre de définir les moyens nécessaires à l’accomplissement de ces projets par le biais d’une convention tripartite associant le comité de massif corse et la CDC d’une part, les établissements concernés d’autre part et enfin l’État. Cette convention tripartite devra être de portée quinquennale et le lieu de négociations hors-cadre actuel réglementaire normé qui privilégie malheureusement trop souvent la démographie à l’encontre du contexte des territoires de montagne.
 
À cet effet, même s’il faut attendre confirmation, les services de l’État ont accepté l’idée d’un groupe de travail souple et immédiat, regroupant le comité massif et sa commission Éducation-formation ; les représentants des communautés éducatives et les élus des collèges concernés (Vicu, Petretu è Bichisgià, Santa Maria di Sicchè, Luri, Livia, Moltifau et Cervioni) ; la conseillère exécutive en charge de l’éducation et les services de l’État.
 
Ce groupe de travail devra traduire formellement la méthode proposée par le comité de massif, identifier un calendrier de mise en œuvre, ainsi que les modalités juridiques afférentes. Il s’agira d’identifier concrètement si la méthode garantissant cette perspective de projet pour les collèges de montagne est de portée réglementaire ou législative.
En attendant la mise en œuvre de ce groupe de travail, les participants au comité de massif ont convenu qu’un moratoire sur les services publics était absolument nécessaire si l’on voulait sereinement se projeter sur un chemin d’équilibre autour de la notion de projets.
Ce moratoire est par ailleurs conforme aux orientations du SADPMC mais aussi à la Loi montagne du 28 décembre 2016.

Crédits LEP.
Crédits LEP.
Par ailleurs, le comité de massif, comme il était convenu, reprendra contact avec le syndicat d’électrification de Corse du Sud afin de finaliser une convention quinquennale similaire à celle de la Haute-Corse.
 
Enfin, la commission permanente du comité de massif corse s’est aussi réuni à la fin de la séance plénière afin de valider deux millions d’euro de projets concrets portés par les intercommunalités, communes et acteurs privés de la montagne corse : projets de rénovation « eau et assainissement » ; études pour mise en œuvre de sentiers patrimoniaux ; aides à la création d’unités de sciage et de transformation du bois...
 
Après huit réunions de comité de massif depuis sa réactivation en juillet 2016 (Olmi è Cappella, Livia, Valle d’Alisgiani, Bucugnà, Chjatra, Erbaghjolu, Vicu, Muratu) trois assises de la montagne (Niolu, Bastelica, Chisà), cet outil essentiel pour la revitalisation des territoires de l’intérieur a déjà permis, la programmation de plus de 50 millions d’euro sur les 182,3 millions prévus au SADPMC et ce en deux années et demie seulement.
 
Nous rappelons que le comité de massif est un vrai parlement de la montagne où toutes les communautés de communes sont membres de droit, où les communes sont largement représentées par le biais de leurs associations respectives au même titre que les membres de l’Exécutif de Corse, de son président ; des membres de l’Assemblée de Corse et de son président. C’est donc un lieu commun de décisions autour des actions enclenchées. Cet outil avec la Chambre des territoires est l’incarnation d’une proximité relationnelle permanente entre les territoires et la collectivité unique de Corse. Cela n’a jamais eu d’équivalent jusqu’à ce jour dans l’île. Aussi, au delà des circonvolutions médiatiques et très contextuelles liées au dit « Grand débat national », nous appelons l’ensemble des acteurs à renforcer ces outils efficaces et concrets et à ne pas tomber dans le piège de la création de structures concurrentes qui seraient l’émergence de logiques politiques-politiciennes, et pire encore la traduction d’une volonté de déconcentration qui s’exercerait contre une logique de décentralisation plus adaptée aux réalités humaines, culturelles, sociales et géographiques de notre pays.
 
Le Comité de Massif en est l'exemple clair : une compétence laissée en jachère par l'Etat de 1985 à 2002 puis par les différentes majorités de 2002 à 2015, qui est mise en œuvre de manière volontariste depuis 3 ans en faisant de la politique pour l'intérieur et la Montagne une priorité absolue ».