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Claude Ferrandi (SC Bastia) : "continuer à bâtir pour pérenniser le club"


Alexandre Ugolini le Jeudi 15 Juin 2023 à 11:12

Depuis sept saisons maintenant, Claude Ferrandi, président du Sporting club de Bastia, a connu des remontées spectaculaires et a su engranger de l’expérience. Pour CNI, il se livre sur l’après et l’avant-saison des Turchini qui après une année plus que satisfaisante, ont su démontrer leurs capacités à intégrer le top 5 de ligue 2



Claude Ferrandi (CNI)
Claude Ferrandi (CNI)
- Tout d’abord, quel regard portez-vous sur la saison qui vient de s’écouler ?
 
- Elle a été éprouvante, longue et parfois compliquée. Il y a eu cette énorme trêve due de la Coupe du monde en décembre dont appréhendions les conséquences. Finalement, nous sommes restés soudés, motivés et nous avons réussi à proposer de belles choses jusqu’à la dernière journée.
 
- Nous avons vu un Sporting poussif puis combatif parfois séduisant et pendant la seconde partie du championnat tout le monde a cru à une possible montée en ligue 1. Vous aussi vous y avez cru ?

 
- Il aurait été difficile et irraisonnable de ne pas y croire (rire). Nous avions un groupe qui était capable du meilleur comme du pire, mais j’étais persuadé que chacun allait donner son maximum. À parti de là, et les victoires s’enchaînant, qui n’y pas cru ? Malheureusement, les équipes adverses avaient d’autres arguments que nous, et cela a scellé le classement de Ligue 2 cette saison.
 
- 4e de Ligue 2, 17 victoires, 52 buts marqués, 60 points. Est-ce qu’en tant que président d’un club comme Bastia, vous êtes quand même satisfait de cette saison ?

 
- J’avais donné pour objectif de se maintenir le plus rapidement possible, et de finir dans le top 10. La mission est bien plus qu’accomplie. Nous sommes même dans les 5 premières équipes les plus performantes à domicile et il n'y a pas beaucoup de clubs qui peuvent s’en vanter. Donc évidemment je suis plus que satisfait de cette saison et je félicite tout le monde pour le travail énorme qui a été fourni.

 
- Voilà maintenant plus d’un an que Régis Brouard est à la tête de l’équipe. Avez-vous trouvé l’entraîneur idéal pour une accession en Ligue 1 ?
 
- Nous pourrons y répondre une fois que le Sporting Club de Bastia y sera. Après, il est clair que Régis a toute ma confiance. C’est un très bon entraîneur et il a suffisamment de capacités pour emmener l’équipe en Ligue 1. Je tiens tout de même à rappeler qu’il y a beaucoup de personne derrière les joueurs et le coach. C’est un ensemble et c’est cela qui fait et fera avancer le club.

 
- D’ailleurs, avec cette saison passionnante qui s’est terminée, tous les supporters ont pu observer la capacité de l’équipe à aller chercher le podium. Est-ce que l’année prochaine la montée sera l’objectif du club ?

 
- Je pense qu’il ne faut pas se donner comme objectif d’accéder en Ligue 1. Tout d’abord, car cela va nous rajouter une pression supplémentaire tous les week-ends. Ensuite, il faut savoir rester à sa place. Il ne faut pas oublier que nous sommes un petit club avec des moyens restreints et qui est toujours en reconstruction. Nous avons tendance à nous laisser porter par l’euphorie et c’est dangereux. Après, il est évident que je ne vais pas refuser une accession en Ligue 1, mais l’objectif de la prochaine saison sera de finir le mieux possible.
 
- Justement, si cela devait arriver, n’avez-vous pas peur de passer une saison compliquée, comme l’a passé l’AC Ajaccio ?
 
- C’est une évidence ! C’est pour cela qu’il faut être prêt à travailler et se préparer émotionnellement pour qu’elle soit le moins difficile possible. Après, il ne faut pas oublier que toutes les saisons sont compliquées. Nous pouvons aussi citer Sochaux qui avait bâti une équipe avec un budget pour pouvoir monter. Il y avait aussi l’AS Saint-Étienne, Bordeaux ou encore Dijon. Donc il faut être prudent dans n’importe quelle situation.

 
- Comment un président d’un club de Ligue 2 prépare la saison à venir ?

 
- Il est actif et en lien permanent avec son staff et sa cellule de recrutement. Cela ne s’arrête jamais, c’est du minute par minute. Ce sont des messages, des appels, des informations qui nous parviennent en continu. C’est une période très active et il faut répondre présent à toutes les sollicitations. C’est éprouvant, mais c’est un métier passionnant.
 

"il ne faut pas rester avec le regret des joueurs que nous perdons"
 

- Les travaux du stade Armand-Cesari vont débuter en 2024. Nous pourrons notamment y retrouver un musée de 300 mètres carrés, un salon VIP ou encore une brasserie. C’est important de faire évoluer les structures de cette manière ?
 
- Nous avons passé deux jours au Groupama Stadium, à Lyon, pour un séminaire qui portait sur l’utilisation d’un stade de foot pour un club. Nous avons pu observer qu’utiliser une enceinte sportive, pour d’autres événements que celui des matches de l’équipe première, est une source de revenus qui est absolument indispensable. D’autant plus que nous avons une infinité de possibilités pour Armand-Cesari. Le fait d’avoir un stade qui rentre dans les normes optimales, c’est très important.
 
- Au niveau de l’effectif, Sébastien Salles-Lamonge, Kevin Schur, Lloyd Palun ou encore Maguette Diongue quittent le club. Pensez-vous qu’ils seront difficiles à remplacer ?

 
- Au foot, et sûrement plus qu’ailleurs, nul n’est irremplaçable. Il est toujours dommage de terminer une aventure avec un joueur, mais il y a certains cycles qui se terminent et d’autres qui démarrent. Je pense qu’avec certains de ces joueurs, un cycle a pris fin. Par exemple, Sébastien n’a pas souhaité renouveler son contrat, car il a probablement envie de découvrir d’autres choses, et c’est une décision que nous respectons. Je pense qu’il ne faut pas rester avec le regret des joueurs que nous perdons.

 
- D’autres départs sont-ils à prévoir ?
 
- Dans cette profession, il faut rester vigilant et ne pas se laisser endormir, car nous sommes ici pour effectuer des transferts de la meilleure des manières possibles. Aujourd’hui, le club a des objectifs et il ne faut pas faire n’importe quoi pendant le mercato. Donc nous attendons, au minimum, une ou deux ventes supplémentaire.

 
- De votre côté, vous avez commencé votre recrutement avec le transfert du jeune Mattéo Loubatières (19 ans, milieu central). Y a-t-il d’autres arrivées qui seront annoncées dans les prochains jours ? Quel profil recherchez-vous ?

 
- Mattéo est un jeune joueur et notre objectif est de construire une équipe solide en alliant la jeunesse et l’expérience. Après nous avons nos priorités et nous sommes régulièrement en contact avec des profils intéressants qui ne sont pas tous méconnus du public. Il ne faut pas oublier que le mercato a ouvert le 10 juin 2023, donc nous avons encore une marge pour discuter et convaincre des clubs et des joueurs. Au niveau des profils recherchés, nous souhaitons acquérir des hommes qui auront le statut de cadre, donc qui auront déjà une certaine maturité sur le terrain.

 
- Enfin, quel est pour vous, l’objectif ultime que vous aimeriez atteindre avec le Sporting ?

 
- Pour le moment c’est l’accession en Ligue 1. Mais à l’heure actuelle, il faut tempérer nos pensées. Nous nous laissons un laps de temps pour y parvenir. Nous devons instaurer une deadline, mais sans se précipiter. Je me permets de rappeler que notre projet est de bâtir pour pérenniser le club. Après c’est important de rêver, cela permet de se fixer des objectifs et d’être motivé pour les atteindre.