Plusieurs groupes de la majorité territoriale avaient demandé qu’une discussion soit ouverte entre les personnels des collèges concernés, le rectorat de Corse et les élus afin de trouver une solution pérenne et maintenir un service de proximité et de qualité dans les zones rurales. De son coté le rectorat avait mis en place une rencontre entre la directrice académique de la Corse-du-Sud, les membres du conseil d'administration du collège, les maires du canton, le president de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni et plusieurs élus de l'Assemblée de Corse. Malgré les efforts de l’académie "pour assurer une égalité réelle devant l’école", a l'issue de la réunion parents et enseignants, qui espéraient un moratoire pour cette année, avaient continué le blocage du collège. Avant la reprise des cours, pour éviter que "les enfants ne soient pris en otages" Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse, Petru Antone Tomasi, président du groupe Corsica libera et Vannina Angelini-Buresi, conseillère à l’Assemblée de Corse, demandent, avant la réunion de vendredi 8 mars, un moratoire de cinq ans pour maintenir les deux classes de 6e.
"Le collège de Vicu a connu une situation exceptionnelle avant les vacances scolaires, avec un blocage d’une semaine dû à l’annonce de la fermeture d’une classe de 6e à la rentrée prochaine.
La tenue d’une réunion ce vendredi 8 mars doit permettre la reprise d’une activité normale dès lundi. Les enfants ne doivent pas être les otages de calculs d’apothicaire déconnectés des besoins de nos villages et des dynamiques de développement qui y sont impulsées et soutenues, sans l’aide ni de Bercy, ni de Paris. Un récent rapport de l’Inspection générale de l’éducation nationale pointe lui aussi l’absence de réelle politique éducative pour les territoires ruraux.
Ainsi, dans la perspective de la réunion de vendredi, nous demandons à Madame la Rectrice un engagement immédiat, ferme et explicite en faveur d’un moratoire de 5 ans permettant le maintien des deux classes de 6e, conformément à la loi montagne. Cela permettra à l’équipe pédagogique d’approfondir le projet d’établissement en lien avec l’ensemble des partenaires institutionnels mobilisés pour le développement du collège. Ces engagements devront aussi s’accompagner de nominations dès la rentrée prochaine, afin de combler les postes éternellement vacants avec des enseignants titulaires.
Pour notre part, nous souhaitons poursuivre le travail engagé afin de rapprocher la politique éducative des politiques d’aménagement du territoire, avec l’ensemble des acteurs. L’élaboration d’une méthode, depuis le terrain, nous permettra de réaliser un diagnostic territorial partagé, avec les maires, les enseignants, les parents et l’ensemble des acteurs publics et privés selon les territoires, sur l’ensemble des bassins des collèges ruraux. A l’issue de ces travaux, la mise en place d’un « Pattu per i nostri paesi », proposant des actions structurantes, tant au niveau éducatif, qu’aux niveaux économique, social et culturel, en termes de logement, de transport, d’accès à l’emploi, à la formation, aux loisirs... pourra être décliné par et pour chaque territoire.
Enfin, compte tenu de l’inadéquation des règles communes avec les particularités de nos territoires, la mise en place d’un cadre normatif spécifique pour l’éducation en Corse, adopté par l’Assemblée de Corse en janvier 2017 s’avère une fois de plus nécessaire. Nous en réitèrerons la demande auprès du gouvernement."